dimanche 25 octobre 2015

De la mise au pier







je te répondrai le silence
je te répondrai l'absence
je t’ôterai mon inertie
il n'y aurait que l'enveloppe
il n'y aura que tu crois
que le pier du pire

on ne saurait la prépotence
de ce qui avale
de ce qui l'aval ceux
la substrance

ci-inclinée sur l'horizon
la main les membres pris dans le
qui rugueusement absorbé l'autre

tu comprendrais-tu alors
pourquoi
les rochers
sur la gréve

qu'on ne leur en veut pas

de parfois érafler
la foule des pieds


sur la base de la version De la mise à pied (juin 2015),
l'impulsion involontaire de Jean-François Dalle
& la photographie de Toshihiro Okada




jeudi 22 octobre 2015

Des couteaux tirés #2




Nous avons-nous des lames à l’œil une façon d'écrire comme un pas de côté une façon de vivre comme un peu de côté un peu du bas du côté une façon de mal-façon sans toutes les manières une contre-façon quotidienne le façonnement fasciné du ciselé du morcellement arraché remâché chaque matin une mort aux dents à se recomposer cahun par côté une contre-façon du matin




lundi 12 octobre 2015

dimanche 11 octobre 2015

Désarmée la nuit



 
nous laissons-nous
la nuit passer
à tourner des pointes
d'appesantes idées
planquées aux paupières
à tourner et retourner
sans voir dans le noir
la nuit nous passer dessus
sans besoin aucun
de couteau à remuer



 

vendredi 9 octobre 2015

Tête de lit




A la tête le lit étalé
une teinte de gris
mais pas seulement
la patine quelques
nuages blancs
car dans comme
en tête le ciel
a sa profondeur
rien n'y est ni
vraiment d'aplat
ni tout noir ni
tout blanc
tu verras



jeudi 8 octobre 2015

Au jardin




au jardin
les cris d'enfants se répercutent
sur les murs de la nuit
et lui là encore assis
patiemment
à les récupérer

pourtant un lui échappe
qui sort de sa bouche



mercredi 7 octobre 2015

Des chinoiseries




Je pensais qu'écrire
était comme laisser
de dedans
une trace même
quelconque même
qui s'estompe
une trace quoi
c'est enfin plutôt
animer le papier ciré
d'une lanterne volante
qui bien vite s'efface
des mains du regard



 avez-vous déjà essayer
d'écrire sur de la cire ?



 

mardi 6 octobre 2015

Parmi d'autres




Si tu avais jeté tes bouteilles vides à la mer
il y aurait peut-être eu d'autres ouvertures
que celles de tes bras sur les cadavres
amoncelés de tes jours



Parution : Boule à Facettes, les éditions Derrière la Salle de Bain




          Nous apprenons sans cesse, pour peu que l'on accepte. J'apprends et applique, m'essaie. J'apprends à ne plus attendre d'avoir fini, d'avoir atteint, d'avoir attendu. J'essaie à faire, avec simplicité, geste après geste, grain après grain, comme ce travail perpétuel du bois, à ne plus attendre de. S'y mettre soi-même de soi même avec les mains dedans, mais un pied en arrière et l'autre de côté.
          Ainsi ne s'attendre à rien accorde à la réception une importance plus grande et primordiale.



 
      Par cela chaque parution est un don, et la nouvelle de l'édition de « Boule à facettes » par les éditions Derrière la Salle de Bain est grande et primordiale.

Marie-Laure Dagoit me fait là un présent dont la valeur est pour moi inestimable, et je l'en remercie.

















Les informations sur le site des éditions : Derrière la Salle de Bain











poursuivre dans les chemins
plutôt que dans les clous



lundi 5 octobre 2015

Des détournements de profit




Deux chats se jaugent depuis deux heures déjà
tandis qu'au bout de la rue
un rat traverse
C'est toujours les mêmes qui en profitent
quand d'autres se concentrent sur eux-mêmes



vendredi 2 octobre 2015

De bonne volonté



 
tendons la main,
disent ceux-ci
emplis de bonne volonté,
ceux-là tendent la joue

à la coupe, la volonté
déborde souvent
de ses propres intentions