tu lèves le jour sur la longue nuit lui projettes encore quelques
heures de répit quelques heurts à lui cogner les genoux sur les
meubles les trottoirs lui laisse encore quelques heures à te
regarder à travers le fond de la bouteille c'est la route ce jour
pour le front et ce soir le dernier quart demain on force les portes
tu t'amènes et j't'emmène demain titiller les lignes forcer les
lignes et t'enfermer te fermer pour mieux cracher ton goulot tu
remontes en te démontant faut être prêt pour le front tu remontes
en descendant pour être sûr en attendant je ne suis pas sûr de ta
route elle est muette moulée dans son silence de goudron des plumes
plein la bouche dans la ouate de ta bouche pâteuse patinée d'eau de
fausse vie d'eau de feu froid il y en aura pour demain il faut avaler
encore pour pouvoir davantage déglutir davantage régurgiter sur le
pendant sur l'avant et peut-être après après on verra demain on
charge à deux mais d'abord ce soir ce soir on se fumera les deux
cigares qui nous attendent avec le banc mais d'abord ce soir le
dernier quart
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