vendredi 27 septembre 2013

Des bagages



 
Il avait commencé à se préparer très tôt à la route
sans même le savoir encore, un instinct animal
dans sa croissance humanoïde
il n'avait pas lu ce qui s'écrit ni cru ce qui se dit
pourtant il savait déjà s'équiper et le balluchon.
Un immense mètre carré de bouloches synthétiques
deux kinders discounts dans leur papier aluminé
un opinel à la lame d'automne émoussé
une boîte d'allumettes de cuisine soigneusement
reconstituée par des prélèvements journaliers
deux bouts de ficelles et un bandana rouge vif
comme portait Renaud, plus trois paquets de gâteaux
sur la tête un chapeau de cow-boy
sur le dos sa cape de Zorro et son chapeau
de cow-boy taille 53 il traversait les pâtures
derrière chez lui se réfugier à l'autre bout du monde
à l'ombre dans les bosquets du bocage.
Il avait commencé très tôt à se départir
de la famille à partir de sa famille des repas
de famille des cérémonies de famille puis à ne même
plus partir de car ne partait plus à aux pour sans
infinitif et point. Le privilège de se garder seul.
Il gardait le secret des jardins sans routes à couper
à travers champs droit jusque dans les bois
préparer le corps à la marche la longue marche
parce qu'inconsciemment il avait commencé
à se préparer très tôt à la route améliorer le paquetage.
Puis il a suivi la route encore tracée rentré dans les clous
puis à chercher du regard l'horizon
alors qu'il avait réussi
à n'avoir plus rien qu'à tailler la route l'horizon
il l'a croisée s'est décidé pour
une route verticale.


 

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