jeudi 31 mars 2016

Mémoire argentique




le vent salit ses cheveux
le vent salit son visage

le temps jaunit les épaules
à la lumière de la mémoire

tandis que racornit
l'écart les corps disparates




mardi 22 mars 2016

Les tailles de l'étroitesse




La plupart des gens vivent la plupart du temps dans leur petit monde. Le privilège consiste à en construire une part plus importante de celle qu'il y a d'y subir. De fait le non sens de déprécier trop promptement le terme petit du monde. L'étroitesse possèderait ainsi certainement plusieurs tailles, parfois assujettissant, d'autres permettant l'ajustement. Néanmoins la tendance actuelle canonne à la normalisation.




lundi 21 mars 2016

Assistance respiratoire



 
je respire

à ce cillement cet instant
soudain ce glissement en
ce court battement colibri
du regard où tu discernes
ce faisant m'incarnes de
toute l'absence de tes dents
puis je retiens mon souffle
jusqu'à ce prochain laps
fugace où s'ensevelir de
l'air neuf de tes yeux

               entre-deux je



 

samedi 19 mars 2016

L 3 V - Quand bien même #3




    Ça part d'un Quand bien même, lancé d'ici et résonnant chez Sophie. Uniquement d'un Quand bien même, écrit à l'encre noire sur un fond blanc. Il ouvre une, deux, trois perspectives, des gestes et des formes. Sophie revient avec la couleur de ses visions, l'initiative de mt-galerie, et la proposition d'ouvrir Quand bien même aux mots cette fois-ci.

Le dernier des livres pauvres sonne donc aussi : 













merci (beaucoup) à Sophie Brassart et à mt-galerie pour cette collaboration




vendredi 18 mars 2016

L 3 V - Quand bien même #2




          Ça part d'un Quand bien même, lancé d'ici et résonnant chez Sophie. Uniquement d'un Quand bien même, écrit à l'encre noire sur un fond blanc. Il ouvre une, deux, trois perspectives, des gestes et des formes. Sophie revient avec la couleur de ses visions, l'initiative de mt-galerie, et la proposition d'ouvrir Quand bien même aux mots cette fois-ci.

Le second des livres pauvres sonne donc ainsi : 














 merci (beaucoup) à Sophie Brassart et à mt-galerie pour cette collaboration




Un poids deux mesures






au bord
moment
le recul  
de côte   
  l'à-propos
  la retraite
  ou l'inertie


illustration : Ostende, détail




jeudi 17 mars 2016

L 3 V - Quand bien même #1




          Ça part d'un Quand bien même, lancé d'ici et résonnant chez Sophie. Uniquement d'un Quand bien même, écrit à l'encre noire sur un fond blanc. Il ouvre une, deux, trois perspectives, des gestes et des formes. Sophie revient avec la couleur de ses visions, l'initiative de mt-galerie, et la proposition d'ouvrir Quand bien même aux mots cette fois-ci.

Le premier des livres pauvres sonne donc comme cela :



































merci (beaucoup) à Sophie Brassart et à mt-galerie pour cette collaboration




samedi 12 mars 2016

C'est le matin que grandissent les mots plus grands que nous




Incursion ce matin de quelques images et mots élégamment mis en scène dans Les mots plus grands que nous qui me font l'honneur et le plaisir de les accueillir.

 
http://lesmotsplusgrandsquenous.over-blog.com/2016/03/cedric-bernard-poemes.html


Je les en remercie infiniment, et spécialement Fabrice Farre.
Ils ouvrent ainsi un beau week-end que je vous souhaite



 

vendredi 11 mars 2016

La petite remouleuse




- deux trois de tes sourires stridents suffisent à aiguiser la lumière du jour -



jeudi 10 mars 2016

Inventaire




J'ai fait le tour de toutes les lames de la maison,
il faut se rendre à l'évidence,
aucune n'émousse autant que ton regard.



mardi 8 mars 2016

Écailler le ciel




le ciel se ramasse soudain    
une ferme d'huîtres serrées   
des perles d'abord tombent
mille les coquilles au tour
s'effritent les fragments
à choir sous la mâchoire
du pas ça craque ça crisse
ça te pince comme l'odeur       
âcre de la cendre froide
comme un geste du couteau
qui a ripé la surface du jour



 

lundi 7 mars 2016

Le meuble




Je n'ai jamais su faire je n'ai jamais trop compris comment il fallait faire je n'ai jamais su trop faire déjà auparavant lorsque je me suis aperçu cette faculté chez les autres j'étais fasciné c'est là que je me suis rendu compte que je ne savais trop faire c'était tôt mais c'était trop tard et ça a duré toujours même à présent je ne sais trop faire comment meubler alors je meuble je ramasse ces meubles dont on ne veut plus je ne les fais pas de toute pièce je ne sais pas trop faire je les reprends avec ces parts de moi dont on ne veut pas puis patiemment je remplis de formes d'espaces vides j'apprends leurs fibres je détaille leurs creux je gratte une langue des mains d'où le meuble s'échappe je rajoute des poussières et des copeaux de bois entre le monde et moi. Peut être un jour ce sera suffisamment épais. Peut être un jour j'y mettrai le feu.



 

vendredi 4 mars 2016

Le travers des choses



 
on ne voit plus les choses
à les regarder chaque jour
on ne voit plus les choses qu'à travers
on ne voit plus les choses que de travers
à travers leurs plis
on ne voit même plus les replis
on se replie des choses qu'on ne voit même plus
on finit par ne plus vouloir les choses
on ne veut même plus les choses
on ne veut même plus les choses qu'à travers
on ne veut plus que les choses de travers
et les choses nous regardent chaque jour
et les choses se plient de regarder nos travers



 

jeudi 3 mars 2016

Rien ne s'y faire




un échafaud d'âges
l'horizon tréteaux
pour le regard et
les cieux brocanteurs
à brader du temps
un peu plus loin
rien ne se perd
rien ne s'y faire



mercredi 2 mars 2016

Qu'il faudrait les armer




le premier a tant servi qu'il a peur du retour de bâton
le second a été exclu d'avoir été si ample à la baston
le troisième est toujours en arrêt d'avoir autant mérité
la quatrième considère que l'endroit n'est pas pour elle
les autres là, mais on dit qu'il faut les armer à l'avenir
malgré leurs yeux manches et leurs sourires couteaux



 

mardi 1 mars 2016

L'espace d'un cheveu




je ne voudrais pas en perdre une miette, l'espace d'un cheveu d'ailleurs
je les collecte ses petits cheveux collés sur son petit oreiller creux et rose
je les conserve avec le rire de ses yeux et je me demande comment
elle réagira lorsqu'elle les trouvera un jour en s'aventurant plus avant
lorsqu'elle comprendra que son père ne tient jamais qu'à un cheveu