lundi 20 mai 2013

De la bascule des chevaux # 18


 
tu lèves le jour sur la longue nuit lui projettes encore quelques heures de répit quelques heurts à lui cogner les genoux sur les meubles les trottoirs lui laisse encore quelques heures à te regarder à travers le fond de la bouteille c'est la route ce jour pour le front et ce soir le dernier quart demain on force les portes tu t'amènes et j't'emmène demain titiller les lignes forcer les lignes et t'enfermer te fermer pour mieux cracher ton goulot tu remontes en te démontant faut être prêt pour le front tu remontes en descendant pour être sûr en attendant je ne suis pas sûr de ta route elle est muette moulée dans son silence de goudron des plumes plein la bouche dans la ouate de ta bouche pâteuse patinée d'eau de fausse vie d'eau de feu froid il y en aura pour demain il faut avaler encore pour pouvoir davantage déglutir davantage régurgiter sur le pendant sur l'avant et peut-être après après on verra demain on charge à deux mais d'abord ce soir ce soir on se fumera les deux cigares qui nous attendent avec le banc mais d'abord ce soir le dernier quart


 


 

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