jeudi 17 mai 2012

Des estampes

Sous le vent, ce sont des pétales en pluie, à peine écloses qui s'envolent enneiger le sol.
Pas une imparfaite, toutes telles qu'elles, tel qu'un cerisier incendié dans la semaine.
Chacune renferme dans sa nervure le sang de sa connexion, le fantasme de sa substance.
La pointe de l’œil tendue pour en piquer chacune et chacune des couleurs, la teinte évanouie de l'aube.
Pas une imparfaite tant que la révolution de l’œil n'en circonscrit qu'un instant, qu'un aspect.
Chacune cueillie dans l'essence est comme le mot saisi et couché, c'est l'ensemble qui trace la mémoire et l'estampe.
La trace reste perfectible à toujours, autant que l'instant de l'incendie sous le vent est fugace.
La trace s'estompe, rappelée  à remembrance, autant que l'instant de l'incendie sous la pluie fuit.

3 commentaires:

  1. L'autre nuit j'ai repris l'aquarelle, mais je n'avais pas de pinceau. Je viens de lire ce texte. J'ai quelque chose à vous montrer.

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  2. Voilà un art bien délicat, où le mélange et le reflet font la substance.
    Il y avait bien un peu de cela ici, et de la difficulté de fixer un instant, une intemporalité vivante sur un support aussi imparfait qu'humain.
    Alors j'attends, en publication chez vous ou par le mail :)

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  3. Je verrais ce que ça rend en photographie.

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