dimanche 10 juin 2012

Du glaviot



Quant à la toux tu as craché, tu t'en es séparé, de ce glaviot, jeté sur le carreau, la fenêtre, la feuille. Il a pris sa forme, relativement indépendante. Il reste quelques instants où tu peux retoucher sa forme, arrondir l'angle, sectionner ou rapprocher un point, mais vite, à trop attendre, il se fixe, sèche. N'est déjà plus à toi, objet externe. Et si tu forces la forme, elle ne reflète plus cette quinte qui t'avais saisi. Le glaire n'est plus l'image de l'état, de la libération symptomatique et physique qui râpait la fosse de la gorge.
Quant à la toux tu as craché ce glaviot, c'est l'abandon d'une petite mort, qui survit dans la trace.


- Ça se retouche, un glaviot ?! -

2 commentaires:

  1. Et ça se sort et ça s’exprime ; s’imprime hors de nous en trace méconnaissable.
    Est-ce moi, est-ce de moi, ce bout informe, infâme ?
    La marque du pied dans le sable est si vite effacée par la vague.
    Marcher plus haut ? Accepter l’offense d’être ce que l’on est.

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  2. Accepter l'offense d'être ce que l'on est,
    imposer l'offense d'être ce que l'on est,
    envers, contre, tout contre les autres, l'autre.
    Entièrement.

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