Toutes les empreintes de mer ne font qu'érafler les grains, toutes les morsures de mer ne font que griffer la pierre. La dune recule et la falaise s'accule, comme les rides et les plis se dessinent sur la feuille. La mine se fatigue, devant le geste inlassable qui balaie toute permanence. Mon auteur, si je te relis, tes mots ont changé. Mon aurore, ton miroir glisse sur les éclats des vagues. Mon enfant, le courant de ton regard enveloppe bien des lumières.
Le temps perce, mais l'essence ?
Les heures en perce, mais que brûle ?
Je comprends bien, mettre l'écume en tonneau...
Les vérités des autres coûtent, et nous sommes bien misérables. Le sel élime les mailles, l'eau les resserre, pourtant les toiles sont tendues, figeant partialement des images partielles. Lors en s'exposant, les tableaux s'imposent, posant la question du partage, de la persistance, mais aussi du schisme et de la violence du morcellement. Ne sont délivrées que des palettes qui se délavent, des instantanées qui s'entêtent à fixer des fuites. Et opiniâtres, les pinceaux et les plumes pourtant s'obstinent à transmettre des instants binaires et des pertinences lunaires.
Les yeux percent, et l'essence.
Les heures en perce, mais que ne brûle ?
Je comprends bien, mettre l'écume en tonneau...
La présence et ses désirs égratignent le papier, tandis que la marche abîme les traces et ses volontés. Dessous l'écume, l'eau volage vainc, si s'en va, reste néanmoins et revient de corps. Mon auteur, à te relire, tes mots m'auront tout dit. Mon aurore, les teintes des vagues se mireront du crépuscule. Mon enfant, les rais même hagards, même sans regard, n'en sont pas moins vrais.
Le temps erre, et l'essence.
La permanence perce l'Horloge et rend nul.
Je comprends bien, mettre l'écume en tonneau...
La marée
Il en coûte d'écumer la vague
RépondreSupprimerde coller le pas au sable
de trouver lumière dans le regard
d'ouvrir l'oreille à la vérité Autre.
En reste un cliché, impression
en filigrane
des fragments de vie
de nos vies morcelées
et
recollées
aux soirs rougeoyants
l'écume se dépose en fond de tonneau
en traces, enfant, en traces
et je reste enfant
RépondreSupprimeret mon enfant
m'en voudra-t-il ?
et j'ai renoncé
à mettre l'écume en tonneau
et je persiste
à mettre l'écume en tonneau
j'ai les membres
rongé du sel
et les plaies ne ferment toutes
toutes les plaies ne se valent pas
et des chimères on choisit
plus ou moins et
plus ou moins bien
celles qu'on poursuit
celles qu'on chasse
je reste chasseur d'écume
et le sel brûle
et le sel cautérise
et le sel brûle
* rongés
Supprimerdifficile de persister
RépondreSupprimerde persévérer
d'écumer sans relâche
la vague efface les traces
à chaque marée
refaire inlassablement ?
le sel creuse les plaies
blanchit les os
nos seuls vestiges
d'enfant
la loi du naufragé,
RépondreSupprimerainsi, refaire ,'est pas renouveler
à nouvelle trace, nouveau sentier
brandir inlassable notre squelette
unique drapeau blanc fier
à offrir au jeu du vent...
http://www.youtube.com/watch?v=6U7smtLIf6U&list=PL7EF95A7363C9D521&feature=mh_lolz
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