vendredi 14 décembre 2012

De l'histoire des langues

  
  
  
d'abord, d'abord, d'au bord
                                            des lèvres
la morsure
sanglée le mors aux yeux
nourrie du son mort de n'être dit
du son grand de naître dit en silence

et puis, et puis, épuiser
                                           les lèvres
des morsures
étranglées le mordant jeu
nourri des mots qui sont dits
du son grand d'être dicté d'évidence

encore, encore, l'écore
                                          des lèvres
l'écorchure
langée des yeux morts
nourrie dudit son mort-né
du son trop grand d'être de silences
  


se reconnaître                    - sans parler -
se naître                          - s'en parler -
se mettre                      - sans tarder -
se renier                    - s'en taire -   
se nier                    - s'enterrer -   

 

8 commentaires:

  1. Comme un goût d'océan sur la langue et d'agitation de marées dans la bouche. Magnifique!

    RépondreSupprimer
  2. chaque mot est histoire
    chacun ses mots pour dire
    les faire émerger comme autant de radeaux
    "Il est ce pays où le silence des mots
    a valeur de confidences."

    RépondreSupprimer
  3. ainsi, chaque non-mots racontent aussi

    seulement, à qui de l'entendre ?

    RépondreSupprimer
  4. à celui qui veut bien prendre
    au vent, au sable,
    à la marée immuable
    par dessus tout
    à lui

    RépondreSupprimer
  5. « L’être crée des phénomènes que seul le vide permet d’utiliser. » Lao Tseu

    à eux, oui.

    RépondreSupprimer
  6. ces histoires que l'on raconte, ou que l'on se raconte...

    RépondreSupprimer