jeudi 10 janvier 2013

De la manufacture des cigares

  
  
  
     C'est un peu comme si le ciel avait roulé la nue sous son aisselle, avant de l'allumer. Certains ont vu la braise rougie, mais depuis, on n'aperçoit plus qu'une épaisseur grise crachée par la gueule atmosphérique. Certaines parties sont plus longues que d'autres. A ce barreau-là, il s'agrippe.

     Derrière, il y a quelque chose qui se balance, sûr. Mais quoi ? Et qui se balance, et puis quoi ? On attend, j'attends. De voir si ça choit, si ça chute. Que chute d'ailleurs ? Ça peut très bien rester accroché, suspendu. Glotte où la lumière grippe. Où les mains glissent. Alors fume avec.

     Sans savoir quoi, la sensation du décrochage, accroché à la cabriole. A la chute. Mais pas celle d'échec, juste un glissement. Sans savoir vers où. Il se dirige, un peu comme cette fumée. Sans savoir vers où diriger le regard, hagarder les yeux. Juste de quoi hasarder quelques conjectures.

     Aller sans savoir, yeux vitreux derrière une vitre, derrière l'opacité d'un rien qui est bien quelque chose. Ce qui est sûr, c'est ce ciel qui joue les cubains sans penser qu'il y fait d'ordinaire beau. Qui joue avec ce qu'il a en mains, ou sous les bras. Et qu'on est à peine qu'un poil imprégné.
  
  
  

4 commentaires:

  1. Jolie mélodie ! une version audio? (François)

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  2. Hey !

    Pourquoi pas ! Je te laisse faire, c'est ton domaine mon ami (ça serait bien marrant d'ailleurs !)
    Tu signes ?

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  3. ce serait bien à voir ! François, y'a appel !

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