Nulle part se rendre sans être
poursuivi sans poursuivre croire suivre nul rivage visage baiser sans
la pression des lèvres incliner le menton averse inverser la terre
ou croire nul endroit arpenter sans l'image spectrale d'un fantôme
charnel nullement dissolu à peine distendu distancié à peine nulle
part le rendre le poids de la nausée engoncée entre le fond et le
bord du fond au bord en travers nul paysage rêver sans embrasser les
dunes s'embarrasser d'une et plus et encore nul envers retourner sans
en miroir passer pâlir d'un sourire effacé d'une âme résolue
d'une manche anémiée d'un deux côtés
Nulle part les rendre les mots la paix
les armes les remettre les démettre nul présage mentir sans
l'illusion du son son écho son écot à régler se déréguler
jusqu'à la jugulaire nul revers essuyer sans que brille l'absence
d'un billet mal écrit de maux infirmes et vides plié entre deux
histoires entre deux côtes nulle part à rendre se rendre quand il
ne reste rien autant nul visage rivage franchir d'une geste inverse à
l'apanage sans panache nul détroit charpenté sans robe des marées
décolorées grisées d'un mutisme salin sale un tirant de courant un
tirant dans les pattes du regard à courir courir encore l'écore
Si l'on se perd on s'est perdu on sait
perdu les âges nus où l'on entend les pas perdus des âges mus
réécriture du texte Nulle part, mars 2012
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