vendredi 30 novembre 2012

Des dessous de bras

 
 
 
 
Les dessous de bras de mer ne se lèvent pas au ciel. Lorsqu'ils se soulèvent, à découcher du lit engorgé, c'est pour dégorger la sueur des nues. Les épées cheveux se répandent sur les hanches fendues des bouches, et viennent teinter les joues du fard des boues.
Les dessous de bras de mer ne se lèvent pas au ciel. Ils s'abaissent sur la terre, transitant une transpiration lourde et sans espérance, mais en mouvements justes et nécessaires. Ils se décollent des flancs efflanqués des berges immergées, s'essuient aux tampons des bétons.
Les dessous de bras de mer ont leurs morpions, leurs alluvions peignés des pluies, pleinement saisis par la langue courante, langue courante qui tend à se décharger du trop plein rendu dans la gorge des ports. Ils se secouent les poils et les coques à limer les couleurs des quais.
Les dessous de bras de mer ont le territoire tranquille de se rembourser des frontières du macadam en l'arrosant des rosses eaux. Ainsi réveillés, ils rappellent la vanité des marges humaines qui débordent sur ses draps, ce faisant les ramènent et tirent à eux tout en maugréant.
Les dessous de bras de mer ne se lèvent pas au ciel. Ils épilent les regards jetés avec la pince de leur tirant, les amenant ainsi corps à écluser leurs champs un peu plus loin. Les dessous de bras de mer se posent comme des princes de tombe-en-l'air sur les terres réfugiées du passé.
  
  
  

Calibrage : Publication


Pour le cinq-centième post, publication ce jour chez FPDV Revue Digitale

Post un peu spécial, La FPDV étant la première revue à m'avoir accordée fenêtre ouverte.

Comme d'habitude, le texte est lisible via le lien ci-dessus, et au dessus

La bonne journée,

à tantôt

 

mardi 27 novembre 2012

De la mise en plis

   
  
 
il ira s'enfermer dans les espaces découverts suffoquer d'air libre il ira respirer les champs d'oiseaux retournés sur la terre il irait il n'a pas pu un peu plus irradier piétiner de semelles d'ires il ira tamponner un peu le pus aux futaies il ira pas besoin de parler dans ce qu'il ira écouter il aurait écourter il irait il n'y a plus même dans les marais les tourbières sont privées des graviers sur les sentiers des pêcheurs sur les passerelles des passereaux sans ritournelles il ira s'enfermer inhaler le condiment des pores il ira porter un peu plus un peu plus loin il irait bien découvrir du geste du pied l'édredon des vallons il ira pas besoin de tracer au cordon pas besoin à la ceinture user les hanches la bite la faim au couteau des épines il ira froncer les yeux des herbes un peu un peu plus la force de talonner la face devant il ira revenir sur le mot retenir un peu plus un peu plus court il ira prendre le souffle court à plein poumon il ira concessionner un peu d'espace vide dans le ramassé des priorités il ira retrousser ses manches dans les mots trop grands il ira faire quelques plis de plus un peu un peu plus peut-être quelques plis
  
  
 

lundi 26 novembre 2012

De la chaîne et du gousset

   
  
 
suspendu à la corde    du temps    savoir    si l'on s'y tient    ou si elle s'enroule    autour du coup    suspendu ou pendu    combien de temps    sur l'arête    à l'arrêt    confort certain    à s'agripper    les aiguilles    sur le bras    s'arrêtent toujours    savoir    si ce sont elles    ou moi qui stoppent     tatouage dermique    symptôme épidermique     rides sur le fil    ondulation du câble    autour du cou    comme un barreau    être tendu    être tenu    être ténu    sous le vent    soulever    ou bousculer    se bousculer    suivre le sens    progression    étalonner    talonner    les aiguilles    à corps    d'un cheveu    d'un poil    sur le fil    tenir ou s'en tenir    agripper le rasoir    à bout de pleine main    pour où    tirer sur    s'en tirer    s'extirper    un peu de chaque    ça compte    compter les nœuds sur la corde    appuyer    puiser dans les nœuds    étapes    nouer à nouveau    savoir aussi    dénouer    conquête du dénouement    tenir ou s'en tenir
 
 
 

jeudi 22 novembre 2012

De la bonne heure

 
 
  
 
  
Tu te couches je reste là tu t'en vas tu te couches je reste là je m'en vais de ces images-là j'en ai cent j'en ai mille mille et une des coutures confondues de tes vagues de tes clins d’œil battant entre les vagues paupières de ces images-là j'en ai cent j'en ai mille et une plus aucune sur les mots décousus des lèvres gercées j'aurai au moins été roi détrôné de tes rayons de ces images-là  j'en ai sang qui coule salé dans la chair un agneau saleté dans la matière carnassier j'en ai mille mille et une nuits des coucheries dans tes regards dans le plumard de mes lignes tièdes et affables réel ineffable j'aurai au moins été roi tonitruant en silence quelques-uns des vagissements que je te prête et que tu rends comme je viens prendre mon pouls auprès de ton cou  auprès de ta plage traîner mon cul ma matière grise et son humeur à tes couleurs j'aurai au moins été roi de rien rien d'autre que cela de ces images-là j'en ai cent encrées en quelques mots maintenus maintenant découchent et ce soir tu te couches je reste là tu t'en vas tu te couches et je reste là je m'en vais tu te couches tu restes là tu t'en vas je me couche tu restes là tu t'en viens je me couche et ce soir
  
  
  

     

Des accords unilatéraux

  
  
          Je suis largué, d'un commun accord avec moi-même. Pourquoi me demandera-t-on ? Parce que je n'ai ni envie de m'accrocher, et encore moins de suivre. A chacun de creuser sillon et tombeau. Martin ne me contredira pas, pas plus que Georges. Quel mérite y aura-t-il à dire alors non, si ce n'est qu'un écho d'une voix qui ne m'appartient pas ?
         Je suis largué, d'un commun accord d'avec moi-même. Mais je navigue et vogue. Et l'amarre traîne ma fibre dans l'eau du ciel.
 
  

mercredi 21 novembre 2012

De la prise du sang

  
  
Ce matin il pèle. Il pèle sur le clope jusqu'aux doigts, il pèle sur les mots dans le crâne. Dans ce cas-là, on le sent toujours venir. La main droite est refermée sur elle-même, recroquevillée. Elle ne tient rien mais ne vient rien lâcher. Ça fait plusieurs jours que je songe à cette histoire de globules. Je songe aussi à cette prise de sang. A l'analyse de mon mot, depuis plus longtemps qu'à celui de mon sang. Encore inconnus, il n'y avait pas de lien entre elles, jusqu'à ce matin. Il y a quelque chose qui se touche.
Parce que c'est un peu ça aussi, d'une certaine manière, cette extraction matinale, ou journalière tout du moins, qui demande de puiser toujours un peu plus loin dans les artères, les veines. Aller extirper quelques globules rouges, les écraser, les aplatir du doigt sur la feuille, étaler la traînée de ce qui nous nourrit le corps. Ce qui le réchauffe aussi. Comme quand on cause de quelque chose d'assez tendre, sous le microscope d'une image autant anodine qu'inattendue. Aller extirper quelques globules blancs, les écraser, les aplatir du doigt sur la feuille, étaler la traînée auto-immune qui nous protège le corps. Ce qui raffine le chef aussi. Comme quand on dépose les clauses d'une corrosion, selon l'optique de la lentille, on en voit la cause ou l'effet. Aller extirper quelques cellules bactériennes, les écraser, les aplatir du doigt sur la feuille, étaler la traînée infecte qui nous ronge les meubles et les murs. Ce qui est passage clandestin aussi. Comme quand les restes de mer crissent dans les plis, en appuyant un peu fort, on déplace les grains.
Et tout en songeant, j'oublie de penser que bientôt, les rayons vont me dépecer, ou que je vais me dessaper pour les rayons, les deux quoi. Puis je peux réécrire les mêmes conneries, parce que c'est ça aussi, cette extraction, se faire traverser par des lignes invisibles qui viennent nous fixer l'intérieur en images plus ou moins floues et en camaïeux de binaires, etc... et le même genre de triptyque aussi enflé qu'érodé...
Mais non, parce que ce matin, il pèle. Il pèle sur les doigts le bout du vent. Il pèle sur les braises du crâne. Dans ce cas-là, on ne le sent jamais finir. De deux doigts, j'efface toutes les lettres tapées en double par la main, laisse ma faute et ses orthographes, épargne un peu plus de méta-langage, et économise enfin la langue dans cette causerie de l'écriture et du quotidien, ou de l'un de l'autre. La main ne se déplie plus.
  
Vous recevrez les résultats de votre intérieur par courrier.
  
  

mardi 20 novembre 2012

De l'hygiène matinale



          Il avait toujours du mal à se rendre compte que torcher le cul de la nuit en changeait le nom, on l'appelait ensuite "jour". Il avait bien essayé de la laisser ainsi, mais il avait passé ensuite une sale journée. Alors il s'était dit, que quitte à être mis en lumière, autant que cela soit fait proprement...

 

lundi 19 novembre 2012

Du courage à deux pieds

 
  
à faire
à fers
je me dis
ce n'est pas
pour rien
ce ne sera
jamais
pour rien
à faire
à fers
recule
toi ou pas
recule
toi moi
devant
y'en a
à faire
à fers
j'y vais
j'irai
après tout
puis quoi
après merde
allons

puis merde

 

dimanche 18 novembre 2012

Confessions

Cordon coupé,
Me voilà né,
Rougis et hurlant,
Humide et pleurant.

Pourquoi m’as tu fais ça !

Éduqué et aimé,
Disputé et consolé,
Souvenir heureux,
Mais aussi malheureux.

Je m’en souviens et toi ?

Maladie par dépit,
Combat en vain,
Sentiment de mépris,
Ne lâche pas ma main.

Pourquoi n’es-tu plus là ?

Mon mariage sans toi,
Se fera avec émois,
Ma descendance arrivera,
Fier de moi tu seras.

Tu es toujours avec moi !
Maman.
 
 
Guillaume Dine

Des super-positions



Chaque jour apposer une pierre de plus
superposer sur le passé un petit pois
qui vient peser son poids dans la marmite
chaque jour mitonner un peu plus
le réel à sa sauce, lécher les doigts du jour
et plutôt qu'être le chasseur de ses rêves
en les poursuivant obliquement
emprunter les travers des chemins
à grands coups de pied, puis recommencer

 

samedi 17 novembre 2012

De l'amputation



Le silence,
                   rien que cela, rien d'autre
puis le son monte vite, très vite,
                                                    halète
il arrive
               il trotte dans les feuilles mortes
de l'arbre 
                 le chien court sur les arrêtes
sombres de la nuit plus noire
                                                du frêne
les feuilles encore pendues aux branches
que ne l'est la nuit elle-même
j'entends
                encore ce galop qui s'épanche
d'une branche de la
                                 cime chue
et s'étend
                 s'étire dans le froid étranglé
comme un membre
                                déchu
étrange
             réel qu'ausculte le sens
                                                   sanglé
  
  

vendredi 16 novembre 2012

Des fruits de saison

 
 
Alors c'est ça,
se rendre compte dans l'âge d'or,
que ce n'est que du plaqué ?
Qu'en sera-t-il à l'âge mûr ?
Que le fruit pourrit ?
C'est déjà le cas.
Heureusement,
il n'y a pas que ça.
Il y a la beauté des vers.
  
 

jeudi 15 novembre 2012

Des lumières monstres

 
 
Automne en cucurbitacé
- Forme incongrue -
c'est dans le temps des brumes
que les voiles peu à peu se relèvent
Pas de dos à la cuillère
ça s'évide au couteau
et les dents mors aux vents
  
   

De la sémantique cinétique

 
 
Et comment écriras-tu le chemin si tes genoux n'articulent plus la route, ni ne portent les mots de tes pas ?
  
  

mercredi 14 novembre 2012

De la cueillette : De la préservation de l'espèce


 




Il paraît que pour éviter l'implosion,
il faut régulièrement sortir de soi.
Mais je ne sais pas encore si cela
implique qu'il faille dans ces moments
rentrer dans l'autre...
  
    

mardi 13 novembre 2012

De l'os qui ronge

  
  
Tant que le chien a l'os à ronger,
l'homme a le dessus.

Quand l'os a le chien à ronger,
l'homme a la descente.


        Déboulonner, déboutonner, dévisser, dévider, décaper, décapsuler, débrayer, débrailler, découper, défouler, descendre, détendre, et leur contraire demandent à tendre une tension torturée.

       Internement physique, où la conscience de la chose ne provient plus d'abord de la vision de l’œil, mais d'abord du corps. La sensation comme une annonciation non pas de la venue, mais de la vue. L'os donne à sentir puis à voir.
           
    Dérouiller, détourner, digérer, décliner, détacher, déplacer, dégrader, défaillir, décompter, déconfire, descendre, descendre, à contrario ne demandent qu'une courte attention, tendon entortillé.

         Internement physique, où la chose devient consciencieuse et lente déflagration, intégrée dans la chair. La chair comme exposition de la programmation anarchique de l'os qui se modèle à l'envie.
L'os donne à voir sans être vu.


Quand l'os a l'homme à ronger,
c'est la chair qui tient.
  
   

lundi 12 novembre 2012

Des crânes fendus

 
 
La dissolution du crâne a du bon
C'est que ça sédimente
C'est que ça fertilise
Un petit grain
Petite graine
Effervescents
Une nouvelle matière d'être
Une nouvelle matière à être
remué du brancard
 
 

dimanche 11 novembre 2012

Des repas de sel



Fixer les dents
mordues d'ardent
courant couru
chaque jour
elles sourient
de l'usure subie
à prêter le flanc
transi au vent
imperturbables
et lentes larmes
chutant en galets
blancs à venir
rouler sous les
vagues doigts
couler les lames
avec le sourire
  
  

samedi 10 novembre 2012

vendredi 9 novembre 2012

Des pages qu'on tourne



Tourner la page, ça revient à fermer le livre. Seulement, lorsqu'on lit en soi, on a beau tourner, et retourner dans tous les sens, sauter des passages, le plus sale des chapitres nous appartient en propre. Inéluctabilité inhérente, inscrite.
Tourner la page, ça revient à fermer le livre. Seulement, comme on fait son lit, on se couche, et on a beau se retourner, se lever, se recoucher, le passage d'une ligne à l'autre ne se fait pas comme d'une canne à l'autre. Le ver ne se gobe pas, il est là.

Tourner la page, ça revient à fermer le livre. Celui qu'on ne livre pas. Qu'on ne livre plus. Qu'on ne peut plus livrer. Comme si les lettres se foutaient de ta gueule. Le jonglage, ce n'est pas comme la bicyclette, il n'y a pas de pratique intégrée.

Tourner la page, ça revient à fermer le livre. Cela ne revient pas qu'à passer d'un enchaînement à un autre. Mais passer d'une chaîne emmaillotée à une autre, qu'on suit comme une main courante ou qu'on traîne au pied tant bien qu'une malle.

Tourner la page, ça revient à fermer un livre. Un livre qui raconte beaucoup et peu, se dérobe comme on lui lit son dire ou la taie. Qu'une vie où ne pas s'emmêler les plumes. L'encre ne tâche pas que les feuilles et les doigts. Elle imbibe le reste aussi.

Tourner la page, c'est revenir à un autre livre. C'est intégrer ce qui a été lu, tout en laissant une place dont on ne sait pas encore ni l'ampleur ni l'emprise, pour un nouveau livre. C'est accommoder ce livre d'avec les anciens. C'est accepter de revenir sur soi.

Tourner la page, c'est venir à un autre livre. Seulement, lorsqu'on lit en soi, on a beau tourner, et retourner dans tous les sens, sauter des passages, il faut s'ordonner les mots dans la pogne, et se les resservir dans le poing. Inéluctabilité inhérente, inscrite.

Tourner la page, c'est venir à un autre livre. Sans oublier que ça n'offre pas un nouveau soi. Lui, il reste là, ouvert le long de l'effeuillage à un nouvel effilochage. Tourner la page, c'est venir à une autre marée, et voir en soi ce qu'elle a à dégueuler.
  
  

Du marais



Pluie sans pluie
obscurité claire
au jour qui s'allite
des becs ouverts
sur d'autres fenêtres
la peau humide
et chaude
échafaude
le miroir fermé
d'un monde trouble
passer de l'autre côté
perdu dans les marais
entre ciel et roseaux
l’œil marche
au pas clopant
des clochers assourdis
dans la moiteur
des marais.

jeudi 8 novembre 2012

Des visites



          Cela fait longtemps qu'on ne s'est vu. Et pourtant. Ces dernières semaines, je t'ai vue, grise et grande. Remonter par paquets, te jeter d'âme sur les corps de la jetée, t'y briser emprunte du mouvement de tes reins. Je t'ai vue, égale et sans colère. Remonter par la bouche du canal, raconter le grain et les températures, t'y briser les embruns. Je te voyais désertée, avec ce coureur acharné que personne ne comprenait, par un temps pareil, on ne court pas. Je te voyais désertée, peuplée à quai des chalands immobilisés, filets arrimés, bittes agrippées. Et tes pluies de sable qui venaient griffer les pavés de la promenade, et tes sourcils plus lourds que l'immensité de ton eau se froncer à ras de terre, venir appuyer sur nos têtes. Je t'ai vue aussi belle ainsi qu'ensuite, calmée de n'être pas vraiment en colère. Le corps ivre de ce liquide qui n'était plus du ciel, le corps gris et brillant de ces cristaux qui n'était plus du ciel. Et ce ciel couvert de bleus d'avoir tant frappé ta peau.
          Cela fait longtemps qu'on ne s'est vu. Et pourtant. Je te connais tant qu'en regardant loin devant, j'en arriverai jusqu'à sentir l'odeur d'iode et la chaleur des diodes qui remontent brunir les joues et saler les poumons. Juste toi, sans la ville. La ville n'est plus que l'évocation d'une époque. Elle n'a plus la palpabilité de cette atmosphère lénifiante. Elle n'est plus que l'écho empierré d'heures qui se sont figées dans les lézardes des murs et les recoins gris des souvenances. La seule préhension qu'il reste à l’œil et au corps n'est plus que ton propre corps. Est surtout ton propre corps, qui me garde et grade l'humeur.
          Cela fait longtemps qu'on ne s'est vu. Et pourtant. Je serai bien passé te boire un peu du regard. Même si tu t'en fiches.
  
 

De la migration

 
 
fracas                         d'air
dans le ciel
trois points
en suspension
l'air                            de rien
dans la concentration
tout se disperse
nue d'ailes
  
  

mercredi 7 novembre 2012

De la cueillette : Du fil du bois

 
 
Paradoxalement, l'équilibre, sur le fil du bois, tient au coup de ciseau.
  
 

mardi 6 novembre 2012

Du temps de fée III

 
 
La porte du petit
matin passée
le soleil pris
dans le ciel
toute la place
tant que la pluie
pour se montrer
du monter
du sol assoupi
accouchant
de la brume
ainsi accroché
aux rayons
le mot y resta
interdit, défait
par le temps
arrêté
des fées
  
  

lundi 5 novembre 2012

Du temps de fée II

 
 
La feuille morte au bout du doigt
la goutte pleine au bout du toit
le chat au bord du dossier
le chant du merle sur la pluie
le fil à linge remis au piquet
le bouddha à la goutte au nez
l'escalator de la fumée du clope
la cendre qui n'arrête pas de voler

entre midi et deux
le temps oublie de
                             passer
derrière les rideaux
du théâtre d'eau
 

dimanche 4 novembre 2012

Du temps de fée

  
  
Des heures
ensuite
le ciel bas
et pendu
                              regarde
passer
un deux
monstres
informes
                              mornés
d'une lune
bougie


caisse rapide
                           et claire
tambours sourds
                           ponctuent
l'eau goûte
                           encore
en sons lourds
                           la paix


assis
il respire
                          et écoute
l'argent chu
une minute
                          une seule
temps suspendu
sur l'arrête


Lors se lève
                         et rentre
elle se lève
                         déjà
le matin
                         entre eux
  
 

samedi 3 novembre 2012

De ces présences

 
 
Il est parfois difficile de discerner
qui de l'un parle de l'autre ;
qui du silence parle de l'absence,
qui de l'absence parle en silence.
 
 

jeudi 1 novembre 2012

Du port

 
  
il est pour beaucoup insupportable
il est pour beaucoup insupportable

                                      et pourtant

il est si facile
                                      à porter

                      facile


                             le silence