mercredi 29 janvier 2014

mardi 28 janvier 2014

De la circulation des échanges





écrire


/s'/occuper
˽
< antre >

rature
et
rognure

vivre
Ʌ
 les dents          l'ongle    



  

dimanche 26 janvier 2014

Des nuages



 
l'homme marche moins vite que les nuages
la pluie, le grain, le débordent, le dépassent
et passent



 

samedi 25 janvier 2014

D'indicible



 
Il cherchait quelque chose
de très profond à dire
à propos de ce qu'il pensait
très léger.

Puis il s'avisa de ce qu'il y avait
de commun à ces soirs
de chacune des quatre saisons
où il n'y avait rien à dire.


- leur tiédeur -



 

vendredi 24 janvier 2014

Des coeurs dans la tête



 
Je dors pas. A cette heure, quand ça va, quand tout va, ce serait le cas.
Je repense à ce qui me pourrit la vie. C'est inconditionnel, je n'y peux rien. Pas faire autrement.
C'est une récurrence, un trait. D'être entier. De n'être pas capable d'en faire la part des choses au point que ça m'accompagne jusqu'au pieu. D'être entier et intérieur. Alors je l'écris, parce que je ne le dis pas. En tout cas jamais entièrement. Ce n'est pas choses dont on parle, chez nous. Dans notre éducation. Ce ne sont toujours que des brides qui s'échappent. L'ensemble reste collé.
Alors j'écris.
Certainement que je prends les choses trop à cœur. A cœur dans le crâne. Toujours pensé être mal foutu. Peut-être pour ça que ça pousse, là-dedans. Là-haut. Que ça ne laisse que peu de place pour les choses belles. On dit bien que le bonheur est un état d'esprit. Mais la place est déjà prise par ce foutu cœur, qui pas à sa place n'est pas là pour accueillir ce qu'on lui donne.
La neurologue a dit que c'était dans ma tête, sans l'être, en fait. Que ce qui me pourrit le crâne vient de ce qui me pourrit la tête. Qu'i faut causer. J'lui ai pas dit que ça marchait pas. Que ça ne changeait rien. Que j'avais déjà parler, mais que ça ne vidait rien. Ça rajoute une couche sur le rudiment sédimentaire à avaler.
C'est une récurrence, un trait. D'être entier intérieurement. Ne pas savoir séparer. C'est maladif. Serai-je ainsi malade ? De ces maladies qui ne sont pas dans le corps. Parce qu'apparemment le corps, la matière, et même le gris va bien. Juste que j'en vois. Que j'en sens.
Qu'i m'pourrit dedans.
J'ai toujours admiré ceux qui traçaient droit. Qui semblent tracer droit. Qui n'ont pas ces questions. Ils tranchent dans le vif, et chlac ! ils passent à autres choses. A peine un regard en arrière. Pas d'états d'âme, à fond dans l'état d'esprit. Et l'bonheur. Sûr, je les admire, et je les envie aussi faut l'avouer.
Plutôt que de se sentir tordu dedans et dehors.
Ça veut pas dire qu'ils ressentent rien, au contraire. Sont là, ils ressentent, et même ils écrivent, et bien en plus. Parce que finalement je n'écris que des trucs tordus. Ce que je sépare du réel n'a que la forme du dedans. Tu parles d'une sublimation. Si il y a de la transcendance, en tout cas ça se tire, ça se carapate vers le haut sans moi.
Je me souviens de cette obsession pour le loup. C'est l'image que j'avais donné il y a quelques années à cette anti-motivation chronique. La belle image... Originale et tout. Fallait bien un coupable. Je l'avais même presque chérie, parce que je lui avais fait remontée la pente. A force de me bouffer j'avais fini par faire des parts.
Et je m'étais dit qu'il, ce loup à la con, était capable de me préserver, en quelque sorte, qu'il n'avait qu'à se retourner vers l'extérieur plutôt que de me bouffer les entrailles. J'ai jamais rien eu d'un Spartiate. Rien à branler du sacrifice. De la discipline. De la vie en collectivité. Du moment que ça m'permet de pas m'étouffer avec ce qui déborde.
Parce qu'il y en a. Au moins jusqu'à du deux-trois heures du mat'. Trop souvent. Et que ça m'rend con.
Ca résoudra rien, mais demain, j'en partagerai un peu. J'va causé de l'écrit. Donner du loup et fâcher des bonnes consciences, en espérant que ça soulage un peu la mienne.
Sans illusion, parce que je sais que c'est récurrent, un trait. Que c'en est maladif.
Mais j'en dirai pas le nom. Parce que suis pas sur d'avoir envie d'en mettre un. Parce qu'il faudra certainement en parler.
En attendant ne pas rien faire et verbiage. C'est récurrent labourer des pages avec des mots noirs et collants comme la terre d'ici. Labourer avec un soc oxydé.
Se retourner les ongles sur la réalité se ronger les sangs jusqu'à l'os, se ronger s'arranger s'en ranger pour s'adapter les doigts dans le secteur en révisant le contrat puis contractualiser et contracter se contracter pour un net social et le work avec.
S'adapter aux moules et s'y gaufrer, adapter les moules de la réalité, les relativiser relater relater re-latter, le plancher le seuil de tolérance jusqu'à s'en retourner les doigts recourbés, recourber vers l'intérieur, se pencher vers l'intérieur.
C'est aussi s'arc-bouter, se bander, mieux se dresser vers l'extérieur, se dresser en dehors.
Parce que je continue à marcher sur un fil entre deux pylônes électriques avec un caténaire en guise de cathéter. Je poser les pieds comme on pose la main sur un barbelé alimenté au courant alternatif. Ça picote sous mon cuir de bœuf et j'attends activement le hachoir pour me dégrossir.
De là-bas j'vois le vide qui déborde vers l'épicentre de mon nombril, prêt à tout emporter. De l'autre côté du fil le gouffre de soi. Et pour l'équilibre je tends les mains par dessus les deux qui effleure en continu-huant. Penche, penche pas. Marcher c'est se toucher sans pour autant se faire du bien. Touche touche pas. Éjaculation, jactation, psychose, psychotropes, tropes.
Touche infiniment
infini
fil.
L'intérieur est une réduction, quelque chose qui sauce au quotidien. L'assaisonnement est encore une question de doigté. Quelque chose de la pincée, quelque chose qui pince. Se pince.
Entre les dents d'abord,
entre de beaux bras,
et les draps.



 

mercredi 15 janvier 2014

De l'humour




- Il avait dans l'humour le gris qu'il n'avait pas dans la matière -



Le cas Leleu, lancement






Le cas Leleu, sur version papier

14 pages illustrées
impression et assemblage (livret cousu) en main propre


tirage limité à 25 exemplaires
sur papier Bouffant 210 grs

des imperfections peuvent apparaître, les exemplaires différer, du fait de la fabrication artisanale.


 1 exemplaire encore disponible

10 euros, frais de port compris
commande par mail : lesmotsdesmarees@gmail.com



 

dimanche 12 janvier 2014

Une once de peau, texte complet




          Bon, je trouve finalement ridicule de distiller et découper ainsi le texte. Horriblement moche aussi. Ça ne se lit pas. Ça ne se lit pas comme ça. Alors en ce dimanche blanc, voici le texte dans son intégralité :



Une once de peau



Tu voulais vivre dans le noir mais refusais la nuit. Nous avions pactisé ne pas faire de promesse, à l'impact ça partait déjà de travers dès avant le premier biaisé. Nous nous sommes injectés sans savoir une bulle d'air dans les veines du temps, pensant seulement y planter un crochet une suspente où s'accrocher l'infini de l'instant accrocher nos peaux mortes et nos morts, et les revêtir en ressortant. Ils n'oublient jamais.


C'était sans compter les trous ajoutés à chaque dérive, ces espaces vidés qu'on ne peut cacher par la pénurie de plis. La vivacité du derme nous nous la découpions pour mieux en découdre les baisers, une tendresse une pression une brûlure le brûlot de la bouche entre les doigts qui ont leur cœur qui bat. Un peu comme des baisers de vent ça t'emprisonne ça se prend se sent mais sans prises. Un manteau de vent dans lequel il fait froid.


Nous aurions tout tendu tout tenté pour masquer notre nudité alors que de l'autre il suffisait l'épaule pour se décrocher des mondes entiers. Et quand de la leur de leurs épaules nous prîmes les coups bien plus loin qu'au corps, les accrocs empoignaient encore leurs fils entre les situations et les circonstances, les culs entre deux chaises en déséquilibre immobile. La tête du monde n'y tenait plus même sous le bras.


Nous l'avons bien vu tourner le mobile de nos lambeaux sa perpétuelle cinétique qui ne nous menait pas loin, même un peu cynique, et nos lumières au travers qui éclataient ses morceaux. Fallait-il les rassembler il a fallu sans se baisser sans s'abaisser après ce que l'on s'était juré tu m'as fait jurer de ne pas me retourner. Éviter de piétiner des restes de soi.


Va savoir qui qui est parti qui reste, va reconnaître les faux départs le faux des pas, je n'ai jamais relevé que les kilomètres au compteur et les mètres carrés du véhicule qui m'a vécu lorsque nous avons traversé les débris de ce mauvais manège. Les morceaux je les laisse et les yeux barbelés même fermés rappellent parfaitement ce qui est griffé.


Déjà plus que nus les croix portées sont des sutures que l'on aura dessinées, et derrière tout cela il y a la chair qui croît et le battement continu, au mauvais grain ça revient, ça ravive. Les fuites en avant à deux sont plus chaudes que les retours en arrière. Ils elles ressemblent à un hiver. C'est qu'il fait froid d'être écorché de toi. Il n'y a plus que des doigts pour cacher, ceux les mêmes là qui servent à pointer.


Elle se rappelle, la caresse que nous avons ébréché dans sa lame. Elle nous a taillé des sourires gravés dans les os. A présent si l'on me souffle dans les bronches j'ai le corps ocarina qui joue l'air de toi. Nous avons échangé nos yeux. A présent les miens sur les couleurs que l'on n'entend pas, les couleurs qu'ils n'entendent pas. Le regard ça s'apprend pas ça se prend, comme tu me donnes du corps par ta pression tes incisions.


Quand je sors l'absence de ma couenne sécher sur le banc, il ne faut pas longtemps pour que je l'aperçoive. Il est là tous les jours l'oiseau sur son poteau à faire le piquet la piqûre de rappel, à rappeler que transparents, on ne nous en regarde que de travers. Je m'en fous si mal que ça, que j'entends chaque jour dire l'oiseau qui n'est jamais le même. On regarde comme on se rappelle, de travers.


Rappelle-toi que transparents nous n'en avons pas moins le regard qui transperce à intercepter les lumières et tous ces trous nous ont rendu photophore de l'autre. Du dehors on n'en voit que les ombres saillir les érections agressives. Pourtant c'en serait rassurant. Pourtant voudrait-on que ce soit rassurant.


Tu refusa la bougie il y avait trop d'ombres sur la peau pour attacher la matière, et cette histoire de molécules pour t'en séparer. Paraîtrait ainsi le sentiment est sécable pour le moins miscible dans la larme, ça s'est vérifié. Le temps qui n'était pas pour nous ne nous a pas cru nous a ravalé, et des deux patères que nous y avions suspendu nous a planté sans s'y retourner.


Après ça après tout cela, les faux départs le faux des pas, je ne suis qu'un tissu de mots. Tout ce que j'ai c'est de la force de mes bras, c'est la force de mes bras, la faiblesse du poing nié. Sans possession permission n'être que l'attribut de mes obsessions. C'est dans la paume de la main la paume du crâne tout ce que j'ai c'est toi. Habillant les sapes d'un manteau de vent.


Je ne dirai jamais plus rien que dire, je dis sans promesse juste dire la force des mots dits la force dans les mots les mots qui figurent figent le tissu cellulaire dans entre la doublure de mensonge, et la braguette de songe à relever quand il fait un peu froid la force de leur absence. On apprend apprend-t-on n'est-ce pas.


Vaisseau et sève qui est qui le mot l'enveloppe et toi le contenu et toi l'épaisseur le temps de l'écriture l'écriture dans le temps la rature le tendon à l'os mais que ronge alors ? Ce n'est qu'un tissu de mots qui ne savent pas se dire dire disloqués qu'on y voit à travers, qui ne tient pas chaud, ce n'est que les mots des autres qui tiennent chaud. Entre deux paroi isolée, économie d'économie passée à l'économe.


Blocs de voix voix rauque de vent des poumons de vent de poumons à vieillir peau de rides. Est-ce la peau le mot qui se replie ? Glisser le doigt entre les lignes et y lire lire le recoin le creux sentir le fin la doublure tannée derrière, s'y heurter l'impression les traits du racloir les traits noirs signes encodage frontière se heurter devant au derrière. Les sillages comme des ornières.


Longer passer la frontière comme un mur à abattre comme battre soi et quand s'effondre retombe le tissu de mots il y a encore le mot passé à l'économe fer repassé. Faut-il un plus gros couteau dégrossir encore le film la finesse ? Passe ça passe déjà au travers, ça ne perce pas l'opacité c'est de la lumière éteinte dans la lumière, le fil a la couleur de la réfraction la couleur de la rétractation. Savais-tu qu'elle avait un goût.


C'est que ça laisse filer autant que ça renvoie qui perçoit c'est déformé on ne connaît que ça, on ne voit que la déformation qui n'est plus que la forme et quelle forme alors ? Elle a aussi un poids. On ne peut quand même pas porter ses mots, on ne peut quand même pas porter ses mots sur le visage sur le corps on ne peut pas se dénuder comme ça.


Il en faut du tissu et des lames pour le tailler texture texturé texte urée absorption et déjection on ne sait plus d'où vient le travail si c'en est un une la peau du chagrin quand je me nappe dans la peau de mots c'est toi qu'elle recouvre la peau de chaleur de mon absence. Dis qu'est-ce que je bave ? C'est pris dans le filet.


On n'a pas compris comment ça commence et l'exactitude de la finitude. C'est un tissu sans fin déroulé d'en haut il s'enroule au bas oui au bas mot au bas du mot le pied de la lettre la fin c'est un autre début et tout ça... Suis-tu comme je suis ? Comme on s'est suivi ? On était, toujours, ça a été aurait. Sûr qu'on se garde à vue la laisse.


Passé de travers on tient chacun son fil par le même bout touche et boute où peut-on et tire chacun dessus. Ça semble toujours trop court pour se dévêtir ça manque de corps. On revêt et même ce qui ne revêt pas est porté avec soi tire on tire on tire tire à vide. Je tire les mains vides de fil à tenir et les pieds mouillés des laisses.


Ces trous dans les phrases ce qu'il nous manque de ponctuation sont ce qu'il nous manque de souffle, ce qui ne peut se reprendre la fin que nous n'aurons pas eu les trous de nos peaux nos demi-mots entiers. Nous nous retournons, sans rien dire. Comme nous nous retournions sachant être la question éphémère. Sachant l'autre plus que soi, sans rien dire, obligés de chercher à présent qui est soi.


s'étire
se retire
se tord un peu
se retire
s'entend
sourde
n'ourde
s'ourle
tord un peu
l'autre
son œil
pourtant
reste
dans sa
pauvre

peau

de mots
à mesurer
ce qu'il
en
reste

  

 

samedi 11 janvier 2014

Une once de peau # 5


 
Va savoir qui qui est parti qui reste, va reconnaître les faux départs le faux des pas, je n'ai jamais relevé que les kilomètres au compteur et les mètres carrés du véhicule qui m'a vécu lorsque nous avons traversé les débris de ce mauvais manège. Les morceaux je les laisse et les yeux barbelés même fermés rappellent parfaitement ce qui est griffé.



 

vendredi 10 janvier 2014

Une once de peau # 4


 
Nous l'avons bien vu tourner le mobile de nos lambeaux sa perpétuelle cinétique qui ne nous menait pas loin, même un peu cynique, et nos lumières au travers qui éclataient ses morceaux. Fallait-il les rassembler il a fallu sans se baisser sans s'abaisser après ce que l'on s'était juré tu m'as fait jurer de ne pas me retourner. Éviter de piétiner des restes de soi.



 

jeudi 9 janvier 2014

Une once de peau # 3







Nous aurions tout tendu tout tenté pour masquer notre nudité alors que de l'autre il suffisait l'épaule pour se décrocher des mondes entiers. Et quand de la leur de leurs épaules nous prîmes les coups bien plus loin qu'au corps, les accrocs empoignaient encore leurs fils entre les situations et les circonstances, les culs entre deux chaises en déséquilibre immobile. La tête du monde n'y tenait plus même sous le bras.



 

mercredi 8 janvier 2014

Une once de peau # 2

 

 
C'était sans compter les trous ajoutés à chaque dérive, ces espaces vidés qu'on ne peut cacher par la pénurie de plis. La vivacité du derme nous nous la découpions pour mieux en découdre les baisers, une tendresse une pression une brûlure le brûlot de la bouche entre les doigts qui ont leur cœur qui bat. Un peu comme des baisers de vent ça t'emprisonne ça se prend se sent mais sans prises. Un manteau de vent dans lequel il fait froid.



 

mardi 7 janvier 2014

Une once de peau # 1

 
 
 
Tu voulais vivre dans le noir mais refusais la nuit. Nous avions pactisé ne pas faire de promesse, à l'impact ça partait déjà de travers dès avant le premier biaisé. Nous nous sommes injectés sans savoir une bulle d'air dans les veines du temps, pensant seulement y planter un crochet une suspente où s'accrocher l'infini de l'instant accrocher nos peaux mortes et nos morts, et les revêtir en ressortant. Ils n'oublient jamais.
  


lundi 6 janvier 2014

Pourquoi le cas Leleu en version papier et autre sujets



Il y a ces textes écrits pour le plaisir d'écrire, et ceux qui relèvent plus d'une nécessité. Il y a ceux que l'on visualise en tant que « produit fini », c'est-à-dire dans l'écrin de ses pages, les mots noirs sur les pages blanches, ivoires. C'était le cas pour C'est le matin que l'on grandit. Comme une graine qui germe l'image de l'objet se dessine peu à peu. L'objet qui vient achever le texte, le finir. Il y a ces textes qu'on conçoit ainsi intérieurement de bout en bout. C'était à la fois implacable, et un plaisir. Pas de jouer à l'éditeur, l'imprimeur, le libraire, ni l'auteur d'ailleurs. Mais c'est quelque chose de voir aboutir une (des) pensée(s), avec les traits exacts auxquels on avait pensé.
Il y a d'abord l'idée, puis le travail de création. Celui de mise en page. Les impressions intermédiaires (quand on est un peu handicapé comme moi, pour abstraire et agencer le livret 3D sur la 2D de l'écran). L'intercale des photographies. La recherche du support, les tests sur les différents papiers. C'est aussi de cela pour Le cas Leleu. Il était intérieurement conçu à peine la fin de sa rédaction. Quoique j'avais imaginé le papier un tant soit peu plus jauni. Mais pas si facile de mettre la main sur du papier bouffant. Mais c'est important de faire (du moins essayer) quelque chose d'une certaine qualité.
Alors qu'importe s'il est accessible à la lecture sur le blog. Tant mieux d'ailleurs. Tout ce que j'ai écrit, ce qui paraît sous une forme ou une autre, ici ou ailleurs, passe d'abord sur les Mots des Marées.
Je sais que ces deux livrets n'auraient trouvé éditeur. Je me suis rendu compte véritablement du parcours que suit un manuscrit avant parution. Qu'il faut énormément de patience, et de chance, aussi. Je n'ai pas envi d'épiloguer ni sur l'un, ni sur l'autre. Seulement ces deux « textes » n'ont à la base pas un format correspondant à ce qui peut se faire couramment. D'ailleurs, la publication m'a tout autant occupé qu'amusé. Autant que de les écrire. L'important est là, d'abord, adjoint au sentiment qu'il leur fallait une « existence » palpable, de corps.
J'aime écrire. « Si l'amour est un opéra, il doit rester comique ». Mais je ne m'amuse plus. Cela tourne en rond. Les sujets trop prégnant, trop obsédant, qu'écrire, les écrire ne suffit plus à chasser. Ça commence à friser un pathos que je n'aime pas.
Vous êtes quelques-uns à connaître, en tout ou partie, mais très peu, à connaître le texte Une once de peau. Un texte qui a demandé beaucoup de temps, de travail. J'en avais une idée précise, il m'a fallu beaucoup de temps pour l'atteindre. Un peu comme une idée de la poésie, une idée de l'être. Bah ouais, je sais aussi être prétentieux, des fois (ou souvent, mais de toute façon, il n'y a personne pour le dire). Je pourrai dire comme un connard (ou pas) que c'est l'idée que je me fais de la poésie.
Ce qui est sûr, c'est que c'est aussi un projet que j'ai visualisé de bout en bout, jusqu'à l'objet livre lui-même. Un format sur le modèle de C'est le matin que l'on grandit, sur papier bouffant, avec une alternance de texte sur du 80 et du 210 grammes. Du 80 grammes pour certaines pages, que l'on puisse voir en transparence quelques photos issues de la série Text-Urée, pour ceux qui la connaissent. Les photos sur du 210 grammes bouffant, parce que le rendu est beau (pour moi). Mais tout cela demande trop. Trop de temps, d'énergie, d'argent.
J'en et j'y reviens. Il n'y a plus que peu de plaisir à écrire. J'ai peut-être trop écrit sur un trop court laps de temps. Va savoir. Je suis plutôt content de l'aventure, n'ai pas honte des 800 et quelques articles parus ici pendant ces trois ans (déjà 3 ans ce mois-ci, oui). J'ai pu croisé pas mal de gens très intéressants, qui m'ont ouvert des horizons, des portes, et même leur porte. Pour grande partie, je leur en suis et resterai très reconnaissant.
A présent, le plaisir coince véritablement. A l'habitude, quelques jours et le manque survient. Mais là... Il y aurait même plutôt de la gêne. Donc je renonce au projet de monter moi-même Une once de peau, même s'il me paraît être celui qui devrait être, plus encore que les précédents. Par contre,j'en diluerai les paragraphes dans les jours qui suivent, du genre un par jour. Comptez une vingtaine. Je voulais pour une fois faire le plaisir de l'inédit, mais ce n'est pas bien important, après tout. Puis ensuite, on verra. 



  

De l'ouverture



 
Quelques fois souvent je m'ouvrirai bien le crâne. Je m'ouvrirai le crâne correctement pour voir ou ne pas voir ce qui y est ou n'est pas. Ce qui y est soit une absence soit une présence. Ce qui freine. Ce qui fait qu'on en vient à se dire que cette tête de soi n'est pas uniquement la sienne. Deux jours trois jours la légère compression serrure trois points nuque tempe droite gauche en avant clash.

Tout retombe un jour deux jours le répit puis deux jours trois jours le dépit se ferme clac claque la tête. Rêves rêves-tu. La tête est un périph où les sons circulent s'amplifient chacun s'entend et tandis qu'ils roulent leur empreinte s'imprime indélébile la tête est un périph aux heures de pointe et le son est pointu. Sur l'autoroute, la lumière est une bande d'arrêt d'urgence.

Elle fixe le corps suspend toute navigation avancée te cale sèche te colle des horizontales jusque dans les cervicales. Cherche tu cherches. J'invente ou pas là savoir que c'est bien là c'est toujours pas palpable, c'est la douleur qui te palpe, et les mains qui tâtent qui palpent qui appuient cherche à comprimer la compression.

Les sens sont un surpresseur en voie de déraillement. Je m'ouvrirai bien le crâne pour savoir si cela est bien réel. Il y a bien quelque chose qui déraille l'âge est bien jeune ce n'est pas possible d'inventer d'imaginer ainsi les poings qui rentrent qui fouaillent le crâne qui obsèdent fatiguent tirent la gueule plus bas que le corps empêche tout jusqu'à ne plus supporter l'autour.

Ne plus se supporter soi-même jusqu'à vouloir se départir du corps même, du corps qui fait de l'être, du corps qui fait être plus qu'inutile. Un corps inutile mais prégnant. Un corps qui te prenant te prend tout. Sans donner à voir. Un corps crane. Les yeux fermés voient défiler toute les lumières de la ville abhorrée sans pouvoir les effacer les phares lampadaires et tout le ruissellement de la pisse des chiens.

Névrose invention psychose psychosomatisme et machin-chose bien réel quand plus qu'inutile l'être en est un poids pour l'autre. Quelques fois souvent je m'ouvrirai bien le crâne. Pour ôter ce qui freine, pour ôter tout entier et pouvoir me poser tout près d'eux sans que les rires soient des poids lourds mon corps un poids mort et balader sur les regards des yeux qui ne brûlent pas à m'enfermer.

En attendant je m'ouvrirai bien mais j'ai la gerbe au bord des lèvres de cette légère nausée qui vient en déferlante quand la douleur est persistante. Mais les mains ont beau chercher elles ne saisissent pas ces quatre poings de la tête qui rentrent dans la nuque et dans les tempes ces poings cardinaux qui n'en font qu'à ma tête mais qui n'en perdent pas le mordre.



 

samedi 4 janvier 2014

Le Cas Leleu, parution




Pour débuter cette année, et revenir à la lumière, une petite surprise : donner corps au numérique...








Le cas Leleu, sur version papier

14 pages illustrées
impression et assemblage (livret cousu) en main propre


tirage limité à 25 exemplaires
sur papier Bouffant 210 grs

des imperfections peuvent apparaître, les exemplaires différer, du fait de la fabrication artisanale.

10 euros, frais de port compris
commande par mail : lesmotsdesmarees@gmail.com