dimanche 20 mai 2012

Des labeurs terrestres III

Il y a des journées comme la veille qui ôtent tout scrupule aux journées comme aujourd'hui de ne rien faire. La barrière toute branlante a été entièrement dévissée, démantibulée. La quarantaine de mètres carrés de terrain apprivoisée est passée du bon côté de la barrière, qui se redresse aujourd'hui toute droite, n'attendant plus que de luire de la sombre lumière du vernis.
Ainsi, d'années en congés, le terrain praticable gagne sur la friche folle. La couleur nuancée de l'herbe se déroule comme une frise marquant le labeur et le temps. Et à chaque recul, la barrière se parfait, garde son champêtre tout en graduant le possible de la course des chiens.
Le labeur, à contempler, après l'hygiène du corps, a une arrière vue quelque peu poétique, pour celui qui s'y est courbé et son œil.

6 commentaires:

  1. Candide n'était pas si niais que ça...

    RépondreSupprimer
  2. Je trouve dans ce labeur palpable à pleine mains et dans celui (invisible) des grand travaux intellectuels le même doux apaisement du corps et de l'esprit. Cultivons nos jardins, nos jardins en ont besoin et nous aussi.

    RépondreSupprimer
  3. Il y a de ça. Et dans le labeur physique, l'intellect n'est pas assoupi, loin de là, il fourmille. Si la vie et sa mode ne sont pas ce qu'il y a toujours de plus sain, elles tendent à l'esprit sain dans un corps sain... On en apprend, des choses, à être au jardin, pas uniquement sur la culture. Et je sais, pas uniquement d'un point de vue nourricier (pauvre pauvre potager qui ne m'en veut pas), que le jardin en a besoin autant que je puis avoir besoin de lui.
    Aux grands travaux les petits gestes qui élèvent.

    RépondreSupprimer
  4. Certains potagers apparaissent,
    d’autres disparaissent faisant presque oublier la main qui l’avait patiemment cultivé.
    Il y a encore deux ans, restaient derrière la dune quelques piquets en pin vestiges de la clôture. Mais, le parcours pédagogicotouristique a effacé toutes traces
    ( http://www.mimizan-tourisme.com/spip.php?article93
    …je vais aller vérifier cette semaine)

    RépondreSupprimer
  5. Finalement, nous ne sommes que locataires. Nous apprivoisons tant bien que mal notre espace à notre idée, pour qu'un autre ensuite en fasse à son idée,à moins que la nature n'en reprenne le droit, grand bien lui fasse. Finalement, nous ne faisons que projeter notre intérieur et nos souvenirs à quelques espaces, où l'on repassera plus tard au souvenir ou au regret, pour peu qu'il en reste quelque chose, ce sera bien.
    pour ma part, sur ces chemins, ces terrains, à revoir, j'aime autant y voir plus d'anarchie que de traces de mains d'homme.

    RépondreSupprimer