jeudi 15 mars 2012

La déclaration de l'épouvantail



Écrivons nos rides dans le sable,
Nous recommencerons demain
Jusqu'à ce que nos doigts soient trop fins.
Épouvantail de vent et de paille, j'égare les mouettes et écarte le monde. Je n'invite que le rêve et n'invente que la rive où étendre nos châteaux espagnols. Après la marée, ensemble amarrés, nous referons les rondes tours de sable. Patiemment attendant la prochaine montée, nous creuserons, raconte, le feras-tu, nos sillons.
Écrivons nos rides dans le sable,
Nous recommencerons demain
Jusqu'à ce que nos doigts soient trop fins.
Époumoné des gens et des failles, je garde les mouettes et regarde l'immonde. Je ne vends que la rive et n'évente que le rêve où étendre nos châteaux de sable. Face aux marées, je n'aurai à t'offrir que des grains et de la poussière. Sciemment, pas à pas, attendant la prochaine montée, nous creuserons, compte, le feras-tu, nos chemins.
Écrivons nos rides dans le sable,
Nous recommencerons demain
Jusqu'à ce que nos doigts soient trop fins.
En lieu de bouquets de nerfs, des bouquets d'oyats et de sel, nous garnirons de lumière nos yeux et nos mains. Si sur la crête des dunes, nous trébuchons d'autre part, aux creux des versants, j'irai peut-être plus loin repriser mes draps, et au bras de mer jeté, au-delà des brises lames, je te tendrai la voile.
Écrivons nos rides dans le sable,
Nous recommencerons sans fin
Jusqu'à ce que nos doigts soient trop fins.
Conte, le feras-tu, tenir sans retenue ni retenir l'amarre de l'épouvantail des écumes ?



La marée

6 commentaires:

  1. Amarrés à la dune, sable trop fin, aujourd'hui et demain,
    En bute aux marées qui l'érodent sans fin,
    les doigts gourds,aveugles et sourds aux vaines sépultures,
    graveront sans trêve, en crêtes, rides et gerçures.

    du regard aveuglé
    des doigts trop fins
    des bouches creuses
    sortiront, enfin,
    du fond de nos jours et de nos nuits
    fantômes d'écume
    pour toujours
    en nous
    retenus

    Christine

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  2. en butte, (erreur de frappe, toutes mes excuses)
    Christine

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  3. Regard à la hune, sable trop fin, aujourd'hui et demain,
    En lutte aux marées qui l'érodent sans fin,
    les doigts gourds,aveugles et sourds aux vains souvenirs,
    graviront sans trêve, en crêtes, rides et gerçures.

    du regard dévoilé
    des doigts sans fins
    des bouches pleines
    sortiront, enfin,
    du fond de nos jours et de nos nuits
    fantômes d'écume
    pour toujours
    en nous
    dé-tenus

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    1. (Contre-pieds un peu facile, à la fois opposé et poursuite, complément. Deux visions, deux vécus, deux similarités, en fin de compte)

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    2. en nuances grisées,
      en facettes
      la réécriture a toujours du bon
      Christine

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  4. en facettes oui,
    les lever vers
    le ponant et
    les lames miroitantes
    bras tendus,
    levés

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