Nous trouvons des recherches des reports de croix croiser des mots
dans des grilles porter du verbe devant dessus soi. Nous avons besoin
de résonner dans l'humain de derrière en face de soi. Serait-ce
cela dans toutes les limites de l'amour la sémantique de notre
frayeur sous des syntaxes circulaires. Le filtre les fenêtres la
poitrine les vitres ouvertes de la boule à facette ses fenêtres
filtrent.
Nous cherchons je crois y-crois je j'en croise, une quelconque
palpabilité la portabilité de soi à l'extérieur de soi afin d'y
avoir prise. Nous avons besoin d'avoir sous la main se mettre sous la
dent souvent se les mettons dans l’œil par le jeu des miroirs la
révolution d'une boule à facettes interne. Le grigri de notre
assurance le chapelet de nos griseries et de nos grisailles.
C'est quand comme cela commencent les séquences les courts métriques
se tournent des films quand comme cela se bouclent autour se tournent
en boucle se répètent infinitésimale rabais de métrages quand
comme cela un peu comme cancrelat en sorte quelque cafard comme qui
se tourne et retourne quelques pattes figées dans son écran glue ou
même pas exactement
quand comme cela un story-board aux rayons épais épaissis à
repasser comme cela les traits des cases en boucle les traits droits
repassés jusqu'à ce que le noir transperce le blanc disparaît la
mine lamine le bois délimite la case dessine la fenêtre sans issue
quand comme cela de la mine ou la main n'a de fin de l'outil ou
dessin de récit encore moins encore
quand comme cela des coups de ciseaux dans des négatifs noir et
blanc de lame dans des pellicules noires et blanches qui ne tombent
même pas ne tiennent même pas aux épaules quand comme cela
s'encollent de morceaux des scotchs on the rock encore s'empêtrent
aux doigts se monte Möbius des anneaux rubans de pellicules
négatives à épousseter et répéter et réitérer
quand comme cela des séquences se repassent sans arrêt des arrêts
c'est quand comme cela quand on tire à soi le fil effiloche une
couverture dont on ne veut pas se recouvrir dont on ne veut se dévêt
mettons du menton quand comme cela des coups de ciseaux de tête
faire tomber les pellicules noires les films les blancs des épaules
qui ne tiennent pas mais la tête c'est comme cela quand la tête
Même de laine son petit bas
froid son petit bas de laine encordé comme un pied dans la grille
comme un câble sur lequel la tête marcher son petit bas blesse son
petit bas de haine encordé comme une ligne de survie comme un sabot
où s'effiloche sa peau son petit bas de laine le vêt minable et
donne tout froid autour des dos des autres autour
Les mots des marées ont jeté ce jour encre, amarres et mots sur les bords hospitaliers de la revue numérique Ce Qui Reste, capitainée par Vincent Motard-Avargues, dernier sabord inédit.
Mercis mille au Capitaine de m'accueillir sous la suspension de son drapeau noir.
A tantôt
Les aiguilles tricotent plantent au pied une petite laine chaude
lascive lancinante lacère et chauffe s'use fauche quand repose tout
autre sensation ainsi emmitouflée
les aiguilles tricotent et tirent les fils maigres du mollet sous la
peau les dents le peigne les fibres le frottement
les aiguilles tricotent du tendon au talon avec ce talent qui se
talonne docteusement de un à dix sans laisser place à l'estomac
pour une fringale de quoi que ce soit comme un coupe-faim à avaler
les kilomètres et prendre sur soi un peu de poids du vent
il y aurait cette difficulté à
se placer cette intranquillité comme il y aurait cette difficulté à
placer le mot sur le barreau d'une linéarité ambulante se placer
sur le barème d'un propos rencontre de messages d'hier maintenant
arriver c'est dire être là pas
encore un pas de plus qu'être absent entre tel tel espace à placer
des pas tenus posés prosés mus de tendons raidis et de muscles
roidis un jour je serai dès pour l'heure
de barreau en barreau l'échelle
exponentielle aurait autant de pans qu'une toile et avancer d'une
part soustrait à l'autre au moindre à moins du déchirement d'un
croître d'un enflement bancal un autre renflement de soi
il y aurait cette difficulté à
s'étirer ou s'extirper ou du mot ou du tissé ou de soi toute
théorie de la spirale orbiculaire ramène à toute théorie à
l'horizon tourne spiralaire se ramasse ramène à se ramasser
alors qu'à se placer placer le
mot sur des barreaux des tangentes de réel la tangibilité il faut
faudrait-il nécessairement s'attarder s'étendre que se passerait-il
si parvient à couvrir l'ensemble serait-ce recouvrir un peu comme
recourir à
ou seulement courir parce qu'il
y aurait cette difficulté à se placer cette intranquillité comme
il y aurait cette difficulté à placer le mot sur le barreau d'une
linéarité ambulante se placer sur le barème d'un propos rencontre
de
la paume de sa voix tape et résonne une claque verbale isolante
calorifère tant que l'écho jusqu'à présent qu'alors y faire seulement j'ai eu
l'objet d'une fierté qui se désigne d'un geste d’œil qui luit
qu'on balaie range ensuite comme il faisait avec la Land Rover qu'il
plia dans un verre de vin avec les os des deux autres conducteur et
passager
ce ne sont que des reflets sur les vitres de son visage seulement
j'ai eu
la voix de sa main à portée à la porte des cellules qui apporte le
rien de bon le bon à rien une médaille d'identité incrustée comme
une puce réflexe taré de nature qui ne s'ôte pas seulement d'une
pince à tic j'ai eu
sa peau je lui renvoie morceau par morceau avec ses propres timbres
sur l'enveloppe refusée il a
il m'a légué du métier les normes postales de sa personne
l'expédition
Ça commencerait du genre
je vais bien ne m'en parle pas.
Ça pourrait commencer et ça resterait comme toutes ces lignes
électriques écrites dans la déconnexion des synapses, balayées
par ce même vent qui roule le mégot entre les doigts. Un geste de
la main. Les semaines comme des roulades, le dos rond à couler comme
une aiguille dans un cadran pluvieux, à ne pas trop se mouiller.
Il
y a bien eu deux ou trois pages blanches ouvertes, froissées dans la
matière grise. Mais le monde ne s'est pas transformé. Les jours
sont restés ainsi assis à l'arrière d'une voiture, à lever le nez
aux nuages à faire semblant de lire les lignes du ciel. Oublier de
penser, perpétrer la déconnexion. Éviter de départager la
douleur et l'aigreur et n'en donner trop le goût.
Chercher
une fausse causalité à la succession des impotences installées
comme un liseron qui croît et se déploie. Simplement retirer. Des
Épines en plâtre. N'avoir fait que regarder un au-delà de
brouillard sans voir autour. Jusque là ôter l'envie. N'être
toucher, ne toucher jusqu'à ce qu'aux doigts le vent. Juste le plat.
Et la résistance dans la machinerie à peine plus tiédie qu'une
veilleuse. Suffisant.
Il
y a l'idée parfois que la mer emporte, on fait avec ce qui reste à
l'estran. Qu'on aurait dû tout lui balancer. Ce qui reste est comme
ce qui manque, les deux dessinent des rides et des rigoles dans le
sable. Les deux sont là sans l'être. Il tarde d'y poser le pied.
Bonnement poser le pied.
Le
fait d'être devenu littéralement impotent depuis quelques semaines
amène à ces deux mots trop aisément proches : panser et
penser. Sur la remarque d'une sale année, je n'ai pas identifié les
événements tels des épreuves, ni même des étapes. Ils arrivent,
nous surmontons, et si ce n'est remarquablement, plutôt comme il
faut, surtout nous convient. L'immobilisme forcé met en lumière la
kyrielle d'activités et de travaux simples qui sont devenus
mécaniques, un devoir passionné dans l'engrenage anodin du
quotidien. Somme toute l'impression d'insignifiance et d'absence
d'actes propres à l'être se trouve violemment contredite par la
succession de quotidiens à présent contrariés. La roue s'est
arrêtée, et sur les crans je ne peux que voir ce que je ne peux
plus accomplir. Indubitablement ce que j'ai accompli. Devant la
décomposition de cette chair qui m'a taillé les entrailles au sang,
me réforma temporairement à ce même état de décomposé, devant
la tuméfaction de ce qui me tient mais ne peut plus me supporter,
amendant les répits projetés, couché cela s'est levé. Je me suis
toujours accordé de faire seul, de me faire seul. J'ai toujours cru
que je ne devais ce que j'ai qu'à moi-même. Je n'ai pourtant jamais
eu goût aux études. Je n'ai pourtant jamais souhaité prolonger
l'hérédité. Je n'ai pourtant jamais voulu me lier. J'ai goûté la
facilité de l''autodestruction, j'ai prolongé l'aversion sourde qui
m'a engendré, j'ai détaché tout ce et ceux qui pouvaient me tenir.
Et néanmoins aujourd'hui je me trouve à regarder ces pourtant
défaits et le chemin fait sur lequel je ne suis immédiatement
capable de marcher. Capable de marcher sans toi. Tous ces actes, ces
accomplissements qui mènent à soi sont un je duel. Sans cette force
de femme au bouclier qui t'es propre je n'aurai su et ne saurai
remplir l'envahissement de ce vide dont toi seule a l'aperçu et la
mesure. Tu pares à la fois la dérive et la quille sur laquelle je
ne suis qu'un être raté qui n'accomplit qu'à tes côtés. Je
flottais l'instant d'une condition particulière, exceptionnelle et
ne l'inventais telle. Elle est tout aussi éloignée d'une prouesse
romanesque que d'un article de la mort. Mais elle résonne juste à
l'onde de notre vague. Il y a sur notre route un acte manqué, à
réaliser. Alors après toutes ces années, moi qui ne fais que par
ta main, je te la demande enfin.
Brigitte Giraud a évoqué La Bascule des Chevaux dans son Paradis Bancal.
Patrice Maltaverne a chroniqué A Propos de celui qui réussit à rater correctement dans Poésie chronique ta malle.
Autant dire qu'ils m'envoient dans un nuage qui n'a pas la gueule d'un orage, c'ti-là.
Mes vifs remerciements à chacun, de croiser le fer de nos sensibles.
À
propos de celui qui réussit à rater correctement
9 juillet 2014
illustrations de Sophie
Brassart
10 pages illustrées
sur papier Bouffant 120 grs
et papier Vergé 210 grs
impression, assemblage,
couture et diffusion par l'auteur
premier tirage à 40
exemplaires
par la fabrication
artisanale, des imperfections peuvent apparaître, les exemplaires
différer.
Pour l'élaboration et la poursuite de ce nouvel abordage pirate, mes vifs remerciements àSophie Brassart, et ma gratitude au triumvirale qui fit plus au ou moins parti du bateau malgré eux, et entretient cette maladie de plume : La Nouille Martienne, Christine Saint-Geours et Walter Ruhlmann.
Je me vide je fais le vide un an
par l'anus un trou du cul d'an trois cents jours se vident jusqu'à
sang je vide je me vide un jour deux jours sept et six nuits
peut-être cent ici on ne sait plus quand juste où jusqu'à sang une
prise deux prises de sang cinq et quelques jours ça sent un trop
plein de vide entre les plis des draps des boyaux froissés où se
retourner trois cents jours sur la semaine de clôture d'un an chié
les nutriments sont déjà
cramés
deux lignes de cellules plissées
observent l'indécente barbe
d'été
et le corps conque quinconce
je me vide je fais le vide
autour remplit bruisse vrombit cliquetis clinches et tics bippeurs
râles et relents de temps ralentis arythmés je me vide ne
m'appartiens plus que l'éternité hospitalière discontinue entre
l'espace-temps doublé de la chambre double je me vide je fais le
vide et rassemble dans l'intestin de la cervelle tout ce qui n'est
pas là n'est plus là me foutant de l'an chié par ce ventre tenant
sa méandre