vendredi 27 mai 2016

L'apparemment

 

 
sur le bord des mondes un pied sur chaque entre la porte et le
le pied qui coince ou autre chose passant d'un à c'est au possible
avec les clefs de l'apparemment mais sans caution ni loyer
c'est comme vivre sur un pont ou dans un pont-corps plutôt
cette idée du bol qui matérialise le vide entendu c'est au possible
la question d'enjamber ainsi de l'entrejambe aussi ce moment
où il ne sera plus question de contenter se contenter de traverser
                                                             mais de prendre pied



 

mardi 24 mai 2016

Ta mémoire a des odeurs d'iode




c'est comme ça
il se grave bien plus d'images
sur le bord des mers
que sur le visage de tes souvenirs
qui aurait pensé
toi et ta putain de vague mémoire
ta mémoire de mer




lundi 23 mai 2016

Colocation




on dirait qu'on ne l'a pas vu
on s'en persuaderait en oublierait

ce qui se passe

lorsqu'ils sont trop nombreux
à habiter dans le sommeil




jeudi 19 mai 2016

Accords






le matin
est une mise
au diapason
de deux âges
des chiens
dans le chant
des oiseaux
qui s'ébattent
les couilles




mercredi 18 mai 2016

Des usages




Le crayon à papier va et vient sur le papier
comme la feuille à poncer sur le bois.
Ils griffent le vernis d'une réalité
pour faire apparaître les fibres,
pour laisser respirer l'essence.
C'est là qu'on se retrouve.
Au bout de la patience.






 

mardi 17 mai 2016

De la cueillette : Des roselières




Rêve et  réalité
ont ceci de commun
qu'à trop les courber
ou vouloir s'y plier
l'un et l'autre
s'en reviennent
toujours dans la gueule



samedi 14 mai 2016

Jusqu'à l'été



 
Chaque jour tu grandis
chaque jour je disparais
un peu plus
il n'est pas triste de vivre
à travers toi
comme le jour
à travers la lumière




vendredi 13 mai 2016

De la dissémination




Il attendait la nuit
que le jour s'y lève
et le jour,
que la nuit en tombe.
Puis qu'il fut grand
temps d'éclairer son jour
et d'éteindre sa nuit.
Il se dissémina comme
les fruits du pissenlit,
comme une ordure.



jeudi 12 mai 2016

A la main # 5




l'entrée dans la langue marque la déchéance du collatéral. la fin de l'être collatéral. l'arrivée de la langue le couteau dans la bouche de ta bouche dans celle de l'autre. 14-15 ans et le maniement handicapant. les balbutiements. la prise en main marque l'entrée en résistance. la langue s'aiguise sur la pierre. la pierre s'alourdit à mesure que la lame langue frotte. la marée-monde revient incessamment essayer de l'emporter la noyer. la pierre. la langue aussi. la langue fouille la pierre la langue de l'autre la pierre du sexe de l'autre. elle recoupe les sexes autres, la langue s'affine. la langue à la main entaille l'intérieur de la bouche s'y passe sur les plaies causées, en cause. la lame langue transporte et transforme le traumatisme. l'entrée dans la langue marque la sortie sans fin. la langue est rénitence.



 

mercredi 11 mai 2016

Combat # 3




le bleu de ses yeux a le commun du
bleu des cieux l'origine d'un obscur
un silence d'une obscurité qui fait
mal à troubler le regard
mal à regarder en face




mardi 10 mai 2016

Combat # 2



 
Lorsque ça y va que l'on est trop grand pour les bras il y a à il se jugule les forces sous-cutanées les forces contraires l'écart en sous-bassement ce tiraillement entre la répression de la folie primale la forêt primaire des disons obsessions et la préservation de la folie singulière, entre ce singulier mal arrêté si mal continu de soi et le désir informel du reconnu uniformisé du si inconditionnel paisible faire parti, entre le prendre part sa part de les parts dans et le simplement se défaire la simple minimalité minérale il y a à il faudrait les bisous ce qui s'embrasse diffère il se faut là maintenir ce qui la jugulaire à une deux mains ça y va.



 

mercredi 4 mai 2016

Combat # 1




          L'enfance aurait cette honnête borne de consolation où commence une conscience autre du temps, la reconnaissance des facultés du dépassement de l'immédiateté et celle de projection dans le futur, une façon affective de préparer à faire face à une réalité de l'homme. Le réconfort parental transfère la conviction du "ça va" rituel vers la spéculation du "ça ira" intègre. 
          Et Maman y ajoute un bisou.



mardi 3 mai 2016

Le fruit des dents




il neige du sol
du fruit de ses dents
la terre lionne est prête
à bouffer le jour