Ceux qui la regardent pour la première
fois la voient avec devant les yeux les pancartes de leurs
représentations, leurs attentes. Ils ne satisfont en soi que ces
attentes, les désespèrent, vocifèrent, un peu, l’œil brillant
comme un papier glacé. Les choses s'y reflètent, mais ne s'y
impriment comme elles sont.
Ceux qui la côtoient chaque jour ne
comptent plus les fois, où ils ne la regardent pas, ne la regardent
plus. Elle est presque là comme un dû, et se doit d'être là, même
s'ils ne l'attentent plus ni de l’œil, ni du pied. Ils ont des
regards de papier chiffonné, glacé par l'habitude. Les impressions
se rétractent dans les plis.
Ils ne voient pas l'histoire sans
récit, la récitation sans mots. Ils n'entendent que leur propres
mots, leurs propres pas qui tantôt tapent et tantôt crissent. Ils
n'entendent pas ce mouvement qui crisse dans les graves. Ils savent
juste qu'elle va et vient, à son gré, qu'elle joue agrès
inlassablement.
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