Une vague qui sourde sans ourdir. Un ciel déteint, un ciel d'étain, sur l'opale d'une mer opaque.
Un élan sonore qui peu à peu se ramasse sur lui-même sans prendre toute conscience de son amplitude. Il vient de l’entrechoc de l'intérieur, la contradiction de l'entrelacs.
La contrariété
de la voix.
Le chant du Monstre est la manifestation humaine d'une antinomie martelée. Le chant est le son du tiraillement de l'insécable. De toute part, il est celui de la tension d'un devenir et d'une agonie.
La distorsion
de l'accord.
Il est la part de soi contre la part de soi, l'archaïsme qui ne saisit pas l'impétrant. La vibration de l'archaïsme qui se débat et suffoque devant la crue moderne de l'incompréhension.
Le borborygme
de l'intérieur.
La friche en soi sauvage et obscure, niée puis crainte par l'agitation de la parcelle civilisée. La confrontation entre ce qui est dicté et ce qui est fait, ce qui est fait et ce qui est dit être fait.
La diction de sa
contradiction.
Il est l'affrontement de deux cordes tendues en des directions contraires. L'enfouissement qui remonte, se fraie, s'effraie un chemin dans le nerf jusqu'à la nef.
Le chant du Monstre est
ce qu'il y a de plus
humain
en
soi.
J'aime beaucoup les finesses entre les phrases : "La contrariété de la voix". Ce qui est, là, en tension.
RépondreSupprimerdans cet espace, c'est ce monstre que nous étouffons, n'écoutons, ne voulons plus écouter. Pourtant, il s'exprime, il cause.
Supprimerest-ce à dire que le système de newsletter fonctionne ?
merci à vous, touché.
Oh ! C'est de loin l'un de mes préférés ! Bravo bravo bravo ! Quand l'avez-vous écrit ? dans quel état vous trouviez-vous ?
RépondreSupprimerÉcrit, il y a deux ou trois semaines, pensé, depuis très longtemps, ma rencontre avec les thèses de René Girard, la lecture de Beowulf. La rencontre d'avec le Chant du Monstre m'a aidé à formalisé, à en "accoucher".
SupprimerL'état d'esprit ? Bien, très bien, je n'ai pas peur du monstre, nous sommes, il faut l'accepter. Nous nous sommes compris, tardivement, mais enfin.
du Monstre, ce chant là en a la forme,en a le fond
RépondreSupprimeril fait sa part des choses, prend sa part
laboure et sème
...
finit par s'aimer ?
Oh oui, pas rédempteur, le Monstre, parfois destructeur, mais aussi, aussi, salvateur.
RépondreSupprimeril fait sa part, je récolte,
et ce peut-être très bien.