Que je te parle de la mer que je te parle du matin je suis-je si
niais suis-je si niais comme ceux là autant que cela je te
parlerai-je plutôt de ceux et ce qui te traversent ce qui revient en
toi temps chaque fois chaque tant im- et permanent mais juste la mer
ou juste le matin ou même la mer sur un matin ça paraît si con
ainsi statique autant et pourtant ce qu'il a-t-il fallu pour y tenir
à chaque fois être du retour aussi un c'est bien plus qu'un simple
aller retour à la piscine même si le slip le bain à l'histoire n'a
rien de bien imperméable il s'agit-il souvent d'habiller ou habiter
des surfaces.
n'attendre il n'y a pas à reconnaître à peine un miroir d'une gêne propre dès lors il n'y a ni sympathie ni symptôme la terre se mouche dans le ciel et le filament tire
les compter sur les doigts
les garder dans le creux
comme des coeurs
sur la main ses sourires
honnêtes sa chaleur
honnête d'enfant qui
déborde gratuitement
dans le dedans
D'aucuns sont prompts à
se penser élément naturel et vital, de croire qu'il
suffit, et pis, est nécessaire, d’apporter de l'eau au moulin.
Leur contribution coule « de source », ce, vivants depuis
(trop ?) longtemps le regard restreint aux bords de leur rivière.
Les mêmes se persuadent qu'en plaine il suffit de brasser de l'air
pour donner à la roue l'énergie de sa mécanique. Ils produisent en
fin de compte encore moins que le vent, lequel ont-ils aussi la
prétention de supplanter, tout en attisant d'eau et d'air le feu des
fours qui n'a rien à brûler.
Là l'eau, le vent, des
positions enviables semblent-elles peu coûteuses, sans parler du
meunier... Car d'aucuns nombreux tous nous tous ou presque sommes
confortablement prompts à se débarrasser de, à oublier que la
raison d'un moulin est son grain et que pour lui se cultive des
compréhensions et des intelligences demandant plus que
l'enthousiasme d'abstractions.
elle est-elle moins là moins ce là celle ne dit-elle moins que
qu'elle ne dit plus de rien d'assorti des notions de sortie le
moindre à dire le moindre que de dire elle serait-elle encore cela
t-elle encore là
A compter de ce mardi et ce chaque mardi jusqu'à épuisement et satiété, C'est le matin que l'on grandit paraît sous forme de feuilleton sur le site SILO, dadactilographié par le poète punkformeur Lucien Suel.
Je pourrai rajouter un grand nombre de qualifivalises laudatifs à propos de Lucien, mais on aura compris les grandes estime et amitié dans lesquelles je le tiens (pauvre de lui !).
C'est le matin que l'on grandit, leporello plaquette auto-éditée en 2013, toujours disponible sur commande.
Nous avons-nous des lames à l’œil une façon d'écrire comme un
pas de côté une façon de vivre comme un peu de côté un peu du
bas du côté une façon de mal-façon sans toutes les manières une
contre-façon quotidienne le façonnement fasciné du ciselé du
morcellement arraché remâché chaque matin une mort aux dents à se
recomposer cahun par côté une contre-façon du matin
A la tête le lit étalé
une teinte de gris
mais pas seulement
la patine quelques
nuages blancs
car dans comme
en tête le ciel
a sa profondeur
rien n'y est ni
vraiment d'aplat
ni tout noir ni
tout blanc
tu verras
Si tu avais jeté tes bouteilles vides à la mer
il y aurait peut-être eu d'autres ouvertures
que celles de tes bras sur les cadavres
amoncelés de tes jours
Nous apprenons sans cesse, pour peu que
l'on accepte. J'apprends et applique, m'essaie. J'apprends à ne plus
attendre d'avoir fini, d'avoir atteint, d'avoir attendu. J'essaie à
faire, avec simplicité, geste après geste, grain après grain,
comme ce travail perpétuel du bois, à ne plus attendre de. S'y
mettre soi-même de soi même avec les mains dedans, mais un pied en
arrière et l'autre de côté.
Ainsi ne s'attendre à rien accorde à
la réception une importance plus grande et primordiale.
Par cela chaque parution est un don, et la nouvelle de l'édition de
« Boule à facettes » par les éditions Derrière la Salle de Bain est grande et primordiale.
Marie-Laure Dagoit me fait là un présent dont la valeur est pour moi inestimable, et je l'en remercie.
Deux chats se jaugent depuis deux heures déjà
tandis qu'au bout de la rue
un rat traverse
C'est toujours les mêmes qui en profitent
quand d'autres se concentrent sur eux-mêmes
Que tu eus sombré que tu as sombré que tu sombres que tu ombres
plus que l'ombre de ton poids pris que tu grondes plus que tu
articules que tes articulations grincent des dents serrées comme des
mains que tes mains étranglent la couleur dans tes yeux cernés
soudain si soudain seuls si étrangers que tu eus rongé que tu as
rongé que tu ronges l'article que l'ombre de ton ombre onde ombrage
même cela tout cela se projette ce autour de toi
J'habite à
dix minutes d'ici et pourtant comme les gens d'ici je n'en suis pas
je ne suis pas d'ici j'en suis de cent et cent kilomètres de là. Et
pourtant. Nous tapons le même broc partageons les mêmes puces
grattons le même schiste battons le même schlamm retroussons des
yeux les mêmes montagnes noires étouffant le même chant dans la
gorge des goélands. Et pourtant nous sommes assis sur le même
bassin accoudons le même comptoir accusons le même compteur, des
briques rouges flamboyantes alignées en corons de corollaires
rejointoyés unis sous protectorat mondialement unesconisé. Nous
habitons une même plaine façonnée un temps exilé dûment excavé
de terre par mille et mille paumes pleines. Et pourtant nous
poursuivons dans cette plaine intérieure la façon son dessin de nos
mille et mille intérieurs, car résidant à dix minutes d'ici nous
partageons là la même conquête. Seulement jeter une encre qui ne
sera jamais pourtant aussi noire que les terrils.
il arrive au bout de la ligne
proche du loin regarde des yeux au tain écaillé dressé dans le
corps éraillé de lumière la vaste terre déversée dedans débordée
que la terre au bout de la ligne proche du loin regarde la lumière
éraillée sur le tain écaillé du corps vaste dressé déversé sur
la terre
ceci est ce jour le 1000ème post de ce blog peut-être le temps de passer à autre chose
il est né dans une charnière
le cœur battant
entre deux pièces
éprises de temps
ni de l'une de l'autre de l'un de l'autre
à attendre
l'entrée de la sortie
le coup de vent
le claquement définitif
de cette putain de porte
qui en décrochera
les gongs
De petits feux de petits feux rageoie ma fille c'est par
cela qu'il faut brûler de petits feux de rage qui consument
contrarient tarissent après jour qu'on ne crache pas qu'on avale le
jour après et après
De petits feux sacrés sacrément âcres de petits feux
sacrés que l'on est chacun de petits fétus tannés simultanément
embrassés embarrassés de soi du mitoyen qui assimile mais ne se
comprend pas
De petits feux de détresse de petites détresses
hâtives dans le camp dans l'antre entre les murs les joues tranchées
rouges vives retranchés des petits feux vifs vois-tu ça vivote ça
vacille
De petits feux de paille une maison de petits feux de
bois une maison et la brique réfractaire et le soufflet du dehors la
rétractation des murs de nerfs bien logée dans les nœuds du corps
De petits feux de la rampe ceux de l'exposition ceux de
l'explosion de petits feux de la rampe dont on se serre qu'on sert
pour descendre près des braises du rouge des joues dedans
De petits feux nourris de petits feux nourris du sang
prélevé sur le fil la position du rasoir croisé sur la joue croisé
sur la joie tondue par touffes tirée par poignées de petits feux
aux joues
De petits feux de camps de petits feux de camps
retranchés de soi tout ce que l'on couvre l'on couve pour ne pas
étouffer de petits feux de rasoir sur le fil les mains qui tremblent
le fil
hier soir c'était cette nuit. ça a duré ça faisait un moment. en attendant deux nouveaux noms de sites se sont inscrits dans le noir : L'avarie celle de mère, et Le filament tire. ce sera à voir. j'en lancerai peut-être une campagne de sondage - penser au renouvellement, ou pas.
ce matin entre le marais et la lisière, c'était pourtant déjà trop tard. entre les dents du jour une énorme chouette voletait lentement, une proie entre les griffes, à la recherche d'un espace où se repaître. j'ai stoppé la voiture. elle a stoppé son vol. autre chose commence.
puis haut là le héron l'averse, le tout sans appareil. aujourd'hui le tendre dans le carnassier.
Reçois confusément et partage à mon tour une lecture de Séverine Castelant de La Bascule Des Chevaux, dont ce fut l'anniversaire de parution il y a quelques jours.
J'ai déjà confié à l'intéressée le fond de quand je me suis assis...
D'autres belles lectures, dont des extraits de textes de Murièle Modély et d'Heptanes Fraction à (re)découvrir, ainsi que d'autres travaux personnels.
Pour tout ça, clic ici si on ne l'a pas déjà fait...
Se retrouve en bonne compagnie au sein des 75 pages du nouveau numéro demgversion2>datura issue 80, paru ce 30 avril 2015, I'm on Fire - Je suis en feu, sous la direction de Walter Ruhlmann.
Reçu ce matin, le 3ème volet de la revue Métèque, RM #2, thème PaPa MamaN, sous la direction sans concession de Jean-François Dalle
Dans l'élégante facture (le tôlier se fout pas d'la gueule avec le matos), un étrange mélange entre éprouvé et fiction, un peu de tendresse et l'absence de condescendance. La famille a les auteurs et illustrateurs qu'elle mérite, ou un truc dans le genre. En tout cas, elle mérite largement le détour, et plusieurs retours.
Un sommaire bien partagé, qui donne du cœur à la cellule (et un peu d'rouge aux joues de cohabiter avec autant de classe, faut être honnête).
Infos et commande (12e + 4e frais de port) : via le site
je n'ai rien à dis-moi étais-tu où je trouve le silence l'absence soudain brutale au gré pier estran grain arène murée laisse étranglée sais-je
vraiment
tes jolies réponses aux coups de
pourquoi et comment le bonheur se sont oubliés qui s'enfuient déjà
en malentendus tuant ce cœur du bonheur, que de temps perdu à
savoir comment alors qu'on n'a jamais vraiment su déjà te nommer,
il faut descendre une bonne fois pour toute leur dire qu'il faut
t'oublier, que quand on est libre c'est sans arbitre
puis barre-toi
barre-toi
et reviens pas
salut mec
et adieu
J'arrive bien sûr, j'arrive
N'ai-je jamais rien fait d'autre qu'arriver
l'amour comme loi ou la loi de ton amour
couvrent peut-être des rois d'or et de lumière mais faudra revoir
le statut des reines dans tes domaines déposés dérivés de tes
pays où il ne pleut pas, parce que jusqu'après ta mort on en a
creusé et on en creuse encore des terres tombales, tu peux te les
garder tes putains de perles de pluies acides
...le corps en laisse
Laissent au visage un teint de cendres
Oui notre Monsieur, oui notre bon Maître
je te choperai bien celui qui t'a
inventé celui qui t'as vu une ou deux fois t'embraser dans un
buisson radieux et deux cailloux paumés et ces autres ces rois qui
racontent avoir pu te rencontrer ceux qui t'ont vu même naître deux
fois ou pas c'est encore à prouver tous ceux qui en ont parlé, que
tu comprendras ces maux insensés
Dites
si c'était vrai (...) Si c'était vrai tout cela Je dirais
oui Oh sûrement je dirais oui Parce que c'est tellement beau
tout cela Quand on croit que c'est vrai.
ni rouge ni noir ne s'épousent plus,
ni dans le ciel ni dans le soir les terres sont cramées et ça sent
le roussi il n'y a plus de blé mais des droites qui se durent et
d'autres qui se perdent, c'est qu'on se croirait déjà trop vieux
pour rejaillir le rouge ou le noir pour ça tous les mois d'avril ne
sont pas meilleurs que des mois de mai
je sais bien que t'es pas là à te
cacher nous regarder danser et sourire, nous écouter chanter et puis
rire, que tu ne vas plus parler ni pleurer que tu as autre chose à
branler de toute façon je n'attends pas de réponse de toute façon
regarde il y a moins de danses et de sourires écoute les chants
brunissent et puis les rires jaunissent
quelques mots à te toucher histoire de
histoire de rien
C'est que ça fait quelques temps ça
ne sent plus bon pour les barbus. C'est que j'ai pas la classe
mannequin alors je terrorise et on me valorise genre fanatique. C'est
un peu trop d'importance par rapport à celle que je te confère qui
serait plutôt du genre l'ombre de ton ombre l'ombre de ta main à
peine celle de mon chien.
De petits
feux de petits feux de joie ma fille de joie c'est par cela qu'il
faut commencer de petits feux qui s'amarrent s'écartent s'encartent
et s'encadrent dans l'âtre des mémoires
De petits
feux croisés des tirs couverts des feux couverts sous des
couvertures pour étouffer dans l'autre ou l'autre ou soi de petits
feux de position la joie ma fille vois-tu passe vite
L'on
s'est progressivement persuadé que monter sur ses grands chevaux
revenait à prendre de la hauteur. L'on reporte ainsi la cause
fondamentale et la foi dans le creux de son mot creux bien sis sur son
fondement, croisant là des systèmes confortablement.
Ci assis sur le banc
la tête
repose
sur le pommeau temps
traverse comme est
traversé du monde
en éclats irréguliers et
irrévocables ancre
d'huile coudée
des articulations
comme un symptôme
de l’arthrite sociale
à
s'hasarder
du regard sur les détails
ainsi rassemblés
dans
l'arrière de l’œil
lui permettent
ni d 'arriver avant
ni
dans le même vraiment
mais s'en trouve là
en toute possession
de ses propres caillots
une patience agile d'osselets
comme
entre deux plis
où sont-ce ceux
devant qui s'en débattent
Il
jongle avec quelques boulettes de papier chiffonné des globes en
plastique à garnir des balles à rebond qui ne reviennent jamais à
la bonne hauteur des poids morts de temps tendu dans le flux alors
qu'irrémédiable la balle jaune inaccessible s'abîme et se
recommence.
Il
jongle avec des balles mais en arrive à se demander souvent si ce ne
serait elles qui ne jongleraient avec lui.
Je suis passé à côté
ce matin. C'est toujours le matin. C'est toujours quand il fait noir
la route s'est arrêtée. Un jour j'y entrerai j'y enterrerai. Je
n'en attends rien n'attends. L'immuable dissolution encore. Dans les
flaques de nuages assoupis entre des rides d'encre et de goudron
déchaussé. Passer dans. Le pli des bois et du vélin. Et ne
froisser que la feuille de soi sur le sol. Ne laisser que la feuille
de soi froissée sur le sol. A ramasser par le petit de soi un jour
qui dit déjà qu'il a grandi, qu'on a été. A recoller des lambeaux
de peaux à partir des nœuds se figurer l'épouvante d'un pantin ou d'un polichinelle un peu proche, et se ramener aux premiers temps des
yeux suspendus. Avant qu'il y ait besoin d'y suspendre des mots de
tête sur la branche de la langue. Ce matin je passe dedans. C'est
toujours le matin. On piétine et les pas apprennent. Les doigts
apprêtent le naufrage en terre. Et sèment les petits trésors qui
nourrissent la soupe et dressent la détermination. La construction
en pirate étame le tronc et pousse de peu en figure ou prou. Il y a
qui suivent et nous venons ce matin. Taper de la botte le foin nos
battages l'important. Entre-deux ce n'est que. Nous venons chaque matin avec la nuit dans la
gorge, et à l'orée du bois ce cri du jour qui nous entend.
Les gens passent comme des heures,
perdus.
Lui ne livre plus. Il a remarqué
qu'au lieu de délivrer,
cela l"attacher un peu plus,
donner une aiguille à un autre
Il ne voulait pas faire parti du temps,
à se faire punaiser.
Déjà ils portaient le parfum de la mort,
celui travaillé de ces essences
de sang et du cœur.
La perte de chacun d'eux
élève une effluve entêtée
dans l’inquiétude de chaque jour.