mardi 3 décembre 2013

Le cas Leleu # 2








           Lorsque nous l'avons accueilli, Alembert Leleu bénéficia d'une cellule individuelle. Sur les recommandations de nos confrères, nous ne l'avions affecté à l'un des dortoirs. Le premier jour, il brisa la lampe à gaz de sa cellule. A chaque remplacement de celle-ci, il recommençait. Nous avons donc décidé de ne plus alimenter sa cellule en lumière, et avons rapidement constaté une amélioration de son état, ou plutôt une accalmie, si vous permettez. Cette amélioration n'était qu'un espacement de ses crises, qui persistaient néanmoins. Dans une semi-pénombre, les yeux du sujets acceptaient de s'ouvrir. Il semble qu'Alembert réclamait le silence, alors même qu'il n'y avait pas de bruit. Les céphalées s'accentuaient, leur intensité immobilisait complètement le sujet, recroquevillé sur lui-même, croqué de l'intérieur.

 
on peut avoir penchant pour la perdition
jusqu'à ce qu'elle nous perde
pardonnez-moi, mes amours,
d'avoir du prendre la route



 

4 commentaires:

  1. Intrigant, cet Alembert Leleu !

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  2. Peut-être plus que je n'ai malheureusement de temps à lui accorder, mais la suite le dira. Merci de suivre ainsi Gatien, c'est très plaisant (bien sûr, ego...) de se savoir lu.

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  3. Zêtes lu, cher Cédric, fidèlement lu. Amitiés.

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  4. Aucun doute sur vos passages, cher Nuage, amitiés fidèles ! :)

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