J'habite à
dix minutes d'ici et pourtant comme les gens d'ici je n'en suis pas
je ne suis pas d'ici j'en suis de cent et cent kilomètres de là. Et
pourtant. Nous tapons le même broc partageons les mêmes puces
grattons le même schiste battons le même schlamm retroussons des
yeux les mêmes montagnes noires étouffant le même chant dans la
gorge des goélands. Et pourtant nous sommes assis sur le même
bassin accoudons le même comptoir accusons le même compteur, des
briques rouges flamboyantes alignées en corons de corollaires
rejointoyés unis sous protectorat mondialement unesconisé. Nous
habitons une même plaine façonnée un temps exilé dûment excavé
de terre par mille et mille paumes pleines. Et pourtant nous
poursuivons dans cette plaine intérieure la façon son dessin de nos
mille et mille intérieurs, car résidant à dix minutes d'ici nous
partageons là la même conquête. Seulement jeter une encre qui ne
sera jamais pourtant aussi noire que les terrils.
De la puissance dans ce texte à dire haut.
RépondreSupprimerMerci de vos passages et vos encouragements Dominique, amitiés
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