Je dois m'estimer heureux. Je me pensais relativement blasé, apparemment, ce n'est pas le cas. Juste désabusé. Ce doit être lié au fond profondément humain que j'ai le tord de subir encore. Je suis tenu au droit de réserve, de par la profession. J'inciterai volontiers au droit de ''préserve''. Il ne s'agit pas d'une critique, mais d'une constatation froide, quoique un peu à chaud tout de même. Sans m'étaler, je dois m'estimer heureux, et dès aujourd'hui, je compterai les jours, les jours où l'on n'a pas atteint à mon intégrité physique, contrairement à une collègue. Certes, le geste n'implique pas d'hospitalisation, ni arrêt de travail. Mais cela reste un geste physique matérialisant une certaine violence. Si peu d'effets dans la suite. Qu'on ne parle pas des suites possibles à différents niveaux. Pour moult cas, ces différentes dispositions ont déjà nécessité moult dossiers, et moultes heures de constitution. Seulement ces niveaux sont submergés, et par conséquent, étouffés. Nous, devons juguler, prendre des bouffées d'air lorsque cela est possible. S'estimer heureux de n'être atteint dans notre intégrité physique. Et l'intégrité du moral ? L'intégrité morale ? L'intégrité d'être humain ? Peu importe, en fin de compte, il n'y a pas de bleu. Juste la violence de la contradiction des impératifs d'une mission institutionnelle rencontrant l'impunité graduelle du ''j't'emmerde, je fais ce que je veux, où je veux, quand je veux''. Et pourtant, quel droit de préserve ? Qu'on me parle de dispositifs... Qu'on me parle de résistance pour cette institution laïque et égalitaire... Qu'on me parle, qu'on me parle... Ça restera des mots parmi d'autres, des concepts pour aveugler le miroir d'un microcosme reflet d'un macrocosme. Comme si le tempérament était à la passivité, au passéisme, à l'abandon de la liberté pédagogique. Liberté certes, mais pas de celui qu'on croit. Qu'on me parle, on peut toujours causer. Mouiller de façon inconditionnelle sa chemise en observant qui va mouiller le pantalon. Ainsi, je fais prévaloir un droit de ''préserve'', ma préservation. La résistance au sein du corps, contre ce qui se véhicule de façon croissante, contre l'image qui se forge de plus en plus précocement et profondément. Contre un champignon qui nous transforme en espèce en voie de disparition. Une gangrène dans un système sans cesse remis en question. La résistance, oui, mais pour se garder soi, rentrer sans que ce microcosme ne pénètre trop avant dans le cercle privé, dans ce qui m'appartient encore, et que je ne suis pas encore obligé de donner sans conditions, sans que cela soit une attribution de mon poste. Allez, donc, on verra bien demain si je rajoute une pierre blanche plutôt que bleue, en attendant, je vais cuisiner mes avocats, au sens propre, tant que ça le reste...
Si y croire, Cédric, il faut
RépondreSupprimeril faut se préserver,
15 ans en ZEP (et pas la moindre!) j'ai de quoi parler,
violences physiques(j'ai eu) psychique(tellement) retrait de la hiérarchie par peur de faire des vagues(insupportable) ne pas dire...
15 ans faut les tenir, il faut résister minute après minute et les journées sont longues...
Ne rien céder, y croire en face d'eux parce qu'ils le méritent, ils méritent d'avoir le meilleur de nous,
sinon basta !
Aller faire autre chose, ailleurs
Mais surtout se soutenir, solidaires, et parler, dire, écouter...
Christine (Code Soleil à la main, encore, une certaine idée de ce que je dois faire et je le fais en me foutant pas mal de ce que l'ON en pense!)est-ce que je suis si "vieille" que ça?
pas un credo,
RépondreSupprimerjuste ce qui est concevable,
tolérable à chacun
pour chacun de nous
Christine
J'y crois, de ce qui vient de la première ligne
RépondreSupprimerPréserver ce qui s'appartient et tient
Préserver le fanion haut pour ceux qui ont le regard levé
De toute façon, je ne connais que ça
Oui, ces marques sont présentes depuis plusieurs années
Ce qui ne nous donne pas forcément de l'âge.
Ici, la vague s'écoule peu à peu surement
sur la région, inexorable.
Seulement, la regarder, la verbaliser
non pas la nier, sorte de dernière chance de la reconnaissance...
Faire entendre qu'elle descend aussi, lentement, sporadiquement.
Pour être capable, ailleurs, de le concevoir.
Sinon, oui, basta, il ne serait même pas nécessaire de l'évoquer...
Code Soleil (;-)), c'est un code rayons,
droit de préserve de ce qui se peut, le plus largement possible...
Et l'ailleurs, en plages, rivages, où calibrer des grains
J'ai pris parti de l'adaptation. Je crois en l'adaptation.
RépondreSupprimerOn entend beaucoup de choses, autour de l'adaptation, on y prescrit beaucoup de choses, dont le partenariat, a-priori essentiel.
Ainsi, j'adapte, je m'adapte, je les adapte.
Mais en terme de partenaires, nous sommes bien seuls à s'adapter à ce qui ressemble de plus en plus à une vaste baise...
Mais ainsi, je m'en adapte, j'adapte, je participe de l'adaptation, et encore ensuite.
(Défaut signalé, la tendresse vouée passe par un filtre cru, ce qui n'empêche d'adhérer...)
Comme sous les pavés, la plage, derrière les nues, le soleil...
préciser le défaut?
RépondreSupprimerpas sure de l'entendre à sa juste mesure...
(en la matière chacun fait ce qu'il peut,
pas souvent ce qu'il veut)
s'adapter, il faut,
ignorer aussi, tout ce qui n'est pas calibré à notre idée
surtout l'essentiel, ne pas perdre de vue l'essentiel
l'âge aide,
recentre,donne la hauteur
le rayon au regard circulaire
alors
triquons à la plage, au vent, à la dune
au soleil,
bientôt,
toujours
Christine
:-) Trinquons...
RépondreSupprimerdéfaut : quand le sujet est à cœur, le mot se fait plus cru. L'enrobage est beaucoup moins sucré, ce qui peut donner facilement le goût d'une amertume qui n'est pas. L'idée à goûter passe par la cuisson particulière de mots assaisonnés d'épices parfois difficiles à partager...
les épices l'art de les utiliser est subtil
RépondreSupprimerdirait mon ami Abdou (de sa seule mère connu, dit-il, mais il n'est jamais honnête quand il parle de sa mère en cuisine)
l'amertume a du bon, il faut savoir l'apprécier...
goût long en bouche
Suze, alors !
Christine
A Abdou !
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