vendredi 27 septembre 2013

De l'urgence à



Ils sont trop
ils sont trop nombreux

à vouloir remplir

la mer vide
les mots c'est la mer

ils sont trop à vouloir remplir
tout n'importe quoi

des espaces des lignes des pages des cases des livrets colonnes mastiquées de geste d'air d'encre de merde

ils sont trop nombreux à vouloir emplir se gonfler s'engoncer dans ce qui leur paraît toujours trop petit à ce qui ne leur paraît pas à leur dimension ils ont besoin c'est effréné remplir et remplir encore se sur-dimensionner

aller voir la mer

se ressentir petit
ressentir sa taille
se ressentir

ne garder que
n'être que
être

la mer vide
les mots c'est la mer

ne plus toucher terre
                        perdre
                                   pied


à la mer se vide les canaux rivières les fleuves les cours les pétroliers et les paquebots

les mots devraient servir à vider et non à remplir remplir REMPLIR ENCORE ENCORE ENCORE


Ta gueule connard !

                                                voilà trois mots, remplis-toi



les mots c'est la mer
la mer vide


je dois voir la mer


2 commentaires:

  1. le silence fait plus peur que les mots
    ...
    lisible
    du haut de la dune on le distingue
    le courant
    sur la page obscure
    ...
    l'idée, c'est l'idée de la mer
    qu'il faut avoir
    qu'il faut garder
    c'est avec elle qu'il faut dialoguer

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  2. elle retour
    elle renvoie

    le silence
    immuabilité
    effraie
    inquiète

    dans ces yeux d'autres
    mépris inquiets
    quand dessus leurs têtes
    temps lépreux
    accumule
    les prochaines averses
    où noyer leurs
    tempêtes vaines

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