jeudi 19 avril 2012

Des barres de tension I




Le seuil s'incline. Sais-t-on ? C'est le jour, la lumière, ou la Terre.
La barque tend le fil de l'eau, l’œil y étend le linge comme il peut.
Le linge propre, le sale, l'élimé. Le vent contrarie le fil, lui donne
la force de sa propre tension. Le vent tord le fil tendu de la barque.
Le lime et le creuse. La couleur est en sus. C'est l’œil qui la donne.
C'est la dilatation qui la colore. La tension de la pupille. Et malgré
tout, si c'est le vent qui offre la corde, si c'est le vent qui gonfle le drap,
c'est la main qui tient la barre. Et malgré tout si le vent maugrée, si
le gréement est manquant, c'est la main qui tient la barre, c'est la
main qui barre vers le port, qui barre au rivage.
L’œil barre. La main suit l’œil, l’œil colore.



La marée

7 commentaires:

  1. pour surmonter, doit-on se soumettre
    pour avancer, doit-on aimer
    pour s’affranchir, doit-on abandonner
    qu’a-t-on à vaincre si ce n'est nos propres vérités
    d’un simple mouvement rentrer le bateau,
    oublié ce que nous avons donné,
    ne reste que ce que nous avons gagné

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  2. chasser des baleines, oui, sans oublier l'importance du fretin.
    chasser des baleines, oui, se mener à elles, sans se laisser mener par elles.
    pour vaincre, il y a besoin de louvoyer, tantôt de l'un, tantôt de l'autre, ce qui mène à la victoire. Toujours un combat, mais surtout, pour qu'il en vaille le coup, sans s'oublier.

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  3. Pour mener la barque à bon port tenir le cap
    ...
    Soufflent les vents contraires
    A mesure que les années passent
    La voix se fait plus faible
    Le regard au parcours se fait différent
    L’œil tourné vers le soleil se perd dans les ténèbres
    La mer se vide de ses baleines en exil
    ...
    Pour mener la barque à bon port fléchir le cap

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  4. Pour mener la barque à bon port, pétrir le cap
    capacité à n'en avoir, à en changer, à différer
    à mesure que les années passent, changer de regard
    de cap, mais avancer, avec ou sans baleine
    point éteinte, au moins le souvenir de la baleine
    chercher la baleine ou sa trace, sa carcasse
    point d'âge
    avoir le harpon à la main, ou à l'épaule
    mais pas la main vide, l’œil vide, plus jamais

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  5. N’est pas Achab qui veut
    lourd le harpon, dure la barbe
    et bout au vent, affalée la voile
    la main au gouvernail
    laisse filer le cap
    et l’œil louvoie
    fixe le feu irréductible et pur
    et que faire de tous ces squelettes
    tendres épaules d’amours abandonnés

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  6. Mais Achab n'aurait-il été trop loin ?
    L’œil non vide, mais non fou non plus...

    Des squelettes ? Des épaules où s'appuyer,
    des sculptures fantasmagoriques à dresser
    dans les cryptes sacrés de son intérieur

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    1. http://polymathe.over-blog.com/article-21249662.html


      quatrième illustration...

      c'est à la fois très étrange, et impressionnant à voir...
      (au moins une fois)

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