samedi 5 janvier 2013

Tant à paraître


 

main courante à l'aveugle

sur le fil large de l'estran

à guetter l’œil au galop

les rouleaux qui s'amènent

qui ramènent

main coulante qui meugle

sur les façades calcaires

à guetter l'éboulement

le nœud au goulot qui serre

qui sert

de pied au cap où il se prend

où la langue se pend à goûter

le frissonnement des oyats

le balancement de soi

un poil
sur la peau
de la grève


main courante à l'aveugle

l'ombre de la silhouette

la silhouette de l'ombre

un talonnement à tâtons

du tanin

compotée de composition

le porté de soi qui s'allonge

le vide creusé du poids

comme du réel une prise

une méprise

entre mouette et goéland

les liserons se sanglent aux dunes

sans retenir la coulure des grains

aux commissures des vents

auvent de soi
à l'incertitude
pâle moulin


main traçante à l'aveugle

prendre part à la chevauchée

prendre la part des choses

comme elle est ou n'est

moulée

la main en fait des choses

d'autres que le pied d'autres

dessins d'autres desseins

dans la poussière de pierre

des pierres

de doigts comme des châteaux

de sable les phalanges améliorées

j'ai trouvé où me paumer

dans un sens ça se mérite

dans l'autre
aussi te donne
en donnant


un ordre des choses

un peu désordonné

à porter sa tanière

un peu partout autour

en tour

on laisse des portes

à n'ouvrir qu'invité

alors qu'à découvert

on dépose ci et là ses parts

se sépare

les petites beautés croisées

montées entre des croisillons

qu'on n'a plus qu'à fermer

les yeux pour les voir aux paupières

mosaïques
les voir même
quand c'est noir


alors cour en cour

peu chaut ou chaudes

vêtu de dénuement

on en laisse autant

aux vents

on s'en dévêt plus facilement

aime à croire en brassant

des bras des oreilles

un peu d'air un peu plus

un pas de plus

tantôt orge tantôt forge

boire un peu d'hier

dans de grands verres

bombés du torse

un dépôt
toujours
au fond


défaire les pieds des mains

pas de liminaire linéaire

les couleurs fractionnées

se rassemblent dans la courbe


les yeux 
ont besoin
de respirer
  
  
 

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