vendredi 29 novembre 2013

Ni l'un ni l'autre



 
J'ai fait ma journée de 12 heures celle qui arrive pas très souvent qui arrive de temps en temps qui arrive régulièrement la journée repassait de son fer lancer saluer asseyez-vous programme affiché des mines grattées vous prendrez la séance ne pas enregistrer autrement que manuellement une seule main pour pouvoir causer attendre la parole venir claquer dans la paume rebondir dans la bouche pendant qu'ils se l'envoient dans la gueule suis resté un enfant

voulais les abandonner fichier effacé sur les lignes de ceux que je garde de côté trop fatigué à pouvoir les regarder au coucher le laps de feuilleter deux burroughs le chat a vu la lumière il tente les chiens se sont levés m'dire d'aller me recoucher mais les dents mordent si fort la tête la mâchoire et le crâne ne veux pas me redonner à la nuit qui n'veut pas dormir

puis un michaux nous deux encore m'est tombé j'en aurai presque brai c'était tout sur une feuille de papier compris pourquoi ma peau ne pouvait apparaître suis resté un enfant les mots n'ont pas plus corps que corps les uns hommes claquent du corps dans les mots les autres hommes font claquer les mots dans le corps je n'étais suis ni des uns ni des autres il n'y a jamais que ma gueule de claquée



 

lundi 25 novembre 2013

Au bout des laisses



 
Au bout des laisses. Certains ne voient rien noir comme dans le cul d'un chien. Certains y voient un collier et de l'autre côté un maître. Au bout j'y vois le mur horizontal de la mer, de l'autre côté l'horizon de la falaise le dos au mur le lieu d'où tu tombes. Entre-deux la laisse. Un bout des lèvres sur le bout de la langue, pour apprendre à parler avec au fond de la gorge la rocaille érodée verte et noire, au fond de la gorge la glaire écumeuse et stagnante. Une sorte de no man's land à prendre appréhender circuler entre les bâches et l'enfoncement du sable, accepter de laisser s'effacer les traces derrière qui se retrouvent devant, quand il faut reculer de la marée qui remonte. Une circulation malaisée dans les veines salées mais le cœur y est comme un objet perdu un peu maquillé. Au bout des laisses est un parcours où on n'arrive jamais il n'y a pas d'arrivée. Il n'y a que des points et des détours, comme des grains de sable. Ceux qui marquent les pas.



 

dimanche 24 novembre 2013

Du luxe de la poitrine



 
          Pendant que les légumes mijotaient dans la cocotte, le petit dans son bain, j'ai essayé de t'appeler. Deux ou trois fois, dix. Cette colère, ou cette honte, les deux, envers nous, se retourne en toi, contre, tout contre froidement tenue. Ce n'est pas comme la dernière fois. Tu ne veux pas parler, en parler, je l'ai bien entendu dans ton silence. Tu ne veux pas parler, tu as sans doute tes raisons. Aller au bout. En est-ce une ? Les légumes, c'est pour la soupe. Pour le repas du soir, avec du pain du jour. Elle est luxe, j'ai doré un morceau de poitrine avec les oignons. Pour la suite, ce sont les restes de légumes. J'ai ôté toutes ces parties gâtées, patiemment, au couteau d'office. Les prémices de décomposition sur le quart de potiron, les feuilles extérieures et séchées des poireaux, les étoiles bleutées sur les strates du chou, les yeux verts des carottes qui ne regardent nulle part. Que ne pourrions-nous faire de même avec nos propres parties gâtées. Ôter ce qui merde en nous, les parts putréfiées qui nous pourrissent de l'intérieur. Celles en ton cœur, celles en mon crâne. Dans une dissection appliquée au grand couteau d'office tourné et retourné en nos propres mains, envers nous, contre, tout contre froidement tenue. Tu es sur un nuage. Pas un petit, non, un bon gros nuage, gris. À te griser sous son gonflement qui t'enfonce toujours plus avant. Coincé entre orgueil et peine. A peine une mèche de tes cheveux qui en dépasse, humide, suintante, grasse. Gorgée. De vide, comme toi qui te crois trop plein, qui es trop plein. J'ai essayé de t'appeler demain. Deux ou trois fois, dix. Elle ne répond plus, la chute de tes vieux os. Tes vieux os qui te laissent tomber, et les autres autour. Creux, comme la main qui t'écrit et à laquelle tu ne répondras pas plus qu'à la voix qui l'accompagne si mal. Nos tremblements respectifs. Laissons tomber le trémolo. Dans ce tremblement, lève-la, lève ta putain de main, et décroche.



 

samedi 23 novembre 2013

Du bâtiment



 
Entendu
«  Cet établissement est un bateau qui coule ».

Bâtiment sans voile, il avançait déjà très peu,
les fondations reposant sur une fondrière,
le chavirement n'était qu'une question de temps.



 

vendredi 22 novembre 2013

Du petit déjeuner




le déjeuner
fait un bruit
de cheval
au galop :

« café clope,
café clope »



 

jeudi 21 novembre 2013

Des perditions



 
on peut avoir
penchant
pour la perdition
jusqu'à ce qu'elle
nous perde



 

mercredi 20 novembre 2013

Des mégots

  

 
on ne jette pas tous ses mégots on ne jette pas tout ce qui se consume tout ce qui nous consume dans le même cendrier le même panier ces mégots qui n'en furent qui enfument de volutes de courbes les bronches les synapses les zones inaptes de la mémoire les zones brûlées des lèvres tantôt pincées ouvertes offertes les doigts brûlés l'indexation majeure où l'on ne traîne pas ne traîne plus ou plus assez même si ce n'est pas trop ce qu'on garde au cœur le mégot mais plutôt une haleine de souvenir



 

lundi 18 novembre 2013

Des ascendants



 
Il n'écrit rien de transcendant,
non pas de peur de s'élever,
mais de peur que l'écriture
ne l'enfonce plus avant en terre.



 

dimanche 17 novembre 2013

De la décomposition de la lumière



 
Ta main comme un jour
qui me relève la tête
décompose la lumière
blanche de la nuit
permet d'apercevoir
et le début et sa fin,
et les couleurs autour


 
 

samedi 16 novembre 2013

De l'emprise de catch




Ce n'est rien
deux poings de lumières enfoncés dans les yeux
trois fois rien
la tête emprise entre les cuisses de l'extérieur
et ses deux mains plantées dans les tempes
qui tentent d'arracher la boîte cranienne
presque rien
une graine
une demie
migraine
qui te plante
dans le sol
le troisième dessous
deux fois rien
qui te couche
une petite baise
intérieure



vendredi 15 novembre 2013

Du roulage



 
Tous dans le même bateau
chacun d'un port différent
chaque hune apercevant
une rive divergente
Certains s'avancent
Combien avance ?



 

jeudi 14 novembre 2013

De la cueillette : Des mauvais cotons




Les temps font osciller entre haut et bas et parfois, entre bas et bas de laine.
Paradoxalement ce qui file entre les doigts s'effiloche aux dépens de la bobine.



 

mercredi 13 novembre 2013

mardi 12 novembre 2013

De l'ombre portée



 
Ils s'étaient attachés l'un l'autre
chacun de leur côté du prisme
pris comme dans un cristal
à le regarder rouler à la lumière
du pouce et de l'index ces facettes
le halo de l'un l'ombre de l'autre

incapables de s'y regarder
en face les regards biaisés

Elle m'a donné une image
l'image de moi en elle
ou d'elle en moi
ne sais plus trop pas trop
dénouer des nœuds
dans la gorge ficelée

une image

nouée
par des lignes



 

lundi 11 novembre 2013

De l'Auguste



 
Il y a toutes ces histoires racontées
de ceux qui partent et ceux qui restent.
Vous, toi, n'avez qu'à voir grandir.
Et ce n'est pas partir que tu veux.
Et ce n'est pas rester qui te va.
Alors tu ne vas nulle part, et ne mènes
à rien. Rien de plus de plus loin
que le bout de ton nez rouge,

ton nez rouge de clown triste.



 

dimanche 10 novembre 2013

De la descente



 
Je vais bien ne m'en va pas
de ce qui parle j'entends si peu
de ceux qui parlent je t'entends si peu
de ceux qui parlent si peu s'adresse
reviens-moi à toi
ça bascule dans ton fauteuil immobile



 

samedi 9 novembre 2013

Du ciel barbier



 
sur la joue du pays
la mousse sale du ciel
le joug du blaireau


cette lame d'eau
qui rase la terre
et noie les murs



 

vendredi 8 novembre 2013

Du fromage à la découpe



 
Il débitait consciencieusement le pavé de cheddar en tranche fine et équitable, comme autant des heures de la journée. La main gauche appuyait fermement du plat de la paume sur la lame pour accompagner avec application la droite. La dissection se faisait silencieusement, avec mesure et une sorte de recueillement. Les effluves de bière montait du réceptacle mitoyen, à demi masquées par celles de la moutarde qui marquaient les instants les plus dijonnais, voire mitigés. Et bientôt toutes iraient se fondre à la chaleur confortante du foyer, avant d'être absorbées, englouties.



jeudi 7 novembre 2013

Important




Le fondement et son assise

                        son  usage
                        son  usure


                                         
                                                 contorsion
                                     et la                          au coin
                                                   de l’œil





mercredi 6 novembre 2013

Du développement personnel, ou la poésie comme une tartine de sucre



 
Il n'y avait aucune culture particulière à bêcher la poésie, ses terrains. Le premier goût fût poncif, fût court, de cours, institutionnel et baudelairien d'émoi. Un peu bas de laine encadré de casse-magie. L'exagération des exégèses. Un peu niais et nié. La poésie, la poésie hésite à dire. T'es bizarre dans ce rapport aux mots t'es bizarre dans ce rapport aux autres. A 17 ans quand tu rimbaudes tu minaudes mais n'empêche ça n'empêche. Et le cul se bascule et bouscule entre la culture scolaire et la bénédiction des maudits. Ils sont tous morts mais bien vivants dans la bouche et le goût. Le goût de creuser un peu comme peut, une arrière garde de Lagard et Michard aux tranches un peu moisies. Parce que parce que ça fait des choses des choses qui ne se disent pas. Puis t'éloignes tu t'éloignes encore à lire autres d'autres la peau hésite cales aux mains cale. Les terrains sont vastes. Avoue à 18 ans t'as autre chose à foutre. Puis on oublie on garde le souvenir, un souvenir comme le tout premier cendrier froid. C'est d'écrire réécrire, krill à crayon qui interroge. Quoi d'autres qui d'autres et comment qu'on écrit aujourd'hui ? C'est qu'il n'y a plus de poètes encore moins de poésie mais qu'il y en a. Ça démange alors on gratte. Et on en trouve, des cellules, unicellulaire, cellules unies, des peaux mortes, des vieilles peaux et du renouvellement. Le tri se fait laborieusement, on continue à gratter, puis on trouve des chemins, déroule des plis, lisse le tout et trouve un compte jamais rendu. Des bogues à pic en blog, des passages en revues sur des feuilles papier ou plasmique, des écueils au chaud entre deux couvertures, des livraisons d'ivres et d'instantanés statues sociales. On s'éduque des périodes par époque. Lire lyrique maudit beat dada existencialistiquement quasi dépendant de près ou de loin. Parallèlement l'activité nourricière en scène scénarisée sur écran led ou laid c'est selon, les nouvelles des copains sur écran même quand ils ne sont pas loin pas si loin. Enfin et surtout la vie la véritable, une fois et avant le reste passé. La vie comme le tamis et ce qui reste au dessus pour construire, en dessous l'allée des sorties. C'est pour cela que la poésie devrait être comme un tartine de sucre. Quelque chose de simplement compliqué, qui n'est ni si difficile ni si simple qu'il n'y paraît. Et le choix du pain, celui du beurre et celui du sucre. La manière de la préparer, la manger ou la donner à manger. Il y a beaucoup de temps passé à observer des lignes de code, à décoder, encoder, paramétrer, programmer, déprogrammer, se pasteuriser avec des rages en sus et les dents serrées à brosser. Lire écrire et partager la poésie, ce devrait être comme une tartine de sucre.



 

Matin et noir



 
chaque soir une pluie d'étoiles sur un ciel noir
chaque jour météores d'eau sous un ciel noir



 

mardi 5 novembre 2013

Du développement personnel



 
La poésie, ça devrait être comme une tartine de sucre
Le développement ce qu'il faut de beurre
La suite, sensation personnelle



 

samedi 2 novembre 2013

Des habitants




A lu la question : "Qu'est-ce qui vous parle ?"
Ne peut s'empêcher de penser "Cette petite voix étrange, étrangère, intérieure qui dit : " Non tu n'es pas schizophrène, non tu n'es pas schizophrène, non tu n'es pas...""


Des grenouilles



 
Ainsi est-il. Chaque jour se dire d'arrêter, que l'on arrête s'arrête arête de travers arrêter la traversée d'aller de travers droit devant au devant des murs. Qu'il suffit suffisait suffisance en question. Mais poursuivre des rêves des chimères comme Harry mortel pousse du coude sa mort à demain. Qu'il n'y aura rien de mieux qu'il n'y a rien de mieux que tout se dit mieux ailleurs. Qu'ailleurs n'est pas là ni là-bas qu'il n'est pas trop tard ou peut-être que si que c'est pour plus tard. Qu'il viendra le jour qu'ils viennent détiennent mais ne donnent pas on ne sait pas pour quoi. Alors s'escrime à double lame à la mine de déterré de déterrer tu trouves pas moi tu ne trouves pas moi pas. Tu décides de pousser du coude lever t'accouder à la mort l'accoler la coller tu crois crois-tu rien. Rien ne croit. Tu croasses et c'est tout.