dimanche 11 septembre 2016

A tantôt bonjour




https://lefilamenttire.blogspot.fr/

les mots des marées se retirent. Pour la suite, tirez sur le fil...

à tantôt bonjour




mercredi 27 juillet 2016

Nos épaisseurs






épais comme
des feuilles à rouler
bons à la blague
ou l'écran de fumée






vendredi 22 juillet 2016

La feuille et la branche




lui dit qu'il est et s'étend
l'autre se tire et il est
alors le vent simplement
n'a pas le même déplacement



lundi 18 juillet 2016

Des gens de peu





           Nous sommes des gens de peu. Des gens de peu de voix, de peu de paroles. De peu d'expansion ou d'éclats dans la voix. Des gens de peu de conversation, de peu de position. De peu de compliments ou d'attouchements. Des gens de peu de vivacité, de peu de spontanéité. De peu d'amitiés.
           Les gens de peu sont souvent entrevus dans l'inattention. On en attache peu d'importance. Ils ont peu de prise. Cependant c'est ce peu qu'est l'importance. Ce peu est une conviction. Ce peu est la conviction du simple.
           Depuis des mois qui ont fait des années, nous avons préparé l'événement avec la conviction de ce peu. Nous avons patiemment collecté, accumulé et façonné chacun de ces peu, petit à petit, un peu chaque jour. Nous y avons mis un peu de monnaie, un peu de sueur, un peu de nous, de plus en plus ces derniers mois. Nous l'avons fait dans l'esprit que nous avions de l'événement, tel qu'il devait être. D'abord tel qu'il devait être à nos yeux, emprunt de nos poignées de convictions, puis convaincus de nos poignets. Puis pas à pas tel qu'il pourrait à vos yeux. Du simple clou à la plus petite boîte, du plus petit des pots au plus grand tasseau, nous avons placé passionnément chaque élément, nous avons placé nos passions dans chaque élément.
           Nous sommes des gens de peu et le pensons profondément. C'est ce peu qui nous tient debout, celui-là qui nous donne faim et le même qui se dresse derrière chacun de nos choix. Ce peu à l'origine de chaque naissance matinale, de chaque naissance minérale. A l'origine de chaque naissance organique.
           A l'aube de vous recevoir, je vous dirai qu'en regardant la table élevée, il y avait un goût de trop peu. Que finalement ce que nous avions à offrir ne représenterait – représenter est erroné, il n'y a pas de jeu, de représentation – ne serait pas suffisant à l'attente d'un tel événement. Puis vous êtes venus de partout. Vous avez marché dans chacun de nos peu tracés, avec vous quelques-uns qui en ont esquissé ou dessiné avec nous, parfois indirectement, sans même en être conscient. Juste en répondant présent un temps avant. Simplement.
           Et nous avons vu tout le jour et au delà vos yeux magnifiques. Aux côtés de ceux passés à côtés, nous avons vu chacun des regards qui ont compris, qui nous ont compris. Qui nous ont pris profondément. Vous n'avez pas vu nos peu de pleurs à l'intérieur. C'était votre joie de partager, votre joie de rire et d'être là, entièrement.
           Nous nous connaissons de près, de plus près ou de moins. Vous aurez ce petit quelque chose, ce petit chose à l'intérieur, ce petit sourire de vous reconnaître, sans besoin d'énumérer. Dans le peu de certitudes qui nous habite, celle confortée qu'il y a des gens formidables. Dans le peu d'estime qui nous habite parfois, la sensation que ce formidable se reflète en nous, qu'il n'est pas possible qu'ici rassemblés pour nous, nous ne le soyons nous-mêmes un peu. Ainsi nous serions nous aussi un peu formidable, au moins un peu. Ainsi dans le monde notre simple ou notre peu pèse un peu, prend un peu de corps, de poids.
           Aussi ce soir j'ai deux regrets. Le regret de n'avoir débuté ces lignes par cet autre discours :« Je ne connais pas la moitié d'entre vous à moitié autant que je le voudrais ; et j'aime moins que la moitié d'entre vous à moitié aussi bien que vous le méritez. ». Et le regret de ne pas avoir prononcé ce peu de lignes en votre présence.



Il est vrai,
il est inutile de remercier les gens pour ce qu'ils sont.
Mais qu'il bon de s'en réjouir.




mardi 5 juillet 2016

C'est cadeau






il faut s'entendre
qu'on est pas fait pour ça
des miroirs sont nécessaires
des courbes dans le regard
une économie vasculaire
dans les investitures

sinon
bordel de merde

il n'y aurait pas d'autres côtés
de ciel comme un nez rouge
juste une remise
ou un chèque cadeau
il n'y aurait que l'autre côté




samedi 2 juillet 2016

mgv2_85 | 20th anniversary | 07_16





Le numéro 85 de mgv2 est paru ce 1er juillet. Numéro spécial car fêtant les 20 années de la revue, 20 années de travail et de pugnacité de l'éditeur, Walter Ruhlmann.



 Son introduction : 

L'été de mes 21 ans, je m'ai tué… Bon, il ne faut pas exagérer ! Cet été là, dès juin en fait, l'idée de créer une revue littéraire me germe dans la tête. Je lis de la poésie depuis un petit moment et j'en écris depuis plus longtemps encore, avec la publication de L'orchidée noctambule l'automne précédent.
C'est de cette rencontre avec l'éditeur et poète Frédéric Maire que germe réellement la graine, que je veux mauvaise, loin des clichés de la poésie à l'eau de rose que je lis trop souvent ici, ou là.
Thierry Piet, qui co-animait, les éditions Echo Optique fut aussi d'un précieux conseil. Et il y en a eu tellement d'autres qui d'une façon ou d'une autre m'ont fait avancer à coups de pied au derrière ou par leur soutien sans faille : Teresinka Pereira, Jan Bardeau, Erich von Neff, Paul van Melle, Pierre Vaast, Bruno Tomera, Aurora Antonovic...
La graine a alors germé, la plante a pu pousser comme une rose sur un tas d'ordure.
Ce n'est pas une grande surprise si cette revue a souvent été comparée et associée aux fleurs : chardons, orties, mandragores, daturas… Sauf que l'idée n'a jamais été qu'elle respire l'air pur, que son odeur soit agréable, et pour sortir de la métaphore, que les textes qu'on y lit soient complaisants. Notre credo de l'époque (je n'ai pas toujours été seul à la barre: Craig McCafferty, Morgane, Bzone) : que le texte qu'on vient de lire ne nous donne pas envie de lire tout de suite autre chose, que ce texte nous traumatise suffisamment pour ne pas pouvoir en sortir immédiatement.
Dans ce numéro très spécial du 20ème anniversaire, vous découvrirez des textes inédits d'auteurs et des œuvres d'artistes fidèles qui ont eux mêmes choisi des textes ou des illustrations déjà publiés dans la revue ces 20 dernières années. Vous pourrez aussi lire des textes que j'ai choisis de rééditer. Vous verrez aussi à travers les polices de caractère choisies l'évolution de la revue : d'un format A5 tapé à la machine aux dernières possibilités d'éditions en ligne.
J'aurais encore beaucoup à dire, notamment penser à ceux qui sont présents dans ce numéro, ont été publiés dans les pages de Mauvaise graine – mgversion2>datura – mais ont disparu. Je ne dirai rien, je deviendrais liquoreux.
Je n'ai donc plus qu'à remercier tous ceux qui depuis un, cinq, dix ou vingt ans sont là, vous tous de me faire confiance en me confiant vos textes et vos illustrations et vous souhaiter une bonne lecture.


Je le remercie à mon tour, pour les participations à l'aventure, les encouragements. A travers son engagement dans une certaine idée de la poésie, Walter a su s'attacher un nombre d'auteurs non négligeable, et surtout développer avec eux des rapports d'une confiance privilégiée. Je suis heureux d'en faire parti, & je souhaite à tous de nombreux autres numéros.


 Au fil de ce numéro anniversaire plein de 190 pages, vous croiserez : 
  
Cover illustration: originally by Craig McCafferty, reworked by Bruno Bernard, then Walter Ruhlmann, finally by Stéphane Bernard.
Inside illustrations: Stéphane Bernard, François Biajoux, Volodymyr Bilyk, Sophie Brassart, Alexandra Bouge, Henri Cachau, Gustave Caillebotte, Stephen Farr, Cathy Garcia, Alain Lacouchie, Marie C. Lecrivain, Flora Michèle Marin, Karla Linn Merrifield, Norman J. Olson, Joann Sorolla, Tomasz, Amanda Velocet, Andy Vérol, Laurent de Walick, Brenda Whiteway.
Jan Bardeau: Deux textes courts
Le choix de Jan Bardeau: Textes d'Alexandra Bouge
Editor's picks | Les choix de l'éditeur
Norman J. Olson: Unsafe Sex in the Suburbs
Norman J. Olson's pick: My Lost Brother by Jan Oskar Hansen
Editor's picks | Les choix de l'éditeur
Alexandra Bouge: Deux textes courts – Photographie
Le choix d'Alexandra Bouge: To Be An Asylum Seeker by Handsen Chikorowe
Alain Crozier: Nuit norvégienne
Le choix d'Alain Crozier: Une photo de Flora Michele Marin
Patrice Maltaverne: Trois poèmes
Le choix de Patrice Maltaverne: Une photo de François Biajoux
Cathy Garcia: Mordre le temps et Trois cornues
Le choix de Cathy Garcia: Chutes de Jan Bardeau
Jean-Christophe Belleveaux: toxique
Le choix de Jean-Christophe Belleveaux: Une photo de François Biajoux
Denis Emorine : Chez Tigris
Le choix de Denis Emorine: Une peinture de Norman Olson
Marlène Tissot: Le bon pinard
Le choix de Marlène Tissot: Des excuses, toujours des excuses, (De connerie en connerie) de Ludovic Kaspar
Editor's picks | Les choix de l'éditeur
Steve Klepetar: Reruns
Steve Klepetar's pick: Writer’s Conference Brochure by Lyn Lifshin
Lyn Lifshin: Father Throws Four Kids Off Bridge
Lyn Lifshin's pick
Daniel Y. Harris & Irene Koronas: Two excerpts from h.e/s.he scatology in 315 wor./d sec./tions
Daniel Y. Harris' pick: Anselm by Gregory Vincent St Thomassino
Christopher Barnes: Five Counter-factual Poems
Christopher Barnes' pick: The Slave by Peter O'Neill
Sébastien Ayreault: Oil Change, Une histoire de pingouin et Quelques souvenirs de Bulgarie
Le choix de Sébastien Ayreault: Sur la banquette arrière de Marlène Tissot
Editor's picks | Les choix de l'éditeur
Jeanne Gerval Arouff: La danse du rire
Le choix de Jeanne Gerval Arouff: Beach Boys in Motion
Helen Hagemann: First Seduction and Last Time in a Restaurant
Helen Hagemann's pick: Rose by Lyn Lifshin and an ink by Norman Olson
Fern G. Z. Carr: Pigalle
Fern G. Z. Carr's pick: Dangle Mountain by Katherine Czerwinski
Karla Linn Merrifield: The Twins, Château d’Ivre Is a Long Way from St.-Sulpice Cloister
Karla Linn Merrifield's picks: Biodiverse and Pollen du soir by Sophie Brassart
J.J. Steinfeld: Betrayals
J.J. Steinfeld's pick 1: Photograph by Brenda Whiteway
J.J. Steinfeld: Three Sealed Envelopes with Delicate Wings
J.J. Steinfeld's pick 2: Holocaust Genealogy by Fern G.Z. Carr
Ben Nardolilli: Country Living and No Network Access
Ben Nardolilli's pick: To the Moon and Back by Steve Klepetar
Editor's picks | Les choix de l'éditeur
Stéphane Bernard: Amuser la sève, Un ragoût d'orgueils, Stable comme une tombe et Spermoderme
Le choix de Stéphane Bernard: Deux poèmes de Christophe Bregaint
Fabrice Farre: Poème
Le choix de Fabrice Farre: Deux poèmes de Stéphane Bernard
Vincent: Polaroid d’une autodestruction mal programmée et Barcelone by life
Le choix de Vincent: Un moyen de s'apprivoiser de Marlène Tissot
Caleb Puckett: Diver Down and A Bench in Bonaventure Cemetery.
Caleb Puckett's pick: An ink by Norman J. Olson
David Herrle: Between Chronons, Fatherless Time and Katy Perry and Rihanna
David Herrle's pick: Face by Flora Michèle Marin
Volodymyr Bilyk: Brow, Itch and The Badass Man
Volodymyr Bilyk's pick: A vispo by Amanda Earl
Perrin Langda: Lettre à un jeune poète pour qu'il évite de perdre sa copine une treizième fois, Punchlines d'un lover à un pote et Poème coool
Le choix de Perrin Langda: The Dock Walker de Walter Ruhlmann
Elizabeth Tyrell: Fang
Elizabeth Tyrell's pick: The Dominatrix by Peter O'Neill
Ruth Sabath Rosenthal: City of Lights
Ruth Sabath Rosenthal's pick
Cédric Bernard: Contenance
Le choix de Cédric Bernard: un poème de Sophie Brassart
Alain Lasverne: La vie continue
Le choix d'Alain Lasverne: Pensées de Lucien Suel
James B. Nicola: Three poems
James B. Nicola's picks: “The Dog” by Erich von Neff, a photograph by Marie Lecrivain and a photograph by François Biajoux
Sophie Brassart: A sophisticated war et Le crime et la lumière
Le choix de Sophie Brassart: Trade, Commerce d'Erich von Neff
Emily Ramser:I Googled The Word Exorcise After You Tried To Add Me On Facebook and Stage of Grief
Emily Ramser's picks: A Hungry Creature That Hates Fast Food by J. J. Steinfeld and Rez School Lunch by Emily Severance
Editor's picks | Les choix de l'éditeur
Marie C. Lecrivain: If I Died First…
Marie C. Lecrivain's pick 1:Still Fires Burning by Deborah Guzzi
Marie C. Lecrivain: The Fall and Rise of a Black Star: A Coronet of Sonnets Dedicated to David Bowie
Marie C. Lecrivain's pick 2: drawing tree branches and ink on paper by Norman J. Olson
Peter O'Neill: Grottesque
Peter O'Neill's pick: Sommets by Cee Jay
Gabrielle Burrel: Soufle et Ile
Le premier choix de Gabrielle Burel: Portrait du poète d'aujourd'hui de Jean-Pierre Lesieur.
Le deuxième choix de Gabrielle Burel: un poème extrait de Les chants du malaise de Walter Ruhlmann
Gary Beck: Digital Excess and Contrivance
Gary Beck's pick: The Congo Kid Comes Home by Tom Sheehan
Deborah Guzzi: The Mean High Tide Line, A Case of Ubiquitous Observation, White Man’s Burden
Deborah Guzzi's pick: The Swimming Pool by Jan Oskar Hansen
CeeJay: Aux arbres citoyens
Le choix de Cee Jay: La cuisine du diable (The Devil's Kitchen) by Jack Grady
Jack Grady: Dark Voyage
Jack Grady's pick: Something Grows bt Steve Klepetar
François Ibanez: Trois poèmes
Le choix de François Ibanez: poèmes de Christophe Brégaint
Editor's picks | Les choix de l'éditeur
Murièle Modély: poème
Le choix de Murièle Modély: Sea Out d'Eleannor Bennet
Bruce Louis Dodson: Discovery and Postcard from Kowloon, Chungking Mansions
Margaret O'Driscoll: Dewdrops
Margaret O'Driscoll's pick: The Summer Dawn (extract) by Julien Burri
Greg Patrick: Traveler
Greg Patrick's pick: Cool on my Island by Stephen Farr
Steve Slavin: Swingers
Steve Slavin's pick: Viewing Pleasure by Gary Beck and So It's a Fire by Matt McGee
Tim Tipton: My Hand is a Poem and Solitude
Tim Tipton's pick: God Must Be a Beautiful and Lonely Outcast by Kyle Hemming
Irene Koronas: three excerpts from Codify
Irene Koronas' pick: Flash de Cathy Garcia
Editor's picks | Les choix de l'éditeur
Contributors' biographies | Biographies des contributeurs


pour le télécharger la bête (et oui, gracieusement partagé par l'éditeur)



 



 entre les autres et foisonnants concours,
un aperçu de ma contribution :

















 

vendredi 1 juillet 2016

En attendant les loups les chiens



 
Nous serions ainsi les chiens avides le nez en l'air à humer les gueules ouvertes le lave-vaisselle entrouvert, les braises chatoyantes de la certitude de l'incertain dans l'insert des entrailles. Peut-être attendre qu'un maître veuille bien mettre ou pas justement en route la machine. Attendre qu'un autre mette fin mette à mort enfin cette certitude. En attendons nous serions ces casseroles bouillonnantes débordantes de bave désireuse d'entre des bords adipeux et des couvercles branlants. Ce qui brûle et mord la main de celui qui tend vers nous la main. Nous serions du moins tenterions d'être notre maître queue d'être maître de notre queue ce qui tend et brûle et mord. En attendant.
Il faut arrêter de croire que ces zones où se porte l'ombre sont des petites morts de la lumière des incubateurs de saturnisme. Il faut arrêter de les braquer. Il y a assez de mines de plomb pour ça. Ces zones où se porte l'ombre sont les points de départ sont l'espace entre la canine et la dent de loup les expectorations d'expectatives naissantes. Les attenants.



 

jeudi 30 juin 2016

Poésiechroniquetaboule






Un reflet de ma Boule à facettes
dans l’œil de Patrice Maltaverne,
qui éclaire ma propre journée.
Sa chronique dans la malle ici

Je l'en remercie vivement,
à tantôt


Quelques exemplaires encore
disponible via message




vendredi 24 juin 2016

Je suis cet arbre








nous serions-nous
si je n'étais celui
qui puise
par ses branches
la lumière d'à terre











mercredi 22 juin 2016

Des visages



 
si je participe au visage du monde
regarde-moi l'obscurité
excuse-moi l'obscurité
le déchiré de l'enveloppe
et les rais
regarde bien le fond de gorge
le trait rond envolé
ce que s'approprie
sans l'imbécile idée en soi
d'associer ou dissocier
l'extinction
des yeux
mieux à crevoir
nous n'étions plus à ça
nous n'étions plus à ceci
nous n'étions plus près
ceci ou cela
nous étions plus près
nous étions juste
dans le bonheur dans la décomposition



 

mercredi 15 juin 2016

Une compagnie de chiens




          La pluie ici c'est un patrimoine, un folklore local incontournable. N'empêche que les gens ont les pieds bien ancrés dans la terre. Mais lorsque la terre a disparu, même les chiens ont joué à chat-perché. Depuis ils gardent la truffe levée vers le ciel, à la première goutte, rationalisent l'occupation des sols et vont se déplanter le plus haut possible. N'empêche, depuis nous ne sommes pas mieux que les chiens, avec nos gueules déjà humides, à pointer l'air à évaluer la misère. C'est vrai, nous sommes des chiens, traumatisés qui plus est.




mardi 14 juin 2016

L'hébétude






Le jour a les lèvres humides. Il entrouvre les perles d'eau et y faufile la lumière.
Ainsi tu apprends nous pouvons gagner sans vaincre. Nous gagnons au prix d'une hébétude sous forme d'une trace d'eau indélébile.
Ces veines tu croyais du bois sont des coulures tu t'aperçois c'est le matin qui a grandi.
Tu apprends le corps est un plâtre imbibé le corps est un plâtre à essuyer.
Et si t'as rien compris tu sais au moins la photo est belle.




vendredi 27 mai 2016

L'apparemment

 

 
sur le bord des mondes un pied sur chaque entre la porte et le
le pied qui coince ou autre chose passant d'un à c'est au possible
avec les clefs de l'apparemment mais sans caution ni loyer
c'est comme vivre sur un pont ou dans un pont-corps plutôt
cette idée du bol qui matérialise le vide entendu c'est au possible
la question d'enjamber ainsi de l'entrejambe aussi ce moment
où il ne sera plus question de contenter se contenter de traverser
                                                             mais de prendre pied



 

mardi 24 mai 2016

Ta mémoire a des odeurs d'iode




c'est comme ça
il se grave bien plus d'images
sur le bord des mers
que sur le visage de tes souvenirs
qui aurait pensé
toi et ta putain de vague mémoire
ta mémoire de mer




lundi 23 mai 2016

Colocation




on dirait qu'on ne l'a pas vu
on s'en persuaderait en oublierait

ce qui se passe

lorsqu'ils sont trop nombreux
à habiter dans le sommeil




jeudi 19 mai 2016

Accords






le matin
est une mise
au diapason
de deux âges
des chiens
dans le chant
des oiseaux
qui s'ébattent
les couilles




mercredi 18 mai 2016

Des usages




Le crayon à papier va et vient sur le papier
comme la feuille à poncer sur le bois.
Ils griffent le vernis d'une réalité
pour faire apparaître les fibres,
pour laisser respirer l'essence.
C'est là qu'on se retrouve.
Au bout de la patience.






 

mardi 17 mai 2016

De la cueillette : Des roselières




Rêve et  réalité
ont ceci de commun
qu'à trop les courber
ou vouloir s'y plier
l'un et l'autre
s'en reviennent
toujours dans la gueule



samedi 14 mai 2016

Jusqu'à l'été



 
Chaque jour tu grandis
chaque jour je disparais
un peu plus
il n'est pas triste de vivre
à travers toi
comme le jour
à travers la lumière




vendredi 13 mai 2016

De la dissémination




Il attendait la nuit
que le jour s'y lève
et le jour,
que la nuit en tombe.
Puis qu'il fut grand
temps d'éclairer son jour
et d'éteindre sa nuit.
Il se dissémina comme
les fruits du pissenlit,
comme une ordure.



jeudi 12 mai 2016

A la main # 5




l'entrée dans la langue marque la déchéance du collatéral. la fin de l'être collatéral. l'arrivée de la langue le couteau dans la bouche de ta bouche dans celle de l'autre. 14-15 ans et le maniement handicapant. les balbutiements. la prise en main marque l'entrée en résistance. la langue s'aiguise sur la pierre. la pierre s'alourdit à mesure que la lame langue frotte. la marée-monde revient incessamment essayer de l'emporter la noyer. la pierre. la langue aussi. la langue fouille la pierre la langue de l'autre la pierre du sexe de l'autre. elle recoupe les sexes autres, la langue s'affine. la langue à la main entaille l'intérieur de la bouche s'y passe sur les plaies causées, en cause. la lame langue transporte et transforme le traumatisme. l'entrée dans la langue marque la sortie sans fin. la langue est rénitence.



 

mercredi 11 mai 2016

Combat # 3




le bleu de ses yeux a le commun du
bleu des cieux l'origine d'un obscur
un silence d'une obscurité qui fait
mal à troubler le regard
mal à regarder en face




mardi 10 mai 2016

Combat # 2



 
Lorsque ça y va que l'on est trop grand pour les bras il y a à il se jugule les forces sous-cutanées les forces contraires l'écart en sous-bassement ce tiraillement entre la répression de la folie primale la forêt primaire des disons obsessions et la préservation de la folie singulière, entre ce singulier mal arrêté si mal continu de soi et le désir informel du reconnu uniformisé du si inconditionnel paisible faire parti, entre le prendre part sa part de les parts dans et le simplement se défaire la simple minimalité minérale il y a à il faudrait les bisous ce qui s'embrasse diffère il se faut là maintenir ce qui la jugulaire à une deux mains ça y va.



 

mercredi 4 mai 2016

Combat # 1




          L'enfance aurait cette honnête borne de consolation où commence une conscience autre du temps, la reconnaissance des facultés du dépassement de l'immédiateté et celle de projection dans le futur, une façon affective de préparer à faire face à une réalité de l'homme. Le réconfort parental transfère la conviction du "ça va" rituel vers la spéculation du "ça ira" intègre. 
          Et Maman y ajoute un bisou.



mardi 3 mai 2016

Le fruit des dents




il neige du sol
du fruit de ses dents
la terre lionne est prête
à bouffer le jour




jeudi 28 avril 2016

Moineaux




l'homme moineau
son poids léger
stigmate la boule
sa graisse pendue
ni dieu ni mettre
pour y changer



 

mercredi 27 avril 2016

Ce serait




Ce serait dire que c'est dur alors que ça ne l'est pas ce serait dire que le temps est dur alors que ça ne l'est pas ce serait dire que le temps dure alors qu'il n'est pas ce serait déjà dire ce serait dire que c'est un autre qui ce serait dire que c'est quelqu'un d'autre qui fait ce serait dire que l'auteur qui fait n'est pas soi n'est pas autre que soi mais un autre quand même dire que c'est un autre quand même un autre dure même pas reconnaître ce serait dire qu'on ne sait pas pas schizophrène non plus faut pas déconner enrayer non un autre soi dans l'autre qui endure de et de faire pour dire que ce serait fait que c'est fait de dire mais on ne dit pas ça dure et on ne dit pas ça dure c'est fait et on ne dit pas parce que ce serait dire que ça continue ce serait dire que mais quoi

 



  

lundi 25 avril 2016

Les sabots







chaque pas dans le sabot des vagues les images inscrites dans le tissu du sable se dispersent il reste les grains argentiques de l'image pour agrandir la marée après c'est encore la marée le tissu de la peau tire le silice les grains serrés se mêlent démêlent de l'eau du sodium se dispersent les tracés d'images les reflets atomiques après c'est encore chaque pas dans le sabot est une promesse au rabot du réussir d'échouer




mercredi 20 avril 2016

Nourrir les yeux




laisse ne pas te dire
laisse dire bien m'entendre
l'arrière du regard
m'en dire des souvenirs
ce qu'il faut d'ajuster
le disparate des gravités
sans en du jour dans le dos
ce qu'il faut d'intervalles
à ne semble rien
aux ensembles des riens
poser recomposer sur le palier
à polariser le peu
sans air de car là tant
dans le dédale
l'inverse du reflet les envers
laisse ne pas te dire
le ventre dans la tête
ce que ça mange




dimanche 17 avril 2016

L'étang




il y a comme un étang
nous ne faisons plus de lectures nous lisons
il y a des reflets d'ancres dans l'herbe des jardins
le vent souffle ce héron blanc
qui se pose ne se pose pas
se pose sur le bas-côté d'un rai
tout se confond sans section
hors du mésusage et du langage
sans la violence latente de tout ce qui confus
il y a comme un étant
d'ailes vertes d'autres silences
nous nous rapprochons de l'éloignement
à genoux des genoux du silence
sans jamais se cogner
il y a comme un étang
l'étendue d'un étang



 

jeudi 14 avril 2016

Déterminer les instants




c'est passé l'excentricité c'est assimilé à nos actifs nous sommes dorénavant entrés dans l'instant à durée indéterminée qui s'étalonne à la peau distendue nous rétrocédons nos espaces nous n'avons plus l'âge des déguisements nos travestissements sont mus des travers permanents nous pouvons mordre dans nos renoncements sans en sentir gicler d'amertume sur les parois sans en sentir d'abandon sous le palais sans avoir besoin d'en prononcer les noms nous avons perdu de vue retrouvé d'autres toute une partie du monde ne nous regarde plus nous ne la regardons pas plus nous avons fait notre compagnie dans notre ménagerie nous avons vendu nos dernières figurines n'exposons plus mais explosons nos figures dans d'autres nôtres yeux nous avons échangé les nuances nocturnes de nos cernes par d'autres gris de la nuit nos pleurs jeunes par d'autres juvéniles y puisons la matière de l'embonpoint cultivons une maigreur qui prend corps entreprenons la substance qui nous subsiste dans l'instant à durée indéterminée


 en cours




lundi 4 avril 2016

Tout flotte






j'habite sous ton toi qu'importe s'il ne veut pas de moi je viens y joindre la dislocation d'un nôtre j'y viens disjoindre
tu détournes ton regard comme la mer se retire je vois tes yeux font marée basse et le sable s'assoie sur les bancs nous espace
j'entends ton murmure d'une autre plage où la laisse s'agrandit la corde tire c'est comme un tirant entraîne ce qui des alluvions
tu ne diras ni où tu étais ni où nous en étions comme pour noyer le silence des poissons dans les brisures d'écumes
je grave avec les yeux la surface de l'eau les heures qui coulent et celles qui remontent à la surface en agitant les bras
le sel siège sous les lames se resserrent je peux juste dire là le soleil dans la mer la mer dans le ciel se resserrent tout flotte fors le bois




samedi 2 avril 2016

Le chiffonnier






il se coud des peaux d'occasion d'occasions manquées d'occasions de se taire de silence des autres de soi des peaux à la ramasse il essaie de mettre de côté ça ne veut pas dire que ça n'existe pas la foule les foies ça n'a seulement pas de corps ça ne veut pas dire que ça ne colle pas la peau que ça ne pique pas n'aiguille pas les pas la peau que ça n'existe pas




jeudi 31 mars 2016

Mémoire argentique




le vent salit ses cheveux
le vent salit son visage

le temps jaunit les épaules
à la lumière de la mémoire

tandis que racornit
l'écart les corps disparates




mardi 22 mars 2016

Les tailles de l'étroitesse




La plupart des gens vivent la plupart du temps dans leur petit monde. Le privilège consiste à en construire une part plus importante de celle qu'il y a d'y subir. De fait le non sens de déprécier trop promptement le terme petit du monde. L'étroitesse possèderait ainsi certainement plusieurs tailles, parfois assujettissant, d'autres permettant l'ajustement. Néanmoins la tendance actuelle canonne à la normalisation.




lundi 21 mars 2016

Assistance respiratoire



 
je respire

à ce cillement cet instant
soudain ce glissement en
ce court battement colibri
du regard où tu discernes
ce faisant m'incarnes de
toute l'absence de tes dents
puis je retiens mon souffle
jusqu'à ce prochain laps
fugace où s'ensevelir de
l'air neuf de tes yeux

               entre-deux je



 

samedi 19 mars 2016

L 3 V - Quand bien même #3




    Ça part d'un Quand bien même, lancé d'ici et résonnant chez Sophie. Uniquement d'un Quand bien même, écrit à l'encre noire sur un fond blanc. Il ouvre une, deux, trois perspectives, des gestes et des formes. Sophie revient avec la couleur de ses visions, l'initiative de mt-galerie, et la proposition d'ouvrir Quand bien même aux mots cette fois-ci.

Le dernier des livres pauvres sonne donc aussi : 













merci (beaucoup) à Sophie Brassart et à mt-galerie pour cette collaboration




vendredi 18 mars 2016

L 3 V - Quand bien même #2




          Ça part d'un Quand bien même, lancé d'ici et résonnant chez Sophie. Uniquement d'un Quand bien même, écrit à l'encre noire sur un fond blanc. Il ouvre une, deux, trois perspectives, des gestes et des formes. Sophie revient avec la couleur de ses visions, l'initiative de mt-galerie, et la proposition d'ouvrir Quand bien même aux mots cette fois-ci.

Le second des livres pauvres sonne donc ainsi : 














 merci (beaucoup) à Sophie Brassart et à mt-galerie pour cette collaboration




Un poids deux mesures






au bord
moment
le recul  
de côte   
  l'à-propos
  la retraite
  ou l'inertie


illustration : Ostende, détail




jeudi 17 mars 2016

L 3 V - Quand bien même #1




          Ça part d'un Quand bien même, lancé d'ici et résonnant chez Sophie. Uniquement d'un Quand bien même, écrit à l'encre noire sur un fond blanc. Il ouvre une, deux, trois perspectives, des gestes et des formes. Sophie revient avec la couleur de ses visions, l'initiative de mt-galerie, et la proposition d'ouvrir Quand bien même aux mots cette fois-ci.

Le premier des livres pauvres sonne donc comme cela :



































merci (beaucoup) à Sophie Brassart et à mt-galerie pour cette collaboration




samedi 12 mars 2016

C'est le matin que grandissent les mots plus grands que nous




Incursion ce matin de quelques images et mots élégamment mis en scène dans Les mots plus grands que nous qui me font l'honneur et le plaisir de les accueillir.

 
http://lesmotsplusgrandsquenous.over-blog.com/2016/03/cedric-bernard-poemes.html


Je les en remercie infiniment, et spécialement Fabrice Farre.
Ils ouvrent ainsi un beau week-end que je vous souhaite



 

vendredi 11 mars 2016

La petite remouleuse




- deux trois de tes sourires stridents suffisent à aiguiser la lumière du jour -



jeudi 10 mars 2016

Inventaire




J'ai fait le tour de toutes les lames de la maison,
il faut se rendre à l'évidence,
aucune n'émousse autant que ton regard.



mardi 8 mars 2016

Écailler le ciel




le ciel se ramasse soudain    
une ferme d'huîtres serrées   
des perles d'abord tombent
mille les coquilles au tour
s'effritent les fragments
à choir sous la mâchoire
du pas ça craque ça crisse
ça te pince comme l'odeur       
âcre de la cendre froide
comme un geste du couteau
qui a ripé la surface du jour



 

lundi 7 mars 2016

Le meuble




Je n'ai jamais su faire je n'ai jamais trop compris comment il fallait faire je n'ai jamais su trop faire déjà auparavant lorsque je me suis aperçu cette faculté chez les autres j'étais fasciné c'est là que je me suis rendu compte que je ne savais trop faire c'était tôt mais c'était trop tard et ça a duré toujours même à présent je ne sais trop faire comment meubler alors je meuble je ramasse ces meubles dont on ne veut plus je ne les fais pas de toute pièce je ne sais pas trop faire je les reprends avec ces parts de moi dont on ne veut pas puis patiemment je remplis de formes d'espaces vides j'apprends leurs fibres je détaille leurs creux je gratte une langue des mains d'où le meuble s'échappe je rajoute des poussières et des copeaux de bois entre le monde et moi. Peut être un jour ce sera suffisamment épais. Peut être un jour j'y mettrai le feu.



 

vendredi 4 mars 2016

Le travers des choses



 
on ne voit plus les choses
à les regarder chaque jour
on ne voit plus les choses qu'à travers
on ne voit plus les choses que de travers
à travers leurs plis
on ne voit même plus les replis
on se replie des choses qu'on ne voit même plus
on finit par ne plus vouloir les choses
on ne veut même plus les choses
on ne veut même plus les choses qu'à travers
on ne veut plus que les choses de travers
et les choses nous regardent chaque jour
et les choses se plient de regarder nos travers



 

jeudi 3 mars 2016

Rien ne s'y faire




un échafaud d'âges
l'horizon tréteaux
pour le regard et
les cieux brocanteurs
à brader du temps
un peu plus loin
rien ne se perd
rien ne s'y faire



mercredi 2 mars 2016

Qu'il faudrait les armer




le premier a tant servi qu'il a peur du retour de bâton
le second a été exclu d'avoir été si ample à la baston
le troisième est toujours en arrêt d'avoir autant mérité
la quatrième considère que l'endroit n'est pas pour elle
les autres là, mais on dit qu'il faut les armer à l'avenir
malgré leurs yeux manches et leurs sourires couteaux



 

mardi 1 mars 2016

L'espace d'un cheveu




je ne voudrais pas en perdre une miette, l'espace d'un cheveu d'ailleurs
je les collecte ses petits cheveux collés sur son petit oreiller creux et rose
je les conserve avec le rire de ses yeux et je me demande comment
elle réagira lorsqu'elle les trouvera un jour en s'aventurant plus avant
lorsqu'elle comprendra que son père ne tient jamais qu'à un cheveu



jeudi 25 février 2016

Trace de nez






il a le nez collé à la vitre depuis si longtemps
qu'on ne sait qui de l'un a cassé l'autre




mercredi 24 février 2016

La nuit te baise à sang



 
Il y aurait ce chut dans les reins de la nuit
qu'on nommerait le matin,
et le besoin d'une dialyse pour en filtrer
les sourires jaunes et les bleus silencieux
de l'étreinte.



 

mardi 16 février 2016

Marchander




il est envisageable d'occuper les sillons
il y aura à discuter avec tous les nuages
il y aura à accepter cohabiter avec l'eau
il y aura à discuter d'accepter les pertes

occuper accepter être une autre dissolution


pour tant que la terre ne soit pas gelée pour tant que la terre ne soit pas gelée pour tant que la terre ne soit pas gelée pour tant que la terre ne soit pas gelée pour tant que la terre ne soit pas gelée pour tant que la terre ne soit pas gelée pour tant que la terre ne soit pas gelée pour tant que la terre ne soit pas gelée pour tant que la terre ne soit pas gelée pour tant que la terre ne soit pas gelée pour tant





lundi 8 février 2016

Des calcaires




le café lentement
l'escalier hésitant
le cœur engourdi
et rapide pourtant
les gongs du corps
grincent ductiles
le noir s'écoule là
quelque phosphore
sédimente le jour
dépôt bas bis et sale
chaque imminence
calcifie le distinct
dans l'exactitude




samedi 6 février 2016

Il y aurait des vertèbres dans les yeux






Je regarde longtemps le mouvement contracté de l'eau l'un d'entre eux ou les deux longtemps sa rétraction et sa tractation ensemble son halage du mur fermement son attirance à épuiser dans son ensemble son halage des heures hâlées sur qu'est-il de plus fragile une à une les miettes du jour tirant la matière tirant les miettes le mur qui avance par pièce le mur qui recule chaque sillon chaque instant se rationne chaque étai l'appui sur soi et l'adossement les mouvements pièces et heures les sillons leur suspension comme une ponctuation un ossement infinis ensemble l'un d'entre eux et l'ensemble je regarde longtemps le tableau mais quand à voir le dessin il suffit parfois d'éprouver les vertèbres du regard



 

vendredi 5 février 2016

Une Aventure




On ne présente pas les éditions Derrière la salle de bain.
Elle a développé un travail d'élégance et d'exigence.
Elle s'est imposée dans le paysage éditorial, dans son caractère.
Accessoirement, elle est l'une des rares à m'avoir fait confiance.

Après vingt ans d'attentions littéraires, les éditions Derrière la salle de bain ferment.

Il reste quelques livres disponibles sur le site, dont Boule à facettes, qui restera ouvert jusqu'au 28 février 2016.

http://leseditionsderrierelasalledebains.bigcartel.com/product/cedric-bernard-boule-a-facettes

 Merci mille à Marie-Laure Dagoit




mercredi 3 février 2016

Cultiver l'osier




parfois la bienveillance perd sa anse sa préhension chevrote
le bien s'échappe où ne valent et restent bel et bien
que vaille que veille                                     

fallait pas piétiner le vanneur



 

lundi 1 février 2016

Histoire de "l'or mis"




jour 1 d'après

or donc

jour 2 d'après

or onc

jour 2 d'après (ensuite)

or mis
?
or a été mis

jour 3 d'après

c'est qu'on peut en revenir
c'est qu'on peut y revenir

jour 4 d'après

alors retenir l'or
plutôt que l'hormis




vendredi 29 janvier 2016

Or mis






encre sur papier




Page blanche - premier signe




ce n'est pas comme si j'écrivais une page blanche
ce n'est pas comme si j'écrivais en blanc
c'est que parfois je doute qu'écrire
c'est que parfois je doute écrire
comme si je doute qu'écrire même blanche
comme si je doute même le blanc sans doute
même écrire le doute ce n'est pas comme si
mais on pourrait imaginer comme plier un réel
mais on pourrait imaginer comme replier un réel
mais on imaginerait ployer un réel sur la tranche
si écrire était comme retrancher le réel
dirait-on alors servez-en moi une tranche ?


protoforme en développement, 
on vous en dira plus 


jeudi 28 janvier 2016

Les yeux dans les yeux



 
elle dit qu'elle ne peint plus les yeux
c'est les gens les gens qui regardent
qui mettent leurs yeux dans l'absence
peinte de leurs regards les gens re-
gardent pour eux les gens
ce qu'il y a à dans ce qu'il n'y a pas