lundi 5 mars 2012

Corrida blanche

      C'est une corrida perdue qui se joue. Le drap est blanc, entrainant ses derniers élans. Il se secoue dans une fureur froide, essaie de tempérer ces longs égards de vie qui le défient, à perte. De plus en plus dru, le rideau s'abaisse dans un son vibrant et sourd, pour s'évanouir sur le sol. De plus en plus crue, l'atmosphère porte ce combat, pour donner gageure au spectateur. Ce sera la robe luisante, lustrée des flocons, qui sortira de la boue grandit, cornes dressées. Ce seront les bourgeons, debout, qui sailliront de terre. Acculé, le toréador blanc tremble en dernière danse sa vigueur terrifiée devant cet œil, cet œil si blanc et si vivant. Le sabot s'est déjà posé sur ce pas dégelé, passé. Ce réveil tardif, mauvais, n'y pourra rien changer. Vient tantôt le temps du labour.

4 commentaires:

  1. que de combats perdus d'avance !
    à la marche du temps, aux heures qui coulent,
    le bras s'agite désespérément
    la roue tourne dans le vide, patine
    combats en l'armes givrées, fatales...
    Christine

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  2. fatale jalouse
    de la vie qui
    s'ébroue, vaine
    elle lance
    sa platine
    désapprouvée
    ses larmes
    tardives, hâtives
    sur son temps
    trépassé
    rendre au nord
    une réputation
    outrepassée

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  3. garder du Sud
    ses rayons à darder
    patiner au soleil
    les chaleureuses plaintes
    aux veines dilatées
    en vaines alarmes
    Christine

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  4. du moins ses aspects
    son idée, inversés ici
    le silence dilaté
    assourdissant les veines
    chaudes et la parcimonie
    des rayons extérieurs
    trouver ailleurs
    les patins où glisser
    le confort du corps

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