mercredi 6 novembre 2013

Du développement personnel, ou la poésie comme une tartine de sucre



 
Il n'y avait aucune culture particulière à bêcher la poésie, ses terrains. Le premier goût fût poncif, fût court, de cours, institutionnel et baudelairien d'émoi. Un peu bas de laine encadré de casse-magie. L'exagération des exégèses. Un peu niais et nié. La poésie, la poésie hésite à dire. T'es bizarre dans ce rapport aux mots t'es bizarre dans ce rapport aux autres. A 17 ans quand tu rimbaudes tu minaudes mais n'empêche ça n'empêche. Et le cul se bascule et bouscule entre la culture scolaire et la bénédiction des maudits. Ils sont tous morts mais bien vivants dans la bouche et le goût. Le goût de creuser un peu comme peut, une arrière garde de Lagard et Michard aux tranches un peu moisies. Parce que parce que ça fait des choses des choses qui ne se disent pas. Puis t'éloignes tu t'éloignes encore à lire autres d'autres la peau hésite cales aux mains cale. Les terrains sont vastes. Avoue à 18 ans t'as autre chose à foutre. Puis on oublie on garde le souvenir, un souvenir comme le tout premier cendrier froid. C'est d'écrire réécrire, krill à crayon qui interroge. Quoi d'autres qui d'autres et comment qu'on écrit aujourd'hui ? C'est qu'il n'y a plus de poètes encore moins de poésie mais qu'il y en a. Ça démange alors on gratte. Et on en trouve, des cellules, unicellulaire, cellules unies, des peaux mortes, des vieilles peaux et du renouvellement. Le tri se fait laborieusement, on continue à gratter, puis on trouve des chemins, déroule des plis, lisse le tout et trouve un compte jamais rendu. Des bogues à pic en blog, des passages en revues sur des feuilles papier ou plasmique, des écueils au chaud entre deux couvertures, des livraisons d'ivres et d'instantanés statues sociales. On s'éduque des périodes par époque. Lire lyrique maudit beat dada existencialistiquement quasi dépendant de près ou de loin. Parallèlement l'activité nourricière en scène scénarisée sur écran led ou laid c'est selon, les nouvelles des copains sur écran même quand ils ne sont pas loin pas si loin. Enfin et surtout la vie la véritable, une fois et avant le reste passé. La vie comme le tamis et ce qui reste au dessus pour construire, en dessous l'allée des sorties. C'est pour cela que la poésie devrait être comme un tartine de sucre. Quelque chose de simplement compliqué, qui n'est ni si difficile ni si simple qu'il n'y paraît. Et le choix du pain, celui du beurre et celui du sucre. La manière de la préparer, la manger ou la donner à manger. Il y a beaucoup de temps passé à observer des lignes de code, à décoder, encoder, paramétrer, programmer, déprogrammer, se pasteuriser avec des rages en sus et les dents serrées à brosser. Lire écrire et partager la poésie, ce devrait être comme une tartine de sucre.



 

2 commentaires:

  1. pain(e) perdu la poésie ?
    elle est ta tartine au sucre et mon riz au lait,
    elle creuse aux racines, se donne comme excuse.
    "Pardon M'sieur le poète,
    vous n'auriez pas quelques ver(re)s en trop
    pour une pauvre lectrice qui ne veut s'avouer?"

    NB :Après le choix des ingrédients (bien justifié) l'accommodation (bien maitrisée) ;)

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  2. Un temps à prendre

    "Il y a bien du pain, du beurre, du sucre, et même de la cassonade, mais j'avoue être gauche du couteau..."

    (merci :) )

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