samedi 29 septembre 2012

De ce chant-là

  
  
          Ce serait un peu Jeff qui aurait bouffé ses bonbons, ses bouquets de fleur et ses ardoises sous ses cheveux longs. Ce serait un peu Jeff qui chanterait à Marie, à Mathilde, aux Madeleines, les pas de son pays, sur les volcans noirs et bouffis. Ce serait un peu Jeff qui mélangerait les rouges et les noirs pour toutes ces filles belles qu'il croise le soir. Qui tuerait les cadres en bois, les familles, déplacerait les Marquises, juste pour elles. Ce serait un peu Jeff qui aurait tué tous les chats pour habiller les froids de son corps maigre. Qui attendrait l'Emile, passé chez les bourgeois, mais qui n'attendrait plus. Qui garderait le croquant tout en regardant Marcel qui cramerait la dernière scène. Sans oublier qu'on ne quitte pas totalement, qu'on ne fait qu'habiter, qu'on ne fait que s'y habituer. Qui ira voir par là, si le diable ça va, la valse suivante dans les îles de là-bas. Ce serait un peu Jeff qui aurait appris à danser, après avoir su jouer, et qui jouerait qu'à danser. Ce serait un peu Jeff qui se serait réveillé après bien des années. Et qui fout le frisson...
 
  

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