mercredi 22 février 2012

Dialogue : Le cuir de la main.

peaufiné au geste
parcheminé au temps
vélin sensible
témoin de nos lignes
de vie
possibles

 calé à l'effort
épaissi à la pelle
conforté au corps
se réchauffant d'elle
en combattant
d'impossibles

à l'impossible
la main rassure
au possible
la main accompagne
caresse le cuir
fait de ses grains
peau
à chagrins

fait de ses grains
de vaines sculptures
des édifices de sables
fait de ses grains
peau
à chagrins
à câlins...

jolis grains...

dans le sombre
de -la croisée des pas-,
c'est bien de ressourcement,
de reprise de soi qu'il s'agit...
Les quelques grains
que je garde au fond
 de la poche,
pour me rappeler
la mer trop lointaine...

on l'a à l’œil,
n'est-ce pas ?
toujours au coin de l’œil,
ça sent bon l'air marin
ça aide à respirer...

au nez
à l’œil
au cœur
aux tripes
les sveltes mouettes
la couleur de l'iode
l'infinité des plages
la résistance à l'urbain
la grandeur fragile des falaises
les parties de soi
la résistance ensemble
la construction des ponts
pour franchir les terres noires
et retourner blanchir au sel de la mer...

3 commentaires:

  1. C'est en quelque sorte un anniversaire.
    Un mois où raturer chaque jour.
    Jeune, très, j'écris beaucoup de ces inepties
    comme peuvent le faire l'adolescent,
    puis me suis penché sur la littérature
    tant et tant qu'à en ôter toute envie d'écrire
    Puis dix ans parallèlement sans écriture.
    Mais les mots trottent.
    Tant qu'ils finissent à nouveau sur le papier,
    afin d'exorciser ces obsessions.
    Je n'aurai ainsi que la prétention de dire que ces mots auront gagné en maturité, infectés néanmoins des lettres classiques, ça n'en assure pas pour autant leur qualité, sinon d'être une nouvelle suite d'inepties...
    Ils ont au moins celle (de qualité) de libérer une certaine place dans l'esprit, et je n'en demande plus.
    Si d'autres y trouvent un quelconque compte, c'est toujours cela de plus.

    Ainsi, pour cet anniversaire, voici rassemblé le produit d'un ''dialogue'', travail impromptu à quatre mains, pour lequel je remercie grandement Christine, et sa précieuse et ludique participation, qui rendent cette activité bien plus riche.

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  2. à deux mains,
    et deux yeux pour lire, pour faire ludiquement et modestement écho aux embruns posés là
    ...juste quelques petits cailloux éparpillés
    Christine

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  3. alors 3 mains, je commence à avoir assez de dextérité pour me servir de deux mains sur le clavier, même si je n'use pas encore de tous les doigts ;-)

    J'aime à fréquenter ces plages, où cohabitent sable fin et galets polis, relief au pied des falaises du labeur des marées...

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