les huées
dans les yeux
la sueur
dans le dos les entrailles
qui coulent
d'entre les cuisses
jusqu'aux
chevilles collent
aux jambes
le pantalon
les huées
dans la bouche des regards
marche une
marche en trois temps
pom pom pom
pom pom pom
gauche canne
droit gauche canne droit
poser le
pied se maintenir
tasser le
sédiment dessous
soulever
poussière autour
le ciel traîne
le ciel de traîne sa
gueule
contre la sienne
une gueule d'orage
éclaircit
la sienne
d'une affection humide
lape la couenne et les pas
le vent
jaloux jappe
il marche depuis
le soleil a un nom
il marche mille pattes
dans les ans
il marche des yeux
sur le silence sonore
illusion de l'autre
posé en ligne
papillons qui s'envolent
dans la tête
lorsqu'on les regarde
un brouillard
il marche avec les mains
sur des fils de bois
le long des doigts
les copeaux frisent
et se recroquevillent
sur lui-même
digitale empruntée
qui est-on
il marche depuis
le soleil a un nom
pour lui un son
dans la bouche
et la vérité du mensonge
dans celle du monde
il marche du corps
retrouver la ligne et la
fuite
un corps de monde
dans le monde un autre
jamais assez loin
des autres de soi
tantôt frôler le fil
approfondi
brutaliser la parure
tantôt écarter l'écaille
comme ôter des lambeaux
qu'on observe à la
lumière
ce qui reste
la marche
émince le monde
passe le
jour à l'économe le pas
coupe décape
ajoure l'oignon monde
le sel coule
sur les joues
du dos les
heures suent
l'ombre
effile et le pied entre
dans le
sol-fil entre du jour craquelé
un pas un
seing dans poussière
ou boue
tantôt consumé
dès le
membre se soulève
déjà
l'encre du pas évanoui
tandis
l'ombre effilée
une ombre au
sourcil
sur le
tableau de l'attardé
dehors et
dans le décor
le mensonge
un autre
d'un œil
qui s'en retourne
s'accrocher
au cadran s'en détourne
dedans
dans son
monde barré son
monde loti
blotti de ciment
la marche
émince le monde
au long des
saules têtards
l'écorce
accessoire effondrée
à même la
mare
crevure
d'une cellule inutile
tantôt
portée au ru nourrir
vase noire
ou boite noire
l'épaule
l'empreinte le mot et l'ombre
fondu dans
le sol-fil
la marche
épand le souffre
l'être
gratte à la main la lumière
la canne le
clope la cale
ce qui reste
sèche la
viande
le plus
épais
l'opacité
il marche
sur un fil
tension
entre deux pylônes
avec un
caténaire pour cathéter.
il pose le
pied comme on pose
la main sur
un barbelé
alimenté au
courant alternatif
ça picote
sous son cuir de bœuf
stimule
l'impression
dépasse
successivement des seuils
d'intolérance
aux pas de portes
d'indifférentes
tolérances
de loin
là-bas au bord
il voit le
débordement du vide
à
l'épicentre son nombril
prêt à
tout emporter
rentrer en
dedans
loin des
huées ce qui crie
à l'autre
côté du fil
les
reniements remanient
les talus
des chemin de soi
il tend les
mains dessus les deux
qui
effleurent en continu-huant
marcher
c'est toucher à
se toucher
sans pour autant
faire bien
se faire du bien
parce que la vie est ainsi
faite
la vie ainsi parfaite
la vie ainsi parterre
de fleurs entre les lèvres
entre couteaux et dents
sourires
chiendent ou chienlit
la caravane
poursuit
il marche
sur les chemins bleus
évitant de
troubler
les pièces
de ciel
éparses
ils n'ont
plus rien
de cavaliers
pluie au pas
lune pleine
et terre
saoule
les chairs
flottent
au bout des
laisses la marche
comme un
parcours sans arrivée
ni trace
des pas
points de sable
ceux qui
restent
dans la
chaussure
qui ne se
chassent pas
malgré
toutes les battues
malgré la
marche
musique : Pom Pom Pom,
Les Ogres de Barback et la Fanfare du Belgistan
2005
dit ailleurs mais laisser ici la trace de l'enchantement conçu lors de cette marche où tout participe
RépondreSupprimermerci d'avoir accueilli ma "poudre aux yeux", au plaisir partagé, chère Nouille
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