Ça commencerait du genre
je vais bien ne m'en parle pas.
Ça pourrait commencer et ça resterait comme toutes ces lignes
électriques écrites dans la déconnexion des synapses, balayées
par ce même vent qui roule le mégot entre les doigts. Un geste de
la main. Les semaines comme des roulades, le dos rond à couler comme
une aiguille dans un cadran pluvieux, à ne pas trop se mouiller.
Il
y a bien eu deux ou trois pages blanches ouvertes, froissées dans la
matière grise. Mais le monde ne s'est pas transformé. Les jours
sont restés ainsi assis à l'arrière d'une voiture, à lever le nez
aux nuages à faire semblant de lire les lignes du ciel. Oublier de
penser, perpétrer la déconnexion. Éviter de départager la
douleur et l'aigreur et n'en donner trop le goût.
Chercher
une fausse causalité à la succession des impotences installées
comme un liseron qui croît et se déploie. Simplement retirer. Des
Épines en plâtre. N'avoir fait que regarder un au-delà de
brouillard sans voir autour. Jusque là ôter l'envie. N'être
toucher, ne toucher jusqu'à ce qu'aux doigts le vent. Juste le plat.
Et la résistance dans la machinerie à peine plus tiédie qu'une
veilleuse. Suffisant.
Il
y a l'idée parfois que la mer emporte, on fait avec ce qui reste à
l'estran. Qu'on aurait dû tout lui balancer. Ce qui reste est comme
ce qui manque, les deux dessinent des rides et des rigoles dans le
sable. Les deux sont là sans l'être. Il tarde d'y poser le pied.
Bonnement poser le pied.
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