s'étire
se retire
se tord un peu
se retire
s'entend
sourde
n'ourde
s'ourle
tord un peu
l'autre
son œil
pourtant
reste
là
je ne suis qu'un tissu de mots
tout ce que j'ai c'est de la force de
mes bras c'est la force de mes bras sans possession je ne suis que
l'attribut de mes obsessions
c'est dans la paume de la main la paume
du crâne
tout ce que j'ai c'est toi
je ne dirai jamais plus rien que dire
je dis sans promesse juste dire la force des mots dits la force dans
les mots les mots qui figurent figent mon tissu cellulaire dans la
doublure de mensonge et la braguette de songe à relever quand il
fait un peu froid la force de leur absence
vaisseau et sève qui est
qui le mot l'enveloppe et toi le contenu et toi l'épaisseur le temps
de l'écriture l'écriture dans le temps la rature le tendon à l'os
mais que ronge alors
ce n'est qu'un tissu de
mots qui ne savent pas se dire dire disloqués qu'on y voit à
travers qui ne tient pas chaud ce n'est que les mots des autres qui
tiennent chaud
paroi isolée
économie d'économie
passée à l'économe
blocs de voix voix rauque
de vent des poumons de vent de poumons
à vieillir peau de rides
est-ce la peau le mot qui se replie glisser le doigt entre les lignes
et y lire lire le recoin le creux sentir le fin la doublure tannée
derrière s'y heurter l'impression les traits du racloir les traits
noirs signes encodage frontière se heurter devant au derrière
longer passer la
frontière comme un mur à abattre comme battre soi et quand
s'effondre retombe le tissu de mots il y a encore le mot
passé à l'économe
dis qu'est-ce que je bave
faut-il un plus gros
couteau dégrossir encore le film la finesse passe ça passe déjà
au travers ça ne perce pas l'opacité c'est de la lumière éteinte
dans la lumière le fil a la couleur de la réfraction la couleur de
la rétractation c'est que ça laisse filer autant que ça renvoie
qui perçoit c'est déformé on ne connaît que ça
on ne voit que la
déformation qui n'est plus que la forme et quelle est la forme alors
on ne peut quand même
pas porter ses mots
on ne peut quand même
pas porter ses mots sur le visage sur le corps on ne peut pas se
dénuder comme ça
il en faut du tissu
et des lames pour le
tailler
texture texturé texte
urée absorption et déjection on ne sait plus d'où vient le travail
si c'en est un une la peau du chagrin
quand je me nappe dans la
peau de mots c'est toi qu'elle recouvre la peau de chaleur de mon
absence
on n'a pas compris
comment ça commence et on ne sait pas quand ça finit c'est un tissu
sans fin déroulé d'en haut il s'enroule au bas oui au bas mot au
bas du mot le pied de la lettre
la fin c'est un autre
début et tout ça...
passé de travers on
tient chacun son fil par le même bout touche et boute où peut-on et
tire chacun dessus ça semble toujours trop court pour se dévêtir
on revêt et même ce qui ne revêt pas le corps est porté avec soi
tire on tire
on tire tire à vide
je tire les mains vides
J’enlace les mots
RépondreSupprimerje rêve
qu’ils soulèvent le drap
ces mots, qui dénouent le dedans, tiraillent le tissu à l’intérieur et s’accrochent comme peau de chagrin
leur ardeur est désir d’oubli, éclair, fin de nuit, murmure dans les roseaux.
Ils sont ma nudité
jouant de ma peur, de mon corps
frénésie
terre, ciel et eau, air et feu.
solaires
pluie râpeuse
glissant sous le drap
acropole de l’aube offerte à tous mes dieux
Magnifique échange. L'écho de Christine est tendrement sulfureux et frissonnant d'érotisme.
RépondreSupprimerje partage votre avis, JM, ce qui invoque ma pudeur à garder des mots aux joues qui en rougissent encore...
RépondreSupprimerAmitiés à tous deux !