Le monde n'en a rien à faire de nous, il a ses propres affaires. Si affairé qu'il y aurait tant à faire à s'en mêler. Ce serait s'emmêler en ce qui ne nous concerne pas plus que nous ne le concernons. Consternés, il n'y aurait plus donc qu'à nous détourner. Mais alors ? Chacun serait bien contrit. S'il faut se retourner sur le monde, ce n'est pas pour en attendre quelque chose, ni prendre, ou juste un peu, ou plutôt ce serait pour ce qu'il est capable d'abandonner à l’œil dans lequel il s'imprime, et ce que nous sommes nous-mêmes capables d'imprégner de l’œil à l'esprit. Cela fait de façon gracieuse, le monde, ou est-ce nous-mêmes, toucherait à la grâce, même dans la fange. Ainsi lorsque je m'avance de la lande à la forêt, le demi-loup à la gauche, et le bâton à la droite, je ne vois qu'un immense corps féminin et moite dans lequel je m'enfonce toujours plus profondément, jusqu'à perdre tout sens de l'orientation. Alors, une jubilation pleine et sereine envahit l’œil et le reste ; tant que la douleur n'avance son pas qu'à la quatrième heure de marche. Et ensuite, ensuite, il faut retrouver son chemin.
J'avais l'autre jour hésité à commenter cet article, et m'étais finalement ravisée, de peur de le gâcher.
RépondreSupprimerMais je rejoins ce gouffre qui me fait signe lorsque je lis le lien qui affiche "0 commentaires" pour justement en laisser un. Je rejoins votre photo et votre texte, je rejoins leur silence et leur beauté.
C'est très très beau.
Il n'y a rien à gâcher, que l'empreinte de l’œil à l'esprit
RépondreSupprimerDe la beauté du monde, il n'y a que ce que l'on voit en soi,
que l'empreinte qui existe déjà en soi.
Que ces empreintes soient personnelles, est le parfum d'une magie,
que ces empreintes soient partagées, est celui d'un mystère
- bienvenu - ;)