dimanche 30 juin 2013

Une once de peau



 
(...) Je me rappelle la caresse que nous avons ébréché dans sa lame elle nous a taillé des sourires gravés dans les os. A présent si l'on me souffle dans les bronches j'ai le corps ocarina qui joue l'air de toi.



(...) Tu refusa la bougie la température de la peau t'as effrayée autant qu'elle t'attachait l’œil et la matière. Tu n'as trouvé que cette histoire de molécules pour t'en séparer, paraîtrait ainsi le sentiment est sécable pour le moins miscible dans la larme, nous avons vérifié. Le temps qui n'était pas pour nous ne nous a pas cru nous a ravalé, et de nos deux crochets que nous avions suspendu nous a planté.



 court extrait d'un travail qui court...

samedi 22 juin 2013

Des bronches



 
Chaque matin les bronches battent des cils
rassemblant assez de goudron pour tracer
une route
rien n'est prêt même l'aube on prend quand
même la chaussée que l'on crache devant soi


 

jeudi 20 juin 2013

De la bascule des chevaux # 26

 

 
tu soulèves son corps pour lever le soleil comme on fait à cette heure là tu portes de la vie ta vie au bout des bras à bout de bras on a toujours le souffle coupé c'est un feu qui brûle un crâne qui crame et les entrailles ça ne recommence pas ça commence chaque jour même si on ne se tient pas la main il faut bien la lâcher on en aura soulever des nuages sans poussières pendant quelques mois à basculer sur des chevaux bancales des conversations bacchanales on n'en fera pas l'annale reste encore quelques miettes à épousseter et des diètes à épouser il va falloir descendre du grenier le vieux cheval qui t'attend qui l'attend pour basculer je l'entends qui grince et pas des dents elles ont été assez serrées comme ça jeter le chiffon par dessus l'éponge un peu de peinture peut-être c'est qu'on en passe du temps sur les couleurs puis avant arrière d'avant en arrière les pas ne laisseront pas de côté maintenant qu'on sait les pas de travers et les côte à côte tu vas pouvoir t'occuper de tes fleurs ici il reste le jardin qui a oublié les moteurs reste le plein d'essences qui nous monte au nez dis tu le sens au vent en avant en arrière avant arrière avant avant


 

mercredi 19 juin 2013

De la bascule des chevaux # 25


 
on s'appelle s'entend mieux se dit moins je t'aime moins qu'on embrasse nos femmes nos gosses de ce que j'en sais rien ça n'a pas changé enfin ça le reste le tanin le dépôt de pâte la levure la bouche-champignon rincée au fongicide a fait grincer les étages gris jusqu'au jaune foie les portes qui claquent des dents t'en reviens même à assurer mes questions rassurer du moi de moi en reviens même à ne pas jouer mon père on s'entend lequel on s'appelle tu me dis suis sorti dis-moi t'en es sorti dix minutes de l'heure même clope même endroit à causer des revers et des vestes le costume du jour dans sa robe météo logique logés à la presque même enseigne y'a pas vraiment de pignon sur rue tant qu'y a les rus qui courent on peut bien boire de l'eau tant qu'à voir la paix des chiens avoir la paix des chiens des pets dans l'air on peut se passer d'autres choses à autres choses entre autre on se lève seul comme des soleils mais comme lui c'est toujours bien de pouvoir s'adosser et pas qu'aux murs qu'aux dos aux murs c'est bien dans le noir qu'on s'éclaire et le jour qu'on ne croit pas


  

mardi 18 juin 2013

De la bascule des chevaux # 24




rentré repos sais pas comment entrer et ressortir la tête convalescence de la folie tu n'étais que de passage comme nos chiens dans la conversation tu lèves le voile de la brume matinale on sait qu'elle tombe le soir pourtant rentré en soi mieux dehors le temps la voix se réchauffe température du pavillon on s'entend mieux t'écoutes tu t'écoutes martèles un peu en tête entêté et tu me racontes nos discussions réédites radotes rabotes les dernières semaines renais à toi-même à travers ta petite qui redonne vie sa vision fossettes ta vie ta vision à travers ses yeux plus nets que ceux des culs de bouteilles prêt à tronquer les cristaux de tranxène contre le baclofène cure des cures sinécure de dernière chance de énième chance énième combat les mains pleines cette fois pas que toi à porter pas que toi à la porte qui cogne s'encogne se colle même prêt à causer du temps la pluie la lourdeur la torpeur les autres températures de la légèreté les chiens le jardin ce pinson pérenne qui assista à toute la scène tu remontes dis tu remontes


 

dimanche 16 juin 2013

Inscrit



d'un côté
babilles et barbotages
l'âge

dans la côte droite
le ru de la fontaine
court

tout à l'heure
la côte
bâches et bains de sable

grains de présent
en siphon
et ce qui nage

ça
et le reste
ce qui reste



  

Des jeux de cerceaux



 
     Les enfants qui n'étaient pas les siens ont quitté le foyer qui n'en était pas un. Ils étaient entrés sans frapper sans demander l'accueil. La moitié encore des menottes plus que des mains les autres déjà les poings aux poignets. Ils étaient entrés enfants bouilles rondes et bruyantes. Chacun sa propre paire de menottes les ongles plus ou moins sales le teint plus ou moins rose.
     Ils se sont étirés puis se sont tirés sans restes demander, en reste quelques-uns qui ne vont pas tarder, qui retardent gentillement, galamment, un seul et dernier indu au maître. Ils sont arrivés enfants si peu vierges, déjà emplis, pleins pendant que beaucoup les montrer vides, les accusant de quelque chose de moins en même temps que d'autres choses de plus.
     Ils ont ou pas appris les leçons et s'appliquent d'eux-mêmes à la leçon. Ils contournent chantournent déroulent déploient leur immuable et il va rester sous le pont. L'eau courre à travers ses rus. Ça n'était qu'un passage tapageur du couloir à la salle à s'essayer de passer à travers la chaise qui mieux les connaît qu'ils connaissent le mieux en même temps qu'ils la haïraient.
     Ils vont devenir un écho au dos de la porte en formica de l'armoire. Bien alignés sur les trois photos qui le conservera. Si elle pouvait parler mais sans dire elle raconte. Ils étaient près prêts de ne pas l'être. Nous avions fini avec la Grande Guerre ils se préparaient à la leur, leur vraie. l'heure. de partir vers eux.
     D'autres arrivent on entend les pas ils sont à deux mois on entend. Et avant tout plier il faut tout plier déplacer déplier le nouveau moule à cul pour laisser mieux les crânes grandir. Avec les anciens bras, ceux qui saluent. Orchestrer pour le nouveau chœur. Avec leur nouveaux bruits leurs nouveaux pas leurs nouvelles voix. Et ses cris sourds.
     Les enfants qui n'étaient pas les siens ont quitté le foyer qui n'en était pas un. Trop grands pour le cerceau ils partent à d'autres cercles. D'autres arrivent on entend les pas. Les enfants sont partis qui n'ont pas dit au revoir. Les mains pleines les casiers sont vides. Les enfants sont partis qui diront bonjour d'autre fois. Les enfants sont partis ça n'en était plus. Au revoir à vous.


 

lundi 10 juin 2013

Du temps mort



 
j'ai claqué un peu de repos entre les pages
ouvertes d'un livre
de la poussière de mots soulevés
une poésie prit vie tant que j'étais mort
au temps
qui persiste encore
 

 

dimanche 9 juin 2013

De la bavure



 
J'ai jeté
l'éponge
sur la page
et le mot
éphémère
l'encre
s'est fait
mer



 

jeudi 6 juin 2013

Du plumage

 

 
          Il s'est fait plumer les mots de la bouche. C'est arrivé avec beaucoup moins de tapage qu'il en avait été gavé greffé griffé, les entrailles de la tête vidées sans semonce ni douleur. Restait une carcasse carnée et creuse la langue sur l'ongle et l'ergot coupé qui pendait comme une breloque. Le langage s'ancre en dedans et s'encre dehors en combat de coqs puis sors indolore. Puis on reste nu corps faisandé.


 

mardi 4 juin 2013

De la bascule des chevaux # 23




je soulève la page blanche du jour par le coin de l’œil elle porte les traces des ratures des jours passés les ampoules des efforts intestinaux les rides de la fatigue les plaies roses des brûlures en réhabilitations et le ciel se chiffonne la terre a du mal mais la terre résorbe comme un nouveau jour on est assis sur la veille balançant d'une fesse à l'autre angoisseux de la force de ce qui veut sortir angoissé de se dresser vers ce qui arrive mais pas les vers encore pas les vers cette fois encore je t'ai laissé respirer je reprends mon souffle aussi quoiqu'on ait pas exactement le même air pourtant les deux redeviennent réguliers reviennent réguliers prendre donner avoir du temps plutôt que des avoirs de temps à ne plus dépenser au trop tard et le ciel se chiffonne mais on ne le jette pas conserver garder partager à qui mieux mieux à qui mieux peut pour s'aider et ça vaut le coup dans la gueule du moment qu'on tend le cou qu'on arrive à tendre toujours un peu le cou entre les épaules rentrées même les printemps tardifs démarrent


 

lundi 3 juin 2013

De la résistance des plats



 
          À écrire sur le pouce, il ne fait que taire spontanément la fringale. Mais pour attaquer un véritable plat avec toute la consistance que cela demande, il lui fallait d'abord se préparer l'estomac. Et un jour, il trouverait peut-être le couteau adéquat pour enfin se mettre à tailler convenablement la pièce. Situation incongrue de s'ouvrir le ventre pour pouvoir un jour déboutonner le pantalon.
          En somme, il faudrait savoir se vider pour atteindre la satiété...