Lorsqu'il
revint à un état stabilisé, nous décidâmes de ne pas lui laisser
d'accès aux livres, mais lui avons laissé à disposition du papier
et un morceau de charbon. Comme je m'y attendais, il se saisit, entre
deux crises, du morceau pour écrire. Il s'y prit à plusieurs
tentatives, mais ne traça jamais plus d'une lettre, une première
lettre d'un mot qui restait à chaque fois interdit dans sa main,
dans son esprit. Bientôt, il chiffonna chacune des feuilles,
gémissant qu'elles apportaient trop de lumière. C'est là que je
remarquais que ses cernes, malgré tout le repos apporté,
continuaient de s'allonger. Je crus d'abord qu'il s'agissait de la
crasse du charbon, mais compris bien vite qu'il s'agissait en réalité
de la propre ombre du sujet, de son humeur bileuse qui marquait
physiquement ses joues. Je lui prescrit quelques cuillères de
confiture de haschisch aux repas pour tenter de le soulager. Mais
face aux plaintes à demi-mots répétées du sujet, sur ses yeux qui
le brûlaient, son crâne qui le serrait, je décidai d'une
trépanation pour le soulager. Je mandais donc les soigneurs.
Il
y a un mauvais esprit dans le sang qui se transmet qui me meut j'ai
sang mauvais qui prend aux jambes jusqu'à la tête sang qui ne se
voit mauvais en moi personne pour le voir et le croire je suis moi je
crois je le crois encore mais plus seul qui m'isole encore je ne
crois plus être le sang mauvais expulse m'expulse l'esprit du corps
qui ne peut sortir suis-je ainsi si mauvais homme mes amours d'être parti maintenant je pars de moi-même
d'un premier amour
RépondreSupprimercomme d'un pacte
Il y a ceux qui nous tiennent
RépondreSupprimeret ceux auxquels nous tenons
quant aux tenants