vendredi 31 octobre 2014

Ce qui reste



          Les mots des marées ont jeté ce jour encre, amarres et mots sur les bords hospitaliers de la revue numérique Ce Qui Reste, capitainée par Vincent Motard-Avargues, dernier sabord inédit.
          Mercis mille au Capitaine de m'accueillir sous la suspension de son drapeau noir.
          A tantôt


http://www.cequireste.fr/



jeudi 30 octobre 2014

De l'admiration





de la mer
le tanné le bruni l'embrumé
le chemin mille fois tracé
les pas recommencés
s'en reviennent comme
s'en souviennent
à cœur cristallisé
au sel celle évaporée
dune geste déplacé
de ces ouvrages
qu'en avoir vraiment
changé ?
elle n'a pas la question



 

mercredi 29 octobre 2014

Des sels d'automne






comme un automne
les pages de l'arbre
nues
le vent à lui
tirée la couverture
sans à dire
mot
le côté tourné
à la nuit blanche



©Sophie Brassart



  

mardi 28 octobre 2014

Des couteaux tirés





retrouver le mot
du reflet piqueté
usé de soi comme
à couteaux tirés
une aiguille



 

dimanche 26 octobre 2014

D'une marine




c'était une belle vue
elle exposait ses toiles
sur les dalles de pierre
du marché de Bruges
une vue plongeante
estran rouleau et mer
quelques ailes blanches
venaient s'écraser
dans les gris infinis d'ici
c'était une belle vue
jusqu'à ce qu'en suivant
la ligne
la fuite de ce couple
dans un anorak sang
trottait crever au bout
de la marche à la plage
sur l'étal du marché
gouache rouge moribonde
arrivée au bout
d'un tableau de mer
d'une marine
ce chemin faisant
assassinait le regard




vendredi 24 octobre 2014

De la lunette



 
si j'éteins que se passe-t-il si peu jouer la nuit inquiète de rejouer le jour
imiter jouer sa déformation sa malformation et encore mal s'assoupir
mal dormir si peu jusqu'aux joues roses du jour les yeux gris-bleus
barré sur le regard le rabat d'un petit jour pas encore exactement levé
se relever dans le jour c'est baisser la lunette d'une nuit de chiotte
mais se relever joug dans la nuit qu'est-ce la chasse de quoi de soi



 

Du tricot



 
Les aiguilles tricotent plantent au pied une petite laine chaude lascive lancinante lacère et chauffe s'use fauche quand repose tout autre sensation ainsi emmitouflée
les aiguilles tricotent et tirent les fils maigres du mollet sous la peau les dents le peigne les fibres le frottement
les aiguilles tricotent du tendon au talon avec ce talent qui se talonne docteusement de un à dix sans laisser place à l'estomac pour une fringale de quoi que ce soit comme un coupe-faim à avaler les kilomètres et prendre sur soi un peu de poids du vent



 

lundi 20 octobre 2014

Carré potager




à prendre le mal par la racine
il se faisait mettre au carré

à mettre le doigt dessus
il se l'était coincé dedans


 

samedi 18 octobre 2014

vendredi 17 octobre 2014

Des bouées







 
toutes les bouées
ne se jettent pas
à l'eau
pour autant
aller et retour
s'y frottent
se mouillent



lundi 13 octobre 2014

Accostage interdit







 
il y aurait cette difficulté à se placer cette intranquillité comme il y aurait cette difficulté à placer le mot sur le barreau d'une linéarité ambulante se placer sur le barème d'un propos rencontre de messages d'hier maintenant
arriver c'est dire être là pas encore un pas de plus qu'être absent entre tel tel espace à placer des pas tenus posés prosés mus de tendons raidis et de muscles roidis un jour je serai dès pour l'heure
de barreau en barreau l'échelle exponentielle aurait autant de pans qu'une toile et avancer d'une part soustrait à l'autre au moindre à moins du déchirement d'un croître d'un enflement bancal un autre renflement de soi
il y aurait cette difficulté à s'étirer ou s'extirper ou du mot ou du tissé ou de soi toute théorie de la spirale orbiculaire ramène à toute théorie à l'horizon tourne spiralaire se ramasse ramène à se ramasser
alors qu'à se placer placer le mot sur des barreaux des tangentes de réel la tangibilité il faut faudrait-il nécessairement s'attarder s'étendre que se passerait-il si parvient à couvrir l'ensemble serait-ce recouvrir un peu comme recourir à
ou seulement courir parce qu'il y aurait cette difficulté à se placer cette intranquillité comme il y aurait cette difficulté à placer le mot sur le barreau d'une linéarité ambulante se placer sur le barème d'un propos rencontre de



 

samedi 11 octobre 2014

vendredi 10 octobre 2014

Du vert-de-gris des yeux



 
le sanglot intérieur
taillé au couteau
sourire profond
éclairant
son regard
de ferrailleur des peines
ci-voient la lame
la goutte d'absinthe
les reflets d'une flamme
son désespoir soudé
le corps de cuivre
à 4,50 le kilo



 

jeudi 9 octobre 2014

Du tableau




Un jour beau aussi serai
gris à peau de laisse
appeau de vieillesse
prise seule au bec
une roulée sénile
serrée au col
où expirer dissiper
les dernières brumes
dessus face à
seule prise
la mer
un trait fondu
de l'aquarelle



 

mercredi 8 octobre 2014

Des architectures



 
sommes-nous sommes
des cordes tordues des arcs du temps
des arcs boutant en toute direction
appuyant sur la terre de nos ventres
suivant des parcours infléchis
suivant des pancartes immobilières
le mobilier de la culpabilité



 

mardi 7 octobre 2014

De la question du sens



 
faut-il mal dormir pour écrire ?
cette question n'a de sens
qu'elle trouve issue le jour
cette question issue de la nuit
perd sens au petit jour
retourner la question
ou retourner se coucher ?



 

lundi 6 octobre 2014

Des tournures



 
Il avançait le dos tourné
une manière de ne pas poser
de ne pas fermer les yeux
une manière d'avoir un recul
tout autant vers l'avant que l'avant