Je ne peux entendre ma voix que si je la confronte aux autres sons, pour ce, je me dois d'écouter ces autres sons. Je me dois de tendre à connaître ces autres voix, pour savoir ce que la mienne raconte, pour ce, elle doit se renouveler au son des autres voix. Si elle n'a qu'une seule corde, elle n'a qu'un seul son, un seul son équivaut à un silence, perverti. La musique a besoin de plusieurs notes, plusieurs notes ont besoin de plusieurs cordes. La voix nécessite de se confronter aux variations, elle prend son ampleur dans les intonations et les variations. Le monocorde est un retour au non-son, le monocorde assourdi. Je ne peux me contenter de la surdité, moi qui puis être entendant. J'emploie ainsi les voix et ma voix à l'entendement. Je suis la voie des voix. Je peux déployer l'être à la musique, et être.
- Que dis-tu ?
- Oh, si peu de choses...
Il m'entendit, je suis, je suis sur...
- Que dis-tu ?
- Oh, si peu de choses...
Il m'entendit, je suis, je suis sur...
de la voix,
RépondreSupprimerle plus bel instrument
http://youtu.be/6oHcre6hATM
Christine
Effectivement...
RépondreSupprimerl'onde aussi a ses longueurs
RépondreSupprimerses variations, ses impromptus...
Christine
Je ne peux tenir mon onde sur la longueur que si elle se confronte aux ondes impromptues qui viennent s'accorder, se désaccorder à elle, et ainsi prendre la valeur de sa fréquence et la mesure de sa palpabilité, de ma palpabilité...
RépondreSupprimerLa musique a-t-elle réellement besoin de plusieurs notes pour être considérée comme telle? A partir du moment où on parle de note et non simplement de son, n'est-ce pas que l'on admet une certaine musicalité à cette onde?
Supprimerla musique est langage au même titre que les mots,
Supprimerelle exprime, il faut donc l'"apprendre"à la lire.
Les silences sont sa ponctuation.
Christine
n'est-ce pas comparée à d'autres que mon oreille peut en prendre l'ampleur, la mesure ? Si je n'entends que le corbeau, le rossignol et le merle seraient-ils si doux ? (quoique par essence et nature, le corbeau et son chant me plaisent tout autant)...
RépondreSupprimercontinue et perpétuelle, cette note ne serait-elle pas un second silence ?
RépondreSupprimerCertes ;) mais justement en donnant un exemple ("continue et perpétuelle"), tu sous-entends toi même que tout dépend du contexte et de la façon dont elle est jouée/chantée!
SupprimerBien vu ! Suis cerné. Le but du texte était surtout à l'origine de signifier qu'il est nécessaire de se confronter à l'autre, de confronter sa pensée à d'autre afin de la construire et la faire grandir. De la musique, à proprement parlé, je n'y connais que très peu de choses...
RépondreSupprimerPour revenir à la note, si je la joue, toujours unique, selon des rythmes différents, en différents contextes, me rendrai-je compte réellement des nuances que j'y apporte, si je ne puis la comparer à d'autres, extérieurs de moi-même ? Je ne resterai que le seul juge, basé sur mes productions rapidement épuisées. En quelque sorte, l'enfant au sifflet à note unique, obtenu dans un paquet surprise, qui l'amuse la demi-journée, et qui finit par l'épuiser et le délaisser. Le débat est bien plus intéressant quand il y a quelqu'un d'autre que soi pour faire les questions et réponses ;)
Dans ce cas là la ce n'est plus une question de multiplicité de notes, mais de multiplicité d'auditeurs... Ca rejoindrait un peu l'idée que les choses n'existent que s'il y a des gens pour les percevoir?
SupprimerPlus qu'auditeurs, ''participants''. Les choses ne nous appartiennent plus à partir du moment où d'autres se les approprient, alors ces ''choses'' existent par elles-mêmes, et ont contribuée à la construction de l'être duquel elles sont devenues indépendantes. Et la contribution d'autrui, en plus de l'évolution et du cheminement du créateur, permet à ce créateur de prolonger sa réflexion. On crée pour soi, mais pas uniquement, sinon cela aurait un goût d'autosatisfaction que je trouve, pour ma part, insatisfaisant...
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