lundi 6 janvier 2014

De l'ouverture



 
Quelques fois souvent je m'ouvrirai bien le crâne. Je m'ouvrirai le crâne correctement pour voir ou ne pas voir ce qui y est ou n'est pas. Ce qui y est soit une absence soit une présence. Ce qui freine. Ce qui fait qu'on en vient à se dire que cette tête de soi n'est pas uniquement la sienne. Deux jours trois jours la légère compression serrure trois points nuque tempe droite gauche en avant clash.

Tout retombe un jour deux jours le répit puis deux jours trois jours le dépit se ferme clac claque la tête. Rêves rêves-tu. La tête est un périph où les sons circulent s'amplifient chacun s'entend et tandis qu'ils roulent leur empreinte s'imprime indélébile la tête est un périph aux heures de pointe et le son est pointu. Sur l'autoroute, la lumière est une bande d'arrêt d'urgence.

Elle fixe le corps suspend toute navigation avancée te cale sèche te colle des horizontales jusque dans les cervicales. Cherche tu cherches. J'invente ou pas là savoir que c'est bien là c'est toujours pas palpable, c'est la douleur qui te palpe, et les mains qui tâtent qui palpent qui appuient cherche à comprimer la compression.

Les sens sont un surpresseur en voie de déraillement. Je m'ouvrirai bien le crâne pour savoir si cela est bien réel. Il y a bien quelque chose qui déraille l'âge est bien jeune ce n'est pas possible d'inventer d'imaginer ainsi les poings qui rentrent qui fouaillent le crâne qui obsèdent fatiguent tirent la gueule plus bas que le corps empêche tout jusqu'à ne plus supporter l'autour.

Ne plus se supporter soi-même jusqu'à vouloir se départir du corps même, du corps qui fait de l'être, du corps qui fait être plus qu'inutile. Un corps inutile mais prégnant. Un corps qui te prenant te prend tout. Sans donner à voir. Un corps crane. Les yeux fermés voient défiler toute les lumières de la ville abhorrée sans pouvoir les effacer les phares lampadaires et tout le ruissellement de la pisse des chiens.

Névrose invention psychose psychosomatisme et machin-chose bien réel quand plus qu'inutile l'être en est un poids pour l'autre. Quelques fois souvent je m'ouvrirai bien le crâne. Pour ôter ce qui freine, pour ôter tout entier et pouvoir me poser tout près d'eux sans que les rires soient des poids lourds mon corps un poids mort et balader sur les regards des yeux qui ne brûlent pas à m'enfermer.

En attendant je m'ouvrirai bien mais j'ai la gerbe au bord des lèvres de cette légère nausée qui vient en déferlante quand la douleur est persistante. Mais les mains ont beau chercher elles ne saisissent pas ces quatre poings de la tête qui rentrent dans la nuque et dans les tempes ces poings cardinaux qui n'en font qu'à ma tête mais qui n'en perdent pas le mordre.



 

2 commentaires:

  1. j'aime beaucoup ces textes logorrhée, où la pensée s'emballe tout en étant parfaitement maitrisée/resserrée (me fait penser un peu à l'autre :)

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  2. On n'écrit jamais mieux que ce que l'on connaît, je crois
    on n'écrit jamais que comme l'on est, ramassé


    tu rapproches bien, Mu,
    amitiés

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