lundi 30 novembre 2015

La petite fille aux yeux d'huître




la petite fille aux yeux d'huître avait des paupières coquille
elle regardait passer les yeux ainsi écarquillé presque équarri sur la plage des jours l'aller-venir des grains
les gens au passage pointaient son regard sis morve fixé sous son fard opale et bleuté sans ciller de ci voir
la petite fille voyait sans dire mais jour après jour l'ire une silice alourdissait une perle au coin de ses yeux
alors elle ferme les yeux de temps en temps pour contempler le monde nacré qu'elle ne peut pas pleurer




jeudi 19 novembre 2015

Et au milieu coule...




          D'aucuns sont prompts à se penser élément naturel et vital, de croire qu'il suffit, et pis, est nécessaire, d’apporter de l'eau au moulin. Leur contribution coule « de source », ce, vivants depuis (trop ?) longtemps le regard restreint aux bords de leur rivière. Les mêmes se persuadent qu'en plaine il suffit de brasser de l'air pour donner à la roue l'énergie de sa mécanique. Ils produisent en fin de compte encore moins que le vent, lequel ont-ils aussi la prétention de supplanter, tout en attisant d'eau et d'air le feu des fours qui n'a rien à brûler.
          Là l'eau, le vent, des positions enviables semblent-elles peu coûteuses, sans parler du meunier... Car d'aucuns nombreux tous nous tous ou presque sommes confortablement prompts à se débarrasser de, à oublier que la raison d'un moulin est son grain et que pour lui se cultive des compréhensions et des intelligences demandant plus que l'enthousiasme d'abstractions.



 

mercredi 11 novembre 2015

A moins que




elle est-elle moins là moins ce là celle ne dit-elle moins que qu'elle ne dit plus de rien d'assorti des notions de sortie le moindre à dire le moindre que de dire elle serait-elle encore cela t-elle encore là
au moins ça




mardi 10 novembre 2015

C'est le matin que l'on grandit aussi chez Lucien








          A compter de ce mardi et ce chaque mardi jusqu'à épuisement et satiété, C'est le matin que l'on grandit paraît sous forme de feuilleton sur le site SILO, dadactilographié par le poète punkformeur Lucien Suel.

          Je pourrai rajouter un grand nombre de qualifivalises laudatifs à propos de Lucien, mais on aura compris les grandes estime et amitié dans lesquelles je le tiens (pauvre de lui !).


          C'est le matin que l'on grandit, leporello plaquette auto-éditée en 2013, toujours disponible sur commande.


























samedi 7 novembre 2015

Tomber la nuit




ça commence par les feuilles des arbres tombent aussi la nuit avec la peau morte de la mémoire
glisse comme la poussière sous le tapis bruisse comme une voix dans une voix posée dans une voix où s'étouffe la version originale
ça commence par les feuilles des arbres tombent aussi la nuit mais ne sait encore vraiment ce ou qui finit
juste là que s'ensommeille