Des liés

Les gens passent comme des heures,
perdus.
Lui ne livre plus. Il a remarqué
qu'au lieu de délivrer,
cela l"attacher un peu plus,
donner une aiguille à un autre
Il ne voulait pas faire parti du temps,
à se faire punaiser.

Déjà ils portaient le parfum de la mort,
celui travaillé de ces essences
de sang et du cœur.
La perte de chacun d'eux
élève une effluve entêtée
dans l’inquiétude de chaque jour.

A la main

Je suis dans les choses jusqu'au cou

mais je sais pas je sais pas trop

si c'est des choses de merde ou

la merde des choses, j'veux pas savoir.
Car je crois en une seule chose,

la crispation des nerfs. La crispation de la main.
C'est pour cela que depuis longtemps

j'ai toujours un couteau à la main.

Le poing seul est une suspension,

un report ou un recours.

Mais le couteau...

 .../...

 

Arme blanche

 

ce matin déplie bien large

son couteau papillon

il cliquetique tendre

dans le ventre des cieux

dans cette gorge migratoire

qui déclare ses points d'aube

il donne en trois flappes

et deux coups d'ailes

le coup de clappe

la claque au quiet

fend d'un sourire d'ange

cette face en long de l'horizon

gueulant son sommeil

le matin n'a ni état ni âme

le main a une lame

mais t'inquiète tchiot

je sais que la nuit la pute

possède un cran d'arrêt

et ce soir

au coin du jour...

 

Des germes

elle est douce cette folie où s'abandonne du corps le monde résonnerait mille fois plus fort aux êtres creux et là devant là-dedans il y a celle autre celles autres rêche ou revêche qui ne lâche pas qui ne lâche rien ce drap intérieur suce avale comme un brouillard qui aurait son corps dans le corps qui aurait le corps dans la tête et de son foutre opale et plein ensemence ses grains les grains persistants de sa folie féconde une cage sa consonance entre les lambeaux du dédale en haut des marches chétives subsiste peut être à l'étage un au bord de l'être

Des fluctuances

 

gérer le flux

des questions 

occupe le temps 

à ne pas regarder 

à la réponse et

s'y frustrer

de front 

 

Au vent mauvais

En veut-on

au vent

qui tourne qui

bonnement

n'a pas de dos ?

Des fins du début

les fins de siècle ont été le terrain

propice à l’émulsion du suivant

soyons fiers de renverser la vapeur

nous serons ce siècle qui  prit les

devant et prépara allégrement 

la fin dès le début

Des prismes

et un jour un type souffla un verre octogonal
et c'en fut fini d'opiner gracilement entre
des verres à moitié vide à moitié plein

Dénerver la nuit

ses bras manifestent

son bel âge inconscient

levés à l'horizon noir

il est grand vainqueur

de la nuit

remportant sans soucis

à la monstruosité

par quelques mussitations

magiques la victoire

et son sommeil

 

Nerfs de nuit

  

un dernier baiser

un dernier goût du jour

pour se retourner

dans l'odeur résiduelle

de la cigarette

dont on ne se sépare pas

l'odeur de résidu

dont on ne se sépare plus

encore crispé dans la bouche

déjà la bouche crispée

crispés les nerfs

savais-tu que le ventre aussi

possédait ses nerfs ?

 

Des nuances

c'est souvent une histoire

de vis

de con

 

Du capital

 

 

il avait le capital sympathie d'un galet

semblable au milieu des semblables

il nécessitait de se pencher dessus

et d'y passer un tant soit peu de temps

pour y déceler le possible d'un ricochet

un éclat un éboulement la moindre

éventualité d'un presse-papier et pourtant

 

Comme les miroirs

les fantômes des bas-côtés se foutent

des pas de travers

ça fait longtemps qu'ils traînent les fossés

ils attendent

se perchent appuyés ils tendent la main

tendent le cou

et patientent près la route moins d'une vie

à nos dérapages

qu'on tombe dans leurs regards

 

Des nouvelles

  

 

on lui reproche de ne

jamais donner de nouvelles

c'est qu'il n'est pas très

bon non nouvelliste

il n'a jamais su raconter

des histoires de pour lui

n'a que si peu d'intérêt

en soi