jeudi 16 août 2012

Du haut du crâne



  
A abattre des tâches, des labeurs forcés. A abattre des murs, remontés au mortier. A descendre des poignées, l'on passe d'une tâche à l'autre, d'une porte à l'autre, d'une pièce à l'autre. Bonjour les enfants, bonjour maman, bonjour monsieur, bonjour docteur.
Le plaisir de l’achèvement à peine goûter, l'on pense déjà au prochain mur, le prochain chantier. Jusqu'à l'instant, l'instant où tout se sera rejoint, peut-être. L'instant où chacun de ces chantiers ne feront plus qu'un, que l'on pourra savourer. Si le cœur y est. Et dans la cour le chien aboie, la poussière tombe des bras. La journée arrive à la ligne, mais n'a pas fini la course. Les cris des gamins coupent la lourdeur de l'atmosphère. La bière, la douche, contre la transpiration.
La course ne se résume pas aux labeurs, qui s'enfilent comme des perles. La course ne se résume, il n'y pas de parcours. Il n'y a pas de choix quant au prochain travail. Les cris des gamins jouent au ballon, le chien est rentré à l'ombre. La transpiration absorbée, absoute par la douche et la bière.
Il n'y a pas de parcours, et heureux. Heureusement qu'on se casse la gueule, sinon, arriverions-nous tous si grandis qu'on en toucherait le ciel ?
Il n'y a pas d'accident de parcours, et heureux. Heureusement qu'on se relève, sinon, rapetisserions-nous tant qu'il n'ait besoin d'un cercueil, une poterie ?

Il n'y a que ce chemin, qu'on ne suit pas, pour un autre, des autres. Il n'y a que ce chemin, qui fait grimper au dedans. Mais jamais plus haut que son crâne
J'en sais rien.
 
 
 

2 commentaires:

  1. Hier sur le sable, je lisais ceci, me disais que ce serait bien de le recopier et de le poser quelque part ; alors, boucler la boucle, sortir le format de la poche, garder le mot poterie et ...
    "La soudaine angoisse de sentir que ce qui n'est plus là va vous manquer est semblable à la découverte inopinée d'une jarre tombée à terre et brisée en morceaux. Seul, on en rassemble les morceaux, on découvre comment les ajuster les uns aux autres, puis l'un après l'autre, on les recolle soigneusement. La jarre finit par être reconstituée, mais elle n'est plus la jarre d'auparavant. Elle n'est plus sans défauts, mais elle est devenue plus précieuse. Quelque chose de comparable arrive à l'image d'un lieu d'élection ou d'un être cher que l'on conserve en mémoire après qu'il a disparu." John Berger - Le format d'une poche - Fage éd. actifs- Les portraits du Fayoum.
    Le chemin est-il inscrit en nous, doit-on le contenir dans la tête, j'en sais rien non plus.
    Ce que je sais , c'est que les instants heureux restent gravés en fond de tête, en fond de poche et que l'on peut les caresser à volonté quand le besoin s'en fait sentir et que l'on s'est vautrés !

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  2. inscrit, contenu, pas sûr non plus...
    sûr, c'est qu'il se grave oui

    et vautré, ou pas, d'ailleurs, pourquoi y aurait-il des moments, pour toucher le caillou.

    déviance : attention à ne pas tomber dans le travers de casser des jarres... ;)

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