mardi 16 octobre 2012

Des abois

  
  
Si on en peint, des mots, si on en écrit, des couleurs, sur des toiles ou des lames de fond, à salir les manches et les surfaces, c'est bien pour les matérialiser, les amadouer, ces putains de rapport au monde, ces angoisses du monde.
Depuis que Dieu est mort, que Nietzsche est mort, que la démocratie est morte, c'est à nous d'y coller des sens, des sentiments.
Alors il y a ceux à sens unique, qui trace tout droit sans voir les murs, emmurés qu'ils sont, puis il y a ceux dont les sens vont à tout va, qui se les cognent dans tous les sens.
Si on ressent le besoin de les matérialiser, ces sensations, ces non-sens, c'est bien pour leur foutre le poing. Pour avoir prise dessus, les crever, les sublimer. Les crever, oui, les vider, se vider. Et laisser la place au reste, ce sang, ces sens qui doivent nous remplir.
Mais là, tu m'emmerdes. Je sens ton trop plein jusqu'ici, ton être plein. Et si loin, il n'y a que toi pour crever l'abcès, liquider le liquide. Causes à part, en causer en aparté. Point barre sur le front.
Je ne peux que te tendre des mains virtuelles, inconsistantes, et des perches de lieux communs. Puis quoi ? !
Si je t'entends, tu m'entends. A part en causer, même sans le dire. Tu le sais déjà, et qui plus est, tu te sais déjà. Je t'aime parce que je t'aime, et parce que tu m'aimes. Si, c'est égoïste. J'aime quand tu aimes...
En d'autres circonstances... Mais c'est maintenant, celle-là, c'est maintenant. Dans le vif.
On va pas se cogner plus avant dans les angles, ni rester dans son coin. Alors je sors un peu de moi, pour te faire sortir de là, mais au fond, tout au fond, t'as pas vraiment besoin de moi. Juste que je t'aime, mais toujours moins que celle qui ne le sais pas encore.
 
 

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