je soulève la page blanche du jour par le coin de l’œil elle
porte les traces des ratures des jours passés les ampoules des
efforts intestinaux les rides de la fatigue les plaies roses des
brûlures en réhabilitations et le ciel se chiffonne la terre a du
mal mais la terre résorbe comme un nouveau jour on est assis sur la
veille balançant d'une fesse à l'autre angoisseux de la force de ce
qui veut sortir angoissé de se dresser vers ce qui arrive mais pas
les vers encore pas les vers cette fois encore je t'ai laissé
respirer je reprends mon souffle aussi quoiqu'on ait pas exactement
le même air pourtant les deux redeviennent réguliers reviennent
réguliers prendre donner avoir du temps plutôt que des avoirs de
temps à ne plus dépenser au trop tard et le ciel se chiffonne mais
on ne le jette pas conserver garder partager à qui mieux mieux à
qui mieux peut pour s'aider et ça vaut le coup dans la gueule du
moment qu'on tend le cou qu'on arrive à tendre toujours un peu le
cou entre les épaules rentrées même les printemps tardifs
démarrent
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