mardi 28 février 2012

Des lignes


Des esquifs, des esquisses, des bouées. Une, deux lignes lancées du quai. Parfois la prise d'une raie, d'un rai, un sens saisi, revenu dans l'encre et la brume. Pour des tonnes de plombs lancés, couchés, échoués. Cloués sur des planches, rongées par le sel, des restes d'instants et des écueils, des écailles reflétées. Derrière le gris des mines, les vagues grises, incliner la tête et refléter des lumières éteintes ou ténues. Tenir la canne et sortir une seiche. Sécher sur le quai, le pied trop ancré pour retrouver, se retrouver. Et patienter, revenir, replonger, ressentir sous la ligne la vibration, remonter, reposer. Reposer la ligne, l'abandonner et laisser flotter puis dériver. Renoncer. Reprendre. Sur les mailles élimées, lier de nouvelles lignes, tisser deux courants et tenir le tirant. Reprendre le mot pour ce qu'il est. Vider, écailler, tanner le reste d'instants, d'écueils. Actionner des verbes pour poser une inertie et la rappeler à la souvenance, car le sable marche et ne trace pas. Des croix sur le temps. Sur du temps. Senser la marche et saisir le sable.

4 commentaires:

  1. absorber la lumière, adhérer le pas au sable,amarrer le regard à la vague,immobiliser temps et mots insensés
    ne pas tomber, ne pas fuir
    résister

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  2. et poursuivre
    inlassable
    obstiné
    à tracer, raturer
    venir au sens
    trouver le mot
    le dernier mot
    trouver soi
    et l'autre
    sur la grève
    apprivoiser
    chien et loup
    l’œil et le croc
    luisants

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  3. le mot en escale
    en résonance
    à l'oeil, à l'oreille

    ultime refuge
    soulagement
    à nos sècheresses

    Christine

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  4. le puits appui sur l'aride
    la source pour sustenter
    la lune au sommet du goulot
    la sente vers le fond

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