Ils sont trop
ils sont trop nombreux
à vouloir remplir
la mer vide
les mots c'est la mer
ils sont trop à vouloir remplir
tout n'importe quoi
des espaces des lignes des pages des
cases des livrets colonnes mastiquées de geste d'air d'encre de
merde
ils sont trop nombreux à vouloir
emplir se gonfler s'engoncer dans ce qui leur paraît toujours trop
petit à ce qui ne leur paraît pas à leur dimension ils ont besoin
c'est effréné remplir et remplir encore se sur-dimensionner
aller voir la mer
se ressentir petit
ressentir sa taille
se ressentir
ne garder que
n'être que
être
la mer vide
les mots c'est la mer
ne plus toucher terre
perdre
pied
à la mer se vide les canaux rivières
les fleuves les cours les pétroliers et les paquebots
les mots devraient servir à vider et
non à remplir remplir REMPLIR ENCORE ENCORE ENCORE
Ta gueule connard !
voilà trois mots, remplis-toi
les mots c'est la mer
la mer vide
je dois voir la mer
le silence fait plus peur que les mots
RépondreSupprimer...
lisible
du haut de la dune on le distingue
le courant
sur la page obscure
...
l'idée, c'est l'idée de la mer
qu'il faut avoir
qu'il faut garder
c'est avec elle qu'il faut dialoguer
elle retour
RépondreSupprimerelle renvoie
le silence
immuabilité
effraie
inquiète
dans ces yeux d'autres
mépris inquiets
quand dessus leurs têtes
temps lépreux
accumule
les prochaines averses
où noyer leurs
tempêtes vaines