Lorsque les courants se confondent à cran,
Ils se joignent en vague en un mouvement
S'ébranler entiers sur les crans côtiers.
Les dents absorbent l'élan furibond,
Y abandonnent des pièces calcaires.
Ils lient l'inertie de leur évidence
Jusqu'à l'élever dessus ses sommets :
Les lames éclatées ne sont plus qu'embruns.
Lors la roche sort une gorge sourde.
Et si la voix se trouve confondue
Dans le tumulte, la pensée unique,
Elle se muera en silence engagé,
Sur lequel même le nombre ne peut
N'avoir ni prise, ni poids, ni raison.
Qu'en raconter donc à ceux qui n'entendent
Qu'une réponse, langage invariable ?
Oui, l'eau reste l'eau, mais dites, dites-le,
Dites aux marins qu'une seule mer,
Couleur,un seul vent ou courant les portent :
Silencieusement, dents serrées, ils rient...
Inconnu, d'accord ! Altérité, oui !
Du moment que l’œil supporte le filtre,
Se pare de ses représentations
Bien étanches et bien pensantes...
La Pensée reste les pieds près du bord.
La Pensée très fort se tient au rebord.
Elle est droite, en droit, en inquisition,
Réquisitionne les vues comme siennes.
Quand on ne peut pas parler on se tait.
On se tait oui, mais, mais au moins on sait.
Piètre peut-être consolation certes,
Mais intérieure, à soi souveraine,
En soi supérieure au tumulte, au nombre.
L’a-pic en aplomb ne sollicite pas
A rester debout, il est de nature.
Il ne combat pas, il est le combat.
Alors les courants se confondent en vain,
Ils se joignent en vague en un mouvement
Se branler entiers sur les crans côtiers.
Les dents résorbent l'élan furibond,
Et leur sacrifient des pièces calcaires.
Ils lient l'inertie de leur évidence
Jusqu'à élever dessus ses sommets
Des lames éclatées n'étant plus qu'embruns.
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