Il y a juste six mois, s'échouait sur un coin de toile une poussière de vent, un embrun de marée. Un grain de sable ci-usé. Je n'y pensais pas rester si longtemps. Six mois, c'est déjà bien. Bien plus de mots, plus ou moins heureux sont venus faire naufrage sur les récifs de la main, faire escale provisoire sous les yeux, que ce qui n'était prévu. D'autres viendront encore, seulement, comme un long-courrier qu'il faut mettre en cale sèche, les cales s'ancrent aussi à l'esprit et à la paume. Je vais donc rompre le flot quotidien. En fin de compte, rien n'est moins régulier qu'une marée : elle revient tout autant qu'elle se retire, invariablement, mais jamais sous la même heure et la même humeur.
Cela arrivera ainsi au gré du vent.
Le fil de lecteur/lecture s'est progressivement étiolé, jusqu'à être si mince qu'on en arrive à se demander pourquoi certains s'accrochent, s'entêtent à passer par ce comptoir pirate. Dans tous les cas, je les en remercie, j'espère qu'ils sont repartis avec quelques épices à leur goût. J'espère aussi qu'ils penseront encore à trainer les guêtres de leur barque jusque là à l'avenir, et d'autres aussi, pourquoi pas.
Pas un retrait, une marée basse, les courants fluctuent. A demain, à tantôt, il y a toujours un goéland pour annoncer la terre au marin.
Le cycle des marées est perpétuel,
RépondreSupprimerle courant porte loin les traces sensibles
inlassablement vient baigner les côtes fécondes
et s'y nourrir...
vient éroder ses falaises
RépondreSupprimercreuser les sédiments
courant emportant
les déchets choisis
Marée basse ou haute ou à l'étale je viens prendre ma dose d'iode chaque jour à pleins yeux et à plein cœur
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