- Où veux-tu que j'regarde ? -
mardi 31 juillet 2012
lundi 30 juillet 2012
De l'écorce des arômes
Pimenter. Donner du goût.
C'est un sujet à développer.
Développer tous les sens.
Soulever l'écorce, tenter.
Se sustenter des substances.
Sentir puis ressentir.
dimanche 29 juillet 2012
vendredi 27 juillet 2012
Calibrage : Des 10 000
Merci à celles et ceux qui ont fait atteindre les 10 000 pages lues à ce blog.
Qu'il y en ait au moins autant d'autres.
Aux vents favorables.
jeudi 26 juillet 2012
De la cueillette : Des ressources humaines
Le monde est une entreprise dans laquelle nous évoluons à contre-emploi.
- prendre licences sous peine de licenciement -
Des affaires
Le monde n'en a rien à faire de nous, il a ses propres affaires. Si affairé qu'il y aurait tant à faire à s'en mêler. Ce serait s'emmêler en ce qui ne nous concerne pas plus que nous ne le concernons. Consternés, il n'y aurait plus donc qu'à nous détourner. Mais alors ? Chacun serait bien contrit. S'il faut se retourner sur le monde, ce n'est pas pour en attendre quelque chose, ni prendre, ou juste un peu, ou plutôt ce serait pour ce qu'il est capable d'abandonner à l’œil dans lequel il s'imprime, et ce que nous sommes nous-mêmes capables d'imprégner de l’œil à l'esprit. Cela fait de façon gracieuse, le monde, ou est-ce nous-mêmes, toucherait à la grâce, même dans la fange. Ainsi lorsque je m'avance de la lande à la forêt, le demi-loup à la gauche, et le bâton à la droite, je ne vois qu'un immense corps féminin et moite dans lequel je m'enfonce toujours plus profondément, jusqu'à perdre tout sens de l'orientation. Alors, une jubilation pleine et sereine envahit l’œil et le reste ; tant que la douleur n'avance son pas qu'à la quatrième heure de marche. Et ensuite, ensuite, il faut retrouver son chemin.
mardi 24 juillet 2012
lundi 23 juillet 2012
De l'abordage
Retirée, retiré, je ne peux m'empêcher de chavirer. Attendant les tenants, t'attendant, à la hausse, la quille traîne l'amer, l'amarre la vase. Et la lanterne éclaire le cristal de nos yeux qui consument le désir d'enquiller.
Des lèvres
Les lèvres entremêlées,
dans le désordre de
leurs membres,
cherchent désespérées
à embrasser les cieux.
L'anarchie peut être
suave, s'il en est.
dimanche 22 juillet 2012
Des fois
- C'est à croire, toujours à croire. Sur parole. En silence. C'est selon, mais à croire. Sur vérole. En éminence.
Alors, alors, sans trop savoir, c'est à croire. -
Du saisissement
Elle t'attend.
Elle est là.
Quelque part
la mer le ciel.
A prendre.
Apprendre.
A saisir
des nuages
des pluies
obscures
éclaircies.
Impalpables
innommables.
Elle t'attend.
Elle est là.
Quelques parts.
A saisir.
Sans si.
Ci et là.
samedi 21 juillet 2012
Du sommeil astral
Sous la tonnelle, parée d'éperdus diadèmes et de voiles dentelées, pas un souffle fors celui du café noir fumant sa blonde. Sous la tonnelle, les criminelles profitent encore de la pénombre, et du meurtre.
L'air est frais de l'orage passé.
A l'est, le soleil est encore emmitouflé sous l'épaisse couette opaque que la nuit rend encore violette, alors que les paupières sur les yeux brûlent déjà le jour.
Ce matin, j'ai grillé le soleil, il a la même odeur que toi au réveil.
L'air est frais de l'orage passé.
A l'est, le soleil est encore emmitouflé sous l'épaisse couette opaque que la nuit rend encore violette, alors que les paupières sur les yeux brûlent déjà le jour.
Ce matin, j'ai grillé le soleil, il a la même odeur que toi au réveil.
vendredi 20 juillet 2012
Des bulles et du monde
L'humain est un amas de bulles de mondes. Plus ou moins pleines d'air, de vide, sous pression. Ces bulles, de savon, sont lisses, propres, se côtoient ; de salon, se tissent, poreuses, s'imbriquent. Des bulles qui s'élèvent, seules, exponentielles, acrobatiques, des mondes à part. Des parts de mondes sur lesquelles on souffle, on souffre, à plusieurs, à deux, à soi. Des bulles fastes, flasques, à rides, arides. Des bulles partagées, élaborées, adorées, abhorrées. On les élève, parfois haut, si haut, qu'on les respire à pleins poumons, qu'elles manquent d'air, parfois même nous étouffent. Des bulles que l'on soutient, légères, du bout du doigt, d'autres, lourdes, à pleines mains, à bout de force de bras, tendus. En silence, époumoné. Des bulles parfois que l'on éclate, qui nous crève, que l'on crève.
L'humain est un amas de bulles de mondes. Qui nous éclatent en plein ciel, en plein vol.
Des reprises
Allez, amis, vous qui savez, me dites pas, mais dites-moi,
Tu sais bien quoi, il y a autre chose, on y crois quoi, qu'il y a autre chose, sûr, qu'il y a autre chose.
On sais bien quoi, la caresse et la guerre, et qu'il y a autre chose. La fragilité, notre fragilité.
Et qu'il y a autre chose.
Allez, amis, vous qui savez, me dites pas, mais dites-moi.
Puis, on dira...
Tu sais bien quoi, il y a autre chose, on y crois quoi, qu'il y a autre chose, sûr, qu'il y a autre chose.
On sais bien quoi, la caresse et la guerre, et qu'il y a autre chose. La fragilité, notre fragilité.
Et qu'il y a autre chose.
Allez, amis, vous qui savez, me dites pas, mais dites-moi.
Puis, on dira...
mercredi 18 juillet 2012
De l'alignement
il est toujours
possible de s'
aligner côte
à côte sécure
c'est sûr aussi
il est toujours
possible de s'
entreprendre s'
entreprendre s'
en prendre l'
amer en mer s'
amer en mer s'
aligner sur le
long horizon
c'est sur aussi
mardi 17 juillet 2012
Des reflets
ne pas voir
en Bouddha
un Narcisse
plutôt son
reflet comme
l'autre part
d'un tout
le mirage
tangible
d'une unicité
que même
le vent ne
peut troubler
lundi 16 juillet 2012
Du crime
il n'y a que les cieux de coupables
non pas de rougir d'abandonner
l'homme aux berges du jour
non pas de pâlir d'observer
les marges de l'homme au petit jour
peut-être de lui faire croire
qu'ils peuvent y être pour quelque
chose, mais toujours moindre
que lui-même
samedi 14 juillet 2012
Balade
Je me perds dans le ciel et je ne pense pas.
Que celui-ci me manque et il ne pense pas.
Dérivant sur le macadam, il tourne, il tourne, plein de primevères et de lilas.
Ça sent le silence.
Et il sourit, les doigts sont froids.
Les mots, abstraits.
Ils sont alignés sans trop vraiment de sens.
Encens atone.
Elle ne respire même pas, à peine si elle fume.
Il n'y a rien ou presque.
Des larmes opales sur un visage aveugle, incommensurable.
Qui pleure ?
C'est injuste, il y en a qui ne pleure pas.
Il n'y a pas d'oiseaux, pas de lune, pas de nues, ni tes lèvres.
Alors je me perds dans le ciel, et je ne pense plus.
Il tourne et il tourne sur lui-même, recherchant l'ivresse dans le fond des cieux, les pieds sur l'asphalte, enfin il croit, parce qu'il s'élève.
Alors il s'affaisse sur le goudron.
2002
vendredi 13 juillet 2012
jeudi 12 juillet 2012
De la confusion
Parfois, tout est
un peu confus
ne t'inquiète pas
sous les nues
des oiseaux
sous la main
tremblante une
lumière
brille un
œil
De la cueillette : De la place du silence
Il m'en aura fallu du temps, pour saisir en quoi consiste l'observation du silence. Non pas ôter toute consistance vocale dont l'être est capable. Plutôt, plutôt, la voix en soi, observer la place du monde, observer le monde en soi, et la place de l'un et l'autre en l'un et l'autre.
Observer le silence, prendre place.
mardi 10 juillet 2012
Des filtres
il n'y a aucune justice
à ce que les rayons touchent
certains vitraux plus que d'autres
offrent à certaines pierres plus de lumière
donnent à voir davantage certains reflets colorés
il n'en faut chercher aucun sens
il n'y a aucune justice
samedi 7 juillet 2012
Des larmes ensablées
Au jour partant, la dune salue de larmes de sable figé
ceux qui demain oubliés reviendront les regretter.
vendredi 6 juillet 2012
Du puzzle, réédition
Comme si tout était simple
comme si tout s'emboitait sans effort
comme si toutes les pièces découlaient d'elles-mêmes
comme s'il n'avait pas besoin de rabot, de lime, de papier à poncer
comme s'il ne fallait rogner aucun angle, ni arrête
comme si les mains étaient exemptes de coupures, brûlures, ampoules
comme si le corps, dedans, dehors, ne fournissait aucun effort
comme s'il y avait une notice, un modèle
comme si tout était facile, rapide, sans réflexion, sans erreur,
comme s'il en avait toujours était ainsi
comme s'il ne fallait jamais changer de pièces
comme s'il ne fallait jamais refondre une pièce
comme s'il n'en manquait jamais
comme s'il ne fallait faire sans certaines pièces
comme s'il ne fallait jamais extrapoler un peu, imaginer, inventer
comme s'il ne fallait jamais risquer, échouer, recommencer
comme s'il ne fallait aucune crasse ni sueur, aucune odeur
comme si tout s'emboitait sans effort
comme si toutes les pièces découlaient d'elles-mêmes
comme s'il n'avait pas besoin de rabot, de lime, de papier à poncer
comme s'il ne fallait rogner aucun angle, ni arrête
comme si les mains étaient exemptes de coupures, brûlures, ampoules
comme si le corps, dedans, dehors, ne fournissait aucun effort
comme s'il y avait une notice, un modèle
comme si tout était facile, rapide, sans réflexion, sans erreur,
comme s'il en avait toujours était ainsi
comme s'il ne fallait jamais changer de pièces
comme s'il ne fallait jamais refondre une pièce
comme s'il n'en manquait jamais
comme s'il ne fallait faire sans certaines pièces
comme s'il ne fallait jamais extrapoler un peu, imaginer, inventer
comme s'il ne fallait jamais risquer, échouer, recommencer
comme s'il ne fallait aucune crasse ni sueur, aucune odeur
Le puzzle, c'est un jeu
c'est un jeu long et guerrier
une ébénisterie où l'on monte
une marqueterie patiente
des bouts de soi et d'autres en
perdant des bouts de soi et d'autres
la pièce finale n'existe pas
pas plus que de cadre en bois
et ça y va, et ça ira
j'aime bien travailler le bois
et ça y va, et ça ira
je suis le fil
puis on verra
ce qui restera
des dix
doigt
Calibrage : publication
Publication (il y a quelques jours) dans la revue : Poème Sale : Du puzzle
attention aux âmes sensibles, revue assumée ^^
publié par nos soins ici même le 23 mars [texte ci-dessus]
Bonne lecture et bonne journée
attention aux âmes sensibles, revue assumée ^^
publié par nos soins ici même le 23 mars [texte ci-dessus]
Bonne lecture et bonne journée
Du projet
voir d'abord là
tout au bord
regarder
s'arrêter
les pieds
connaître
le rebord
et regarder
si on y est
plus loin
on verra
plus tard
mardi 3 juillet 2012
Du coucher
il est encore pourtant il crève il crève le ciel il ne sera plus là, en y étant comme nous nous y sommes demain aussi il crame ça sent l'iode et les crânes de crabes on crame nos yeux nos mains à s'embrasser vas-y il crève ce sera noir après dans notre lumière embrasse-moi encore dix ans je t'aime vas-y crame on n'y voit plus rien là tout de suite devant les crapauds couchons-nous aussi il ne reste plus personne il ne reste que nous
lundi 2 juillet 2012
Du chant du Monstre
Une vague qui sourde sans ourdir. Un ciel déteint, un ciel d'étain, sur l'opale d'une mer opaque.
Un élan sonore qui peu à peu se ramasse sur lui-même sans prendre toute conscience de son amplitude. Il vient de l’entrechoc de l'intérieur, la contradiction de l'entrelacs.
La contrariété
de la voix.
Le chant du Monstre est la manifestation humaine d'une antinomie martelée. Le chant est le son du tiraillement de l'insécable. De toute part, il est celui de la tension d'un devenir et d'une agonie.
La distorsion
de l'accord.
Il est la part de soi contre la part de soi, l'archaïsme qui ne saisit pas l'impétrant. La vibration de l'archaïsme qui se débat et suffoque devant la crue moderne de l'incompréhension.
Le borborygme
de l'intérieur.
La friche en soi sauvage et obscure, niée puis crainte par l'agitation de la parcelle civilisée. La confrontation entre ce qui est dicté et ce qui est fait, ce qui est fait et ce qui est dit être fait.
La diction de sa
contradiction.
Il est l'affrontement de deux cordes tendues en des directions contraires. L'enfouissement qui remonte, se fraie, s'effraie un chemin dans le nerf jusqu'à la nef.
Le chant du Monstre est
ce qu'il y a de plus
humain
en
soi.
Des vacances
Il y a quelques temps maintenant. C'était jadis, c'était naguère. C'était la guerre. J'ai pris quelques vacances de moi. Va savoir comment c'est arrivé. C'est arrivé. Comment t'expliquer ? C'est comme ces routes de campagne, encaissées entre deux talus, tu connais ? Peu à peu, l'eau s'infiltre, creuse, puis un beau jour, c'est le glissement. Le microcosme dont on pense les racines bien ancrées est emporté. Ou bien comme ces alpinistes qui chaque année, pour le plaisir, s'en vont se frotter aux mers de glace, là-haut. Seulement, elles ne les attendent pas, elles. Elles continuent d'avancer. Les crevasses avec. Et tout griffé, chevronné qu'il est, l'alpiniste finit par déraper, et s'enfoncer dans le ventre froid qui n'était pas figé. C'est un peu ça, alors. C'est arrivé.
C'est arrivé, puis c'est trop tard. Ce qui t'appartenait ne t'appartient plus, c'est toi qui lui appartient. Ce qui t'appartenait a toute emprise sur toi. Jusqu'à ce que ça ne t'appartienne même plus. Tu n'as plus rien, et tu appartiens. Alors tu cherches des prises, et comme un talus, tu t'affaisses, tu t'affales. Alors il n'y a plus qu'une solution. Tu prends des vacances de toi. Préparation du paquetage, des paquets de clopes, des paquets de nœuds. De quoi survivre, te tordre. Puis tu abandonnes tout le reste. Tu abandonnes ta femme, ton fils, tes bêtes. Ta demeure. Tu t'abandonnes, puis tu pars, le ventre froid, la tronche figée. C'est un peu ça.
Tu prends comme des vacances de toi. Tu n'as plus rien, alors tu abandonnes le reste. La famille, le téléphone, les connexions. Tout ce qui reste d'humain et proche, mais qui ne touche plus. Seulement la voiture. L'addition de deux mécaniques. Vrombir, rouler. Mastiquer, vomir. Tu stoppes la voiture au gré des ports. Des kilomètres. Souvent, tu la laisses à l'entrée de la cité. Puis ça continue à pieds. Jusqu'à la mer. La longer. Se langer. En large, en travers. De travers. Des kilomètres. Tu photographies les touristes, tu les croises. Un touriste n'est pas un touriste pour lui-même. Ailleurs il est chez lui. Tu l'envies, toi qui es nulle part. Toi qui n'es même pas un touriste. Et tu cours. Des kilomètres. Sans arriver.
C'est la guerre. Puis tu vois tout, comme un spectateur. Tu essaie de participer, tu n'es pas capable d'être partisan. Même pas capable d'être collabo. Rien, tu es là, mais pas là, ce n'est pas toi. Alors tu tournes, tu cherches, tu retournes. Des kilomètres. Une carte, une boussole, pas de nord. Pas d'oubli possible. Tu es le départ de la chose, mais tu ne trouves pas d'arrivée. La poussière se remue avant de se reposer. Il n'y a plus que là que tu laisses des traces. Alors tu fous le nez dedans. Peut-être qu'à rentrer en soi, il est possible de se retrouver. Mais ça colle. La poussière colle aux basques comme les nœuds aux ventres. Jusqu'à ce que ce soit de la boue. Tu prends tout. La poussière, la pluie, les rafales, les affronts.
Comme tu prends des vacances de toi, tu fais des choses que tu avais oubliées. Tu refais des choses. De ces choses qui t'appartenait. D'abord, tu photographies. Puis, tu réécris. Comme avant. Puis, tu écris. Du nouveau. L'avant, et le renouveau. Tu ressasses, et renouvelles. Tu nivelles ton talus. Brun par brin. Des kilomètres de lignes. Comme les lignes des kilomètres parcourus. Mais regarde bien, tu ne récupères jamais tout. Le récit a commencé en causant d'un « je », puis je continue en distanciant d'un « tu ». Tu vois, on ne récupère jamais tout vraiment. Le courant emporte toujours des parts de soi que la mer ne recrache pas. Ne recrache plus. A présent, je prends garde, j'essaie de ne plus m'oublier, quand je pars en vacances.
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