Au matin frais et clair mettre les voiles en vue
Vers l'ouest et revivre sur la route, les rues.
Plein de spiritueux, tabac et plein d'essence,
Tous les besoins primaires à en soi satisfaire,
Effacer les routines et les déroutes rances,
Changer les formules contre un vent somnifère.
Les départementales alignent blanches lignes,
Rejoignant les oiseaux de mer vers la marée
Tous se suivent par dessus les champs longilignes,
Jamais aucun arrêt de plus d'une journée.
Anonyme en ville mais en retour la vie
S'adresse et redresse les sourires servis.
Dans les périphéries, un passage obligé,
Se rançonnent en tribu l'histoire des cités.
Les façades alignées racontent les passants
Plus qu'elles ne dévoilent la vie des habitants.
Les vieilles enseignes côtoient les néons froids,
Les regards de travers et les pavés rudoient.
Sur les murets les chats sirotent les soleils,
Chaque couchant change de parking, de falaise
Et sur tous les pays on trouve les vermeils
Comme en chaque lèvre ces conformes foutaises.
Kérouac avec Thoreau accompagnent l'errance,
J'ai déjà perdu Knulp dans un coin de la France.
La Bretagne ralliée, le réservoir vidé,
Je peux enfin toucher les avancées ridées.
Le tabac presque froid n'l'est pas autant que toi,
Le soir tombe déjà, je suis seul et j'ai froid.
Le manège des phares affranchit les brouillards,
La nuit tombe déjà, putain ce qu'il est tard.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire